Les Verts n’ont pas réussi à se hisser au second tour de la Coupe d’Afrique des nations Gabon-2017, en se faisant éliminer dès le premier tour, sans gloire ni honneur.
Une élimination que certains qualifient de «surprenante» et d’«inattendue», mais qui était en fait prévisible pour les plus initiés qui ont suivi de près la vie de la sélection durant les 16 derniers mois. Une année 2016 difficile et compliquée avec de nombreuses défaillances sur tous les plans et qui devaient inévitablement découler sur cette élimination dès le premier tour.
Les raisons de ce fiasco, du reste prévisible, sont nombreuses et il suffit d’une petite rétrospective de ce qu’a été l’année 2016 pour les Verts pour comprendre qu’on a préparé cette CAN de la pire des manières et que tout indiquait que la sélection n’allait pas faire bonne figure.
Trois sélectionneurs en neuf mois
Les prémices d’une décadence prévisible de la sélection nationale et d’une CAN difficile sont apparues au début de l’année avec le malaise au sein de la barre technique du club Algérie, conduisant à une instabilité jamais connue à sa tête. Trois entraîneurs étrangers, en sus d’un intérimaire algérien, en l’occurrence Nabil Neghiz, se succéderont à la tête de la sélection en sept mois. Christian Gourcuff à la tête des Verts depuis août 2014 avec des résultats assez probants démissionne en mars 2016, après cinq mois de tergiversations et de flou.
Mais une chose est sûre, sa démission était loin d’avoir été prise sur un coup de tête, traduisant bien un malaise au sein de la sélection. Une cassure se fait sentir alors, et les joueurs du club Algérie en donneront la preuve en montrant leur solidarité avec leur coach. Estimant qu’il n’y avait pas urgence, la FAF prendra son temps pour désigner son successeur, et le choix fut porté sur le Serbe Mirolav Rajevac en juin 2016.
Un choix qui s’avèrera néfaste pour les Verts puisqu’il a fini par accentuer la cassure au sein du groupe avec les soucis internes mis à nu, dont la première conséquence fut cette mauvaise entame des éliminatoires du Mondial-2018 en concédant un match nul à Blida au début du mois d’octobre face au Cameroun. Rajevac est «limogé» sur fond de polémique, avec le rôle joué par certains cadres qui ont «aidé» le Serbe à démissionner. La sélection se retrouve de nouveau sans sélectionneur.
Sept mois de perdus pour les Verts sans réelle préparation ni patron compétent à la tête de la barre technique, pour enfin nommer Georges Leekens à quelques jours seulement du rendez-vous face au Nigeria, avec une défaite à la clé qui compromet les chances d’une qualification au mondial russe, et même d’une bonne participation à la CAN-2017, dont le coup d’envoi allait être donné deux mois plus tard. C’était mal parti pour les Verts et les revers face au Cameroun et au Nigeria étaient un signal fort, signant les prémices d’un ratage imminent avec un sélectionneur qui débarque à la veille du rendez-vous africain.
On fuit les bons sparring-partners
Accusant un retard énorme avec la valse des entraîneurs, la préparation des Verts sera désastreuse durant l’année 2016. Contrairement aux autres nations de football, l’Algérie ne mettra pas à profit les nombreuses dates FIFA et gâchera une nouvelle fois l’opportunité de se frotter aux grandes nations du football pour une bonne préparation, et surtout pour connaître la valeur réelle du groupe et de la sélection.
Le club Algérie déclinera plusieurs offres de matchs internationaux face à des sélections de haut niveau, aussi bien européennes qu’africaines, face à l’entêtement des responsables de la sélection. Le WA Boufarik et l’USM Blida (Ligue 2) et la Mauritanie à deux reprises étaient les adversaires des Verts durant cette année 2016 pour préparer la CAN-2017 et l’entame des éliminatoires du Mondial-2018.
