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Sang papiers

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  • Sang papiers

    Attrapé, pris au piège, pris a défaut...
    Pris au piège de la fatalité, pris a défaut de papiers. Moi qui vivait dans la peur d'être surpris en flagrant délit de clandestinité, j'ai été la victime de ma terreur, a être trop vigilant on fini par s'exposer, être apeuré rend fébrile, fragile, moi, j'avais bien des amis qui n'en avait rien a faire d'être pris par les flics ils disaient fièrement "Et alors si me ramène au bled, j'ai de l'argent de ferais un commerce...", c'est étrange cette fierté mal placée, ils disaient cela mais leurs regards transpiraient la crainte quant une patrouille nous croisaient, pourquoi jouer au fort quant au fond de ton âme tu crève de trouille ?

    J'ai donc été attrapé, et transporté ici, dans cette cellule a Roissy, ou l'on entasse les clandestins afin de les ramenés chez eux, "les reconduire a la frontière". Encore la même peur, exactement la même pourtant qui devrais-je craindre puisque j'ai échoué ici, on va me renvoyé au pays, pourquoi ce sentiment refuse t'il de se transformer en mélancolie, en tristesse ou encore en rébellion ou en colère ? non c'est la peur la plus insensé qui secoue mes tripes, provoquant une orgie de questions qui perturbent ma conscience et tabasse mon âme, ne me laissant le moindre répit, m'interdisant de prier, comme si d'un coup je n'avais cru a personne et que les sensations de foi qui palpitaient dans mon cœur n'était là que pour me rassurer dans mon confort...la bas, en France.
    Oui, la bas, je suis déjà parti et bien qu'en moi subsiste l'espoir ridicule d'être libéré, que je sois choisi dans cette masse par un flic pris de pitié, qu'il me fasse signe et qu'il me laisse partir par une porte dérobée, qu'un homme qui aura sondé les failles de sa peau qui avait laissé courir dans le flot de son sang un radeau d'humanité comme la barque qui nous emmena tous, nous les haraga de Ceuta a Almeria...Parfois je me dit, que quant partira le premier charter, que la cellule désemplira, on reconsidérera notre condition et on nous donnera un titre de séjour. Je n'y croyais pas, mais ce n'est que dans ce genre de délire que mon corps trouvait un semblant de repos, et que je sortais ma tête de l'étau dans laquelle l'état Français, ou ma propre avidité l'avais coincé. C'étais alors que je repensais a cela, a cette possibilité, qu'un homme s'était assis a côté de moi, depuis quelques minutes, il pleurais déjà, parlant dans une langue inconnue, un homme noir, la texture de sa peau me faisait penser au pneu des voitures, une peau rompue au travaux en extérieurs, ces fameux chantiers clandestins que je connaissait trop, il avait la carrure d'un basketteur, un ogre de plus de deux mètre,tout a fait capable de briser un a un mes os et de faire tourner ma tête sur le bout de son doigt comme une balle de basket, mais c'est a l'ombre de ma remise en question qu'il était venu pleurer, pourquoi moi ? Est ce que ma peine était si dense qu'elle a dégouliné de ma peau et s'était matérialisé en clown triste me montrant du doigt dans cette cellule ceinte de moiteur... Il pleurais, il savait bien que je ne le comprendrais pas, mais je ne crois pas qu'il attendais des mots de ma part, il ne cherchait qu'une lueur dans le regard, quelques compassions utiles, peut être qu'il était venu chercher cette tape amicale dans le dos, comme pour nous donner du courage, ce même courage que ces amis lui refusaient puisqu'eux même étaient inconsolable. J'avais donc décider de relevé la tête et je me suis rendu compte que j'étais le seul qui avait en apparence l'air serein, je ne criais pas, ne pleurais pas, je ne participais pas au débat stérile que certains avait fait naitre dans un coin de la cellule, quoi ? De quoi parlaient il, des recours judiciaires ? Des avocats ? D'un moyen quelconque de sortir de là ? Pffff du vent, si on était là c'est qu'il veulent en finir avec nous, ce gouvernement veut des chiffres et nous sommes ici qu'une statistique, alors...
    Pour m'en débarrasser j'ai fait semblant de vouloir dormir, il sécha ses larmes me disant bismillah c'est surement ce qu'il y a de plus commun entre nous et eux, l'Islam, je lui récitait quelques versets, il se sentit rassuré, et je l'enviais, apparemment la foi lui apportait du réconfort, moi, elle ne me donnais encore plus envie de remettre en doute la réalité de dieu, oui, c'est une grande spécialité chez les misérable de mecroire en dieu quant tout va mal...Il s'en alla donc, et je me suis concentré sur ma peine et tant qu'a être hanté par des démons autant que ce soi les mien...
