Chouïa, chouïa
par El-Guellil
par El-Guellil

On ne dit presque jamais chez nous «je suis à un quart d'heure de la ville, ou à cinq minutes de mon boulot». C'est que le temps est une notion qui ne nous paraît pas très importante. Allah ghaleb, c'est comme ça.
Dire à Oran, par exemple, qu'on est à trois quarts d'heure de la capitale, quand on se déplace en avion, et à cinq heures d'Alger si on prend sa voiture, peut être faux. Imaginez que vous allez prendre la tiyara de nos uniques Khototte. Vous vous y prenez assez tôt, le billet, la réservation, une heure avant l'embarquement vous êtes à l'aéroport, vous n'avez pas de bagages, juste un sac à main. OK. Tout va bien. Jusqu'au moment où: «les moussafirine sur le vol n°... de la compagnie sont priés de rejoindre la salle d'embarquement.» Les gens sont polis, pas trop de bousculades, vous êtes là donc à attendre l'arrivée du bus qui doit vous transporter vers l'avion. Vous attendez, vous attendez, vous pouvez toujours attendre. Il fait chaud, les gens commencent à s'exciter. Les gens de la compagnie ne savent plus où donner de la tête. Enfin, huit heures après, vous êtes dans l'avion, qui ne veut pas décoller parce qu'il attend une chakhsiya qui n'arrive pas. Tant mal que mal, vous arrivez à destination. Ceux de la compagnie, ils sont vraiment désolés pour le retard. Vous avez tout raté. Vous prenez un taxi qui doit vous accompagner de l'aéroport d'Alger vers le centre-ville. Théoriquement vous êtes à un quart d'heure de votre hôtel. Première, deuxième, accélération. Bouchon. Qu'est-ce qui se passe ? Accident ? Contrôle ? Non tout est paralysé because on attend le passage d'un cortège officiel... Quand ce n'est tout simplement pas un cortège nuptial. On est à quatre cents kilomètres de la capitale et à mille lieues de la modernité. «Koul otla fiha khir».
Le Quotidien d'Oran .
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