Une véritable aberration et une erreur de stratégie gravissime qui compliquera davantage la situation d’une sélection fragilisée par l’instabilité à la tête de la barre technique. Des choix «prémédités» pour cacher les carences de la sélection et dont le résultat s’est traduit par l’élimination logique et surtout les prestations des Verts durant cette CAN, qui ne pouvaient prétendre à un meilleur sort au Gabon.
Une notoriété surfaite
Les Verts, malgré toutes ces carences et les ratages face au Cameroun et au Nigeria qui traduisaient le début de leur décadence, et au lieu de se remettre en cause et d’être pragmatiques et professionnels, ont réussi à flouer tout un peuple en se voyant tout beaux avant l’entame de la CAN.
Bien conscient que le niveau de la sélection a considérablement régressé, et au lieu de relativiser et de jouer la carte de l’honnêteté, FAF, staff et joueurs ont vendu un rêve irréalisable à l’opinion publique, avec l’indécence de promettre le trophée au peuple alors que les derniers mois de la sélection prédisaient le naufrage.
Si la FAF a une grande part de responsabilité dans cet échec à travers ses choix de sélectionneurs et de stratégie de préparation, en passant par Leekens et ses choix, cela ne dédouane pas pour autant les joueurs, dont la plupart n’ont pas été à la hauteur de la responsabilité placée en eux.
Pis encore, avec la complicité de certains médias, la sélection et sa composante se qualifiaient de grande équipe alors qu’il n’en est rien. Certes, des talents existent avec les Mahrez, Slimani et Bensbaïni, pour ne citer que ces éléments au sein de la sélection, mais cette notoriété de grande équipe africaine est malheureusement plus que surfaite et elle ne l’a jamais gagnée sur le terrain.
Les résultats des Verts des dernières années, ou du moins ceux de cette génération de joueurs face aux «grands» d’Afrique en sont la preuve irréfutable qu’on ne devient pas une grande équipe avec quelques individualités érigées au rang de stars, mais en construisant une vraie équipe autour d’un collectif et qui peut gagner face à n’importe quel adversaire, surtout les «grandes équipes».
Tarek Aït Sellamet
http://elwatan.com/images/2017/01/24...85_465x348.gif
Une élimination que certains qualifient de «surprenante» et d’«inattendue», mais qui était en fait prévisible pour les plus initiés qui ont suivi de près la vie de la sélection durant les 16 derniers mois. Une année 2016 difficile et compliquée avec de nombreuses défaillances sur tous les plans et qui devaient inévitablement découler sur cette élimination dès le premier tour.
Les raisons de ce fiasco, du reste prévisible, sont nombreuses et il suffit d’une petite rétrospective de ce qu’a été l’année 2016 pour les Verts pour comprendre qu’on a préparé cette CAN de la pire des manières et que tout indiquait que la sélection n’allait pas faire bonne figure.
Trois sélectionneurs en neuf mois
Les prémices d’une décadence prévisible de la sélection nationale et d’une CAN difficile sont apparues au début de l’année avec le malaise au sein de la barre technique du club Algérie, conduisant à une instabilité jamais connue à sa tête. Trois entraîneurs étrangers, en sus d’un intérimaire algérien, en l’occurrence Nabil Neghiz, se succéderont à la tête de la sélection en sept mois. Christian Gourcuff à la tête des Verts depuis août 2014 avec des résultats assez probants démissionne en mars 2016, après cinq mois de tergiversations et de flou.
Mais une chose est sûre, sa démission était loin d’avoir été prise sur un coup de tête, traduisant bien un malaise au sein de la sélection. Une cassure se fait sentir alors, et les joueurs du club Algérie en donneront la preuve en montrant leur solidarité avec leur coach. Estimant qu’il n’y avait pas urgence, la FAF prendra son temps pour désigner son successeur, et le choix fut porté sur le Serbe Mirolav Rajevac en juin 2016.