    Mon sommeil fut agité, ce sol glacé ne fait que facilité le passage de l'électricité dans mon corps, les brulures sont glaciales comme si la mort avait déjà posé ses pierres froides dans mon corps, comme si on avait tapissé mes cartilages des flocons de neiges pour aider mon âme a sortir, là, ici, a la prochaine convulsion, moi qui pensait être en bonne santé, pas de diabète, pas de cholestérol, elle était ici ma carence, il était ici mon dilemme coincé dans mes veines, comme un mauvais sihr comme un démon qui se moque de moi, et qui répète sans cesse mon échec et qui ne me laisse pas de repos et qui répond a toutes mes questions frappant mon dos de sa queue aiguisé par le feu de l'enfer. Je veut me réveillé, mais je ne sais ce qui sera le plus salutaire, la réalité et ces être aussi désespéré que moi, ou le sommeil et ces cauchemars qui n'en finissent plus. Entre ces deux état existe la mort, un pont suspendu entre mes deux colères, un suicide de plus, je veux me levé courir tant que je le peut et faire éclater ma tête sur ces murs...mais d'autres murs, d'autre enceintes m'empêche de le faire, et c'est en explorant les limbes de ma propre folie, de ma détresse que j'ai trouvé un semblant de lucidité, comme si l'espoir trônait au sommet d'une montagne jonché de loups, et de pièges, comme si pour gouter a la fraicheur de son eau il avait fallu boire l'acidité noyé dans l'amertume de ma vie, de ma condition.
    Mais de quel espoir s'agissait il, de quel lucidité ? C'était simplement la vie, la jouissance de pouvoir voir encore et percevoir, analyser et évoluer, biensur au pays rien n'est jamais bouclé, je pourrais peut être rebondir, me marier et être heureux, mais le sacrifice que j'ai fait méritais mieux...Mille fois mieux que ce taudis infâme dans lequel on m'a jeté, banni, en marge de tout, j'étais un clandestin, un sans papier, un sans âme, sans auréole, sans rien, sans peau, décharné, pollué par les on dit méchant, malhonnête, inculte, c'est de tout cela sont j'étais accusé au moment ou moi, j'avais voulu faire naitre l'étincelle de ma destiné, où j'ai voulu donner un visage et un décor a mes rêves...Voila, l'espoir s'envole, et les convulsions reviennent tel un hydre dans mon ventre qui déchire tout, je ne contrôle rien, je vais pleurer et m'allier a cette symphonie qui berce ma haine depuis plusieurs jours...
    Les voilà, ils nous emmènent, menottes, matraques, pour certains comme le grand basketteur il faudra quatre policiers, pour moi, une femme suffira, je ne ferais rien, je ne criais pas, je déconnecterais ma conscience j'en suis capable et tel un amas de chair on me portera, les vêtements que je porte sont mon linceul, et les cris déments qui résonnent au loin feront office d'oraison funèbre...On nous embarque, ils on du mal, les gars sont costauds, ils ont la force inouïe du désespoir, moi je reste calme, les bras m'en tombent, je ne bouge pas, mais les menottes me font mal...Moi, j'aurais tout le temps de me débattre au pays, un fois libéré de mes chaines...
    Nous voilà dans l'avion, on nous met loin des hublots, au font, reclus, encore une fois, misérable jusque dans le fer qui pénétré notre peau, donnant a ma salive ce goût métallique comme dans mon sommeil, mais là il anesthésie tout, si bien que j'ai l'âme toute rouillé, si bien que je ne sais plus a quoi sert ma peau, mes yeux, mes jambes si c'est pour a chaque fois être éconduit d'un endroit a un autre, si c'est pour tantôt jouir tantôt crever...
    Je suis arriver au pays, personne pour m'accueillir, personne ne sait que j'ai été expulsé, au moins avec l'effet de surprise ma mère sera heureuse, au début, ma famille aussi, et comme ça on attendra la nuit pour me questionné sur mon échec, et sur ces euros que je ne leur apporte pas, sur ces richesse du paradis, de l'eldorado dont je n'ai pas rempli mes valises. J'entre dans le taxi, il prend de mes nouvelles, je ne dit rien, il me donne des nouvelles du pays, il me prend pour un touriste, un immigré, en gros il me prend pour un con, il m'emmène a l'embranchement prés de ma ville, je le paye, il me dit, «les gens sont comme des robots de nos jour aucune chaleur humaine», j'ai sourit, s'il savait... Je le paye, m'enfonce dans le paysage, je veut me pendre, je veux courir, je veux vivre autant que je souhaite mourir...L'appel a la prière raisonne je tombe, je laisse ce son envahir ma peau, je laisse le muezzin me guérir, comment mourir, quant de si belle paroles poussent ton âme a l'éveil...Hay ala al falah...
    Dernière modification par Chaarar, 12 mai 2009, 13h14.
    Je n'ai que mes mots pour pleurer...

  • #2
    sympa ton recit chaarar et cela me rapl de mauvais souvenirs aussi

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    • #3
      Ton récit est très touchant.
      Je ne pense pas que t'as échoué, ton expérience riche ne peut que t'être bénéfique et te rendre encore plus fort.
      "If you can't say anything nice, don't say anything at all."

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      • #4
        Merci a vous deux pour votre passage, c'est gentil

        Je tiens tout de même a préciser que ce récit n'est pas autobiographique.
        Je n'ai que mes mots pour pleurer...

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