Garde à vue pour une blague par SMS qui tourne mal
stephane: "Ce n'est même pas mon téléphone ! "
Une bonne blague peut très mal finir, comme en attesterait Stéphane, âgé de 29 ans, qui habite Abbeville (Picardie). « C'est totalement irréel. Je ne souhaite à personne de vivre ce que j'ai vécu. » Et pour cause : il reçoit un message d'un collègue lointain sur un téléphone que son opérateur lui avait fourni, le sien étant en réparation. Le contenu du message est sans nul doute d'un humour noir certain : « Pour faire dérailler un train, t'as une solution ? ».
Sauf que le procureur d'Abbeville ne goûte pas cet humour : le téléphone atterrit sur son bureau et voilà que le jeudi 16 avril, on presse Stéphane de se présenter au commissariat pour s'expliquer sur le contenu du SMS. « Ils voulaient avoir des précisions sur ce SMS. Je m'y suis rendu sans aucune appréhension, je ne voyais vraiment pas où était le mal. » Mais une fois sur place, la tension devient plus lourde. On lui parle de terrorisme, de criminalité et de garde à vue. « On me demande si je suis capable de choses farfelues comme, par exemple, faire dérailler un train. » Étonnant.
Il livre alors le nom du farceur, espérant que cela prendrait fin sous peu. Mais non. D'abord, le procureur s'explique : « L'opérateur a le droit de consulter ces messages et le devoir d'alerter les autorités s'il estime qu'un crime ou un délit est susceptible d'être commis. » Et bilan des courses, Stéphane part à 16 heures en garde à vue. Et les auditions se succèdent, jusqu'à ce qu'on le libère... 24 heures après.
« La procédure pénale est la même pour tout le monde, que le risque soit probable ou peu probable », rappelle le procureur. Et de reconnaître que bien sûr l'actualité n'avait pas été en faveur de Stéphane, surtout après les actes de sabotage contre les lignes SNCF et les caténaires détruits. Stéphane n'en perdra pas pour autant le sens de l'humour : libéré sans aucune poursuite, il « prie le ciel pour qu'aucun train ne déraille dans les semaines qui viennent... ».
D'où vient la dénonciation ?
Dans tous les cas, deux questions se posent : est-ce lors du retour de l'appareil entre les mains de l'opérateur que le téléphone a été détecté comme contenant un message suspicieux ? Ou est-ce parce que l'opérateur a un système de surveillance des correspondances privées que l'on a soudain soupçonné ce dernier ?
Reste qu'une enquête a été ouverte, explique un porte-parole de Bouygues : « Nous avons appris cette affaire par la presse ce matin. Une enquête interne est en cours pour savoir qui a transmis ces informations et éventuellement mener des actions contre la personne fautive. »
En effet, il rappelle une chose évidente : « Un opérateur n'est pas autorisé à délivrer le contenu d'un SMS aux autorités, sauf s'il y a réquisition judiciaire. Nous n'avons pas le droit de prendre connaissance des contenus échangés par nos clients. Nous ne savons pas exactement ce qui s'est passé. »
source: pcinpact
stephane: "Ce n'est même pas mon téléphone ! "
Une bonne blague peut très mal finir, comme en attesterait Stéphane, âgé de 29 ans, qui habite Abbeville (Picardie). « C'est totalement irréel. Je ne souhaite à personne de vivre ce que j'ai vécu. » Et pour cause : il reçoit un message d'un collègue lointain sur un téléphone que son opérateur lui avait fourni, le sien étant en réparation. Le contenu du message est sans nul doute d'un humour noir certain : « Pour faire dérailler un train, t'as une solution ? ».
Sauf que le procureur d'Abbeville ne goûte pas cet humour : le téléphone atterrit sur son bureau et voilà que le jeudi 16 avril, on presse Stéphane de se présenter au commissariat pour s'expliquer sur le contenu du SMS. « Ils voulaient avoir des précisions sur ce SMS. Je m'y suis rendu sans aucune appréhension, je ne voyais vraiment pas où était le mal. » Mais une fois sur place, la tension devient plus lourde. On lui parle de terrorisme, de criminalité et de garde à vue. « On me demande si je suis capable de choses farfelues comme, par exemple, faire dérailler un train. » Étonnant.
Il livre alors le nom du farceur, espérant que cela prendrait fin sous peu. Mais non. D'abord, le procureur s'explique : « L'opérateur a le droit de consulter ces messages et le devoir d'alerter les autorités s'il estime qu'un crime ou un délit est susceptible d'être commis. » Et bilan des courses, Stéphane part à 16 heures en garde à vue. Et les auditions se succèdent, jusqu'à ce qu'on le libère... 24 heures après.
« La procédure pénale est la même pour tout le monde, que le risque soit probable ou peu probable », rappelle le procureur. Et de reconnaître que bien sûr l'actualité n'avait pas été en faveur de Stéphane, surtout après les actes de sabotage contre les lignes SNCF et les caténaires détruits. Stéphane n'en perdra pas pour autant le sens de l'humour : libéré sans aucune poursuite, il « prie le ciel pour qu'aucun train ne déraille dans les semaines qui viennent... ».
D'où vient la dénonciation ?
Dans tous les cas, deux questions se posent : est-ce lors du retour de l'appareil entre les mains de l'opérateur que le téléphone a été détecté comme contenant un message suspicieux ? Ou est-ce parce que l'opérateur a un système de surveillance des correspondances privées que l'on a soudain soupçonné ce dernier ?
Reste qu'une enquête a été ouverte, explique un porte-parole de Bouygues : « Nous avons appris cette affaire par la presse ce matin. Une enquête interne est en cours pour savoir qui a transmis ces informations et éventuellement mener des actions contre la personne fautive. »
En effet, il rappelle une chose évidente : « Un opérateur n'est pas autorisé à délivrer le contenu d'un SMS aux autorités, sauf s'il y a réquisition judiciaire. Nous n'avons pas le droit de prendre connaissance des contenus échangés par nos clients. Nous ne savons pas exactement ce qui s'est passé. »
source: pcinpact
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