Un choix qui s’avèrera néfaste pour les Verts puisqu’il a fini par accentuer la cassure au sein du groupe avec les soucis internes mis à nu, dont la première conséquence fut cette mauvaise entame des éliminatoires du Mondial-2018 en concédant un match nul à Blida au début du mois d’octobre face au Cameroun. Rajevac est «limogé» sur fond de polémique, avec le rôle joué par certains cadres qui ont «aidé» le Serbe à démissionner. La sélection se retrouve de nouveau sans sélectionneur.
Sept mois de perdus pour les Verts sans réelle préparation ni patron compétent à la tête de la barre technique, pour enfin nommer Georges Leekens à quelques jours seulement du rendez-vous face au Nigeria, avec une défaite à la clé qui compromet les chances d’une qualification au mondial russe, et même d’une bonne participation à la CAN-2017, dont le coup d’envoi allait être donné deux mois plus tard. C’était mal parti pour les Verts et les revers face au Cameroun et au Nigeria étaient un signal fort, signant les prémices d’un ratage imminent avec un sélectionneur qui débarque à la veille du rendez-vous africain.
On fuit les bons sparring-partners
Accusant un retard énorme avec la valse des entraîneurs, la préparation des Verts sera désastreuse durant l’année 2016. Contrairement aux autres nations de football, l’Algérie ne mettra pas à profit les nombreuses dates FIFA et gâchera une nouvelle fois l’opportunité de se frotter aux grandes nations du football pour une bonne préparation, et surtout pour connaître la valeur réelle du groupe et de la sélection.
Le club Algérie déclinera plusieurs offres de matchs internationaux face à des sélections de haut niveau, aussi bien européennes qu’africaines, face à l’entêtement des responsables de la sélection. Le WA Boufarik et l’USM Blida (Ligue 2) et la Mauritanie à deux reprises étaient les adversaires des Verts durant cette année 2016 pour préparer la CAN-2017 et l’entame des éliminatoires du Mondial-2018.
Une véritable aberration et une erreur de stratégie gravissime qui compliquera davantage la situation d’une sélection fragilisée par l’instabilité à la tête de la barre technique. Des choix «prémédités» pour cacher les carences de la sélection et dont le résultat s’est traduit par l’élimination logique et surtout les prestations des Verts durant cette CAN, qui ne pouvaient prétendre à un meilleur sort au Gabon.
Une notoriété surfaite
Les Verts, malgré toutes ces carences et les ratages face au Cameroun et au Nigeria qui traduisaient le début de leur décadence, et au lieu de se remettre en cause et d’être pragmatiques et professionnels, ont réussi à flouer tout un peuple en se voyant tout beaux avant l’entame de la CAN.
Bien conscient que le niveau de la sélection a considérablement régressé, et au lieu de relativiser et de jouer la carte de l’honnêteté, FAF, staff et joueurs ont vendu un rêve irréalisable à l’opinion publique, avec l’indécence de promettre le trophée au peuple alors que les derniers mois de la sélection prédisaient le naufrage.
Si la FAF a une grande part de responsabilité dans cet échec à travers ses choix de sélectionneurs et de stratégie de préparation, en passant par Leekens et ses choix, cela ne dédouane pas pour autant les joueurs, dont la plupart n’ont pas été à la hauteur de la responsabilité placée en eux.
Pis encore, avec la complicité de certains médias, la sélection et sa composante se qualifiaient de grande équipe alors qu’il n’en est rien. Certes, des talents existent avec les Mahrez, Slimani et Bensbaïni, pour ne citer que ces éléments au sein de la sélection, mais cette notoriété de grande équipe africaine est malheureusement plus que surfaite et elle ne l’a jamais gagnée sur le terrain.
Les résultats des Verts des dernières années, ou du moins ceux de cette génération de joueurs face aux «grands» d’Afrique en sont la preuve irréfutable qu’on ne devient pas une grande équipe avec quelques individualités érigées au rang de stars, mais en construisant une vraie équipe autour d’un collectif et qui peut gagner face à n’importe quel adversaire, surtout les «grandes équipes».
Tarek Aït Sellamet
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