Contrôles de police : 7 fois plus nombreux pour les "Arabes" et 11 fois plus pour les "Noirs"
Une enquête scientifique, menée avec des chercheurs du CNRS a, pour la première fois en France, démontré que la police employait des techniques de "profilage racial" lors de ses contrôles.
"Le profilage racial, ça existe, c’est le CNRS qui le dit.
C’est plus de 500 contrôles d’identité qui ont été analysés par les chercheurs. Le travail a été effectué à Paris. Mediapart, qui révèle ce matin l’enquête, qualifie cette étude de "monumentale" :
"Conduit pendant des mois et sur cinq sites parisiens, elle fait date : il y est établi que ces pratiques policières sont fondées principalement sur la couleur de la peau – et non pas sur le comportement des intéressés, comme l’impose le droit."
Selon Fabien Jobard, du CNRS, interviewvé par Mediapart Place des Innocents, au coeur du quartier des Halles, un quartier, à la croisée des lignes de RER, très central, et complètement multi-ethnique : "l’hypothèse étant que sur la place des Innocents, la population n’est pas la même selon les tranches horaires de la journée".
"On a posté un enquêteur sur chaque point d’entrée". Armé d’un téléphone portable, les enquêteurs saisissaient des séries de chiffres permettant de décrire les personnes : "24351 voulant dire par exemple homme blanc sans sac habillé hip hop jeune"
"Dans l’étude on a un volant qualitatif qui consiste à poser un questionnaire aux personnes contrôlées, après que les policiers les relâchent, hors de portée de vue des policiers" :
Quand les policiers relâchaient les gens contrôlés, les enquêteurs leur posaient quatre questions :
"Etes-vous contrôlés fréquemment ?"
"Comment s’est déroulé le contrôle ?"
"Qu’est-ce que vous en pensez ?"
"Est-ce que les policiers vous ont expliqué la raison pour laquelle ils ont effectué le contrôle ?"
Résultat de l’enquête :
"Sur les cinq sites parisiens étudiés (dans et autour de la gare du Nord et de la station Châtelet-Les Halles), les personnes perçues comme ’arabes’ ont été 7 fois plus contrôlées que ceux perçus comme ’blancs’. A la station Châtelet, la probabilité de contrôle des ’Noirs’ est, elle, 11 fois et demie plus grande que celle des ’Blancs’. L’enquête confirme donc le jeu des stéréotypes sociaux et raciaux : ’En l’absence de quelque stratégie policière légitime qui l’expliquerait, le comportement de la police française dans ces cinq emplacements peut être assimilé au profilage racial.’"
Au-delà de la couleur de peau, l’habillement s’avère déterminant pour les contrôles :"Bien que les personnes portant des vêtements aujourd’hui associés à différentes ’cultures jeunes’ (hip-hop, tecktonic, punk ou gothique, etc.) ne forment que 10% de la population disponible (présente sur le site), elles constituent jusqu’à 47% de ceux qui sont effectivement contrôlés."
Le Post
Une enquête scientifique, menée avec des chercheurs du CNRS a, pour la première fois en France, démontré que la police employait des techniques de "profilage racial" lors de ses contrôles.
"Le profilage racial, ça existe, c’est le CNRS qui le dit.
C’est plus de 500 contrôles d’identité qui ont été analysés par les chercheurs. Le travail a été effectué à Paris. Mediapart, qui révèle ce matin l’enquête, qualifie cette étude de "monumentale" :
"Conduit pendant des mois et sur cinq sites parisiens, elle fait date : il y est établi que ces pratiques policières sont fondées principalement sur la couleur de la peau – et non pas sur le comportement des intéressés, comme l’impose le droit."
Selon Fabien Jobard, du CNRS, interviewvé par Mediapart Place des Innocents, au coeur du quartier des Halles, un quartier, à la croisée des lignes de RER, très central, et complètement multi-ethnique : "l’hypothèse étant que sur la place des Innocents, la population n’est pas la même selon les tranches horaires de la journée".
"On a posté un enquêteur sur chaque point d’entrée". Armé d’un téléphone portable, les enquêteurs saisissaient des séries de chiffres permettant de décrire les personnes : "24351 voulant dire par exemple homme blanc sans sac habillé hip hop jeune"
"Dans l’étude on a un volant qualitatif qui consiste à poser un questionnaire aux personnes contrôlées, après que les policiers les relâchent, hors de portée de vue des policiers" :
Quand les policiers relâchaient les gens contrôlés, les enquêteurs leur posaient quatre questions :




Résultat de l’enquête :
"Sur les cinq sites parisiens étudiés (dans et autour de la gare du Nord et de la station Châtelet-Les Halles), les personnes perçues comme ’arabes’ ont été 7 fois plus contrôlées que ceux perçus comme ’blancs’. A la station Châtelet, la probabilité de contrôle des ’Noirs’ est, elle, 11 fois et demie plus grande que celle des ’Blancs’. L’enquête confirme donc le jeu des stéréotypes sociaux et raciaux : ’En l’absence de quelque stratégie policière légitime qui l’expliquerait, le comportement de la police française dans ces cinq emplacements peut être assimilé au profilage racial.’"
Au-delà de la couleur de peau, l’habillement s’avère déterminant pour les contrôles :"Bien que les personnes portant des vêtements aujourd’hui associés à différentes ’cultures jeunes’ (hip-hop, tecktonic, punk ou gothique, etc.) ne forment que 10% de la population disponible (présente sur le site), elles constituent jusqu’à 47% de ceux qui sont effectivement contrôlés."
Le Post
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