Mustapha Berraf est le président du Comité olympique algérien (COA). Dans cet entretien, il revient sur le coup de colère de Taoufik Makhloufi et répond aux accusations de l’entraîneur de Larbi Bourrada.
Taoufik Makhloufi a accusé les responsables du sport en Algérie de sabotage, de trahison et de détournement de moyens. Que lui répondez-vous ?
Makhloufi n’accuse pas le Comité olympique algérien qui entretient de très bonnes relations avec cet athlète qui vient de prouver encore une fois qu’il fait partie des icônes du sport algérien et mondial. Je pense qu’il faut aller chercher ailleurs les véritables raisons à l’origine de sa réaction à chaud après les efforts extrêmes qu’il a dû faire. Mais pour le moment, l’heure est à la joie. Les Algériens sont contents de sa performance. Il ne faut pas leur gâcher ce plaisir. Makhloufi est un authentique champion qui a un grand courage et beaucoup de générosité. Hier, il a perçu ses deux primes du COA pour ses deux médailles d’argent. Il a décidé d’aider et d’acheter des choses aux autres athlètes.
À combien s’élèvent ces primes ?
Il faut lui demander à lui ! Il a perçu deux primes considérables pour les deux médailles d’argent. Il reste encore les primes du ministère de la Jeunesse et des Sports et les primes de l’État. Je peux vous dire que Taoufik Makhloufi a toujours été un grand espoir pour le sport algérien. Le Comité olympique algérien s’est occupé de sa participation aux Jeux olympique. Tous ses besoins ont été satisfaits. Toutes ses demandes ont été exaucées. Et il le mérite. Les deux kinés qui l’accompagnaient et son entraîneur français ont été accrédités par notre Comité.
Comment expliquez-vous sa colère ?
Le Comité olympique algérien n’est pas concerné. Il faut voir ailleurs qui l’a mis dans cet état ou lui demander quelles sont les personnes qu’il voulait cibler à travers ses déclarations. En concertation avec le ministre de la Jeunesse et des Sports, nous envisageons d’examiner, à tête reposée, à Alger, la portée de ses déclarations et de prendre des mesures si éventuellement il y a eu des dépassements quelque part. Et dès qu’il sera disponible, on discutera avec lui pour voir qui lui a créé une situation inconfortable pour qu’il fasse de pareilles déclarations.
Dans ses différentes déclarations, Makhloufi évoque pourtant le manque de moyens et affirme qu’il a pu décrocher les médailles avec son propre argent…
Je peux vous dire que tous les moyens humains et matériels ont été mis à sa disposition pour ce qui est de sa participation aux Jeux olympiques. C’est-à-dire depuis qu’il est arrivé à Rio. Deux éléments du COA étaient à son service durant toute la durée des jeux. Pour le reste, il s’agit d’un athlète de la Fédération d’athlétisme. Je peux vous assurer que le Comité a toujours répondu favorablement aux demandes de la Fédération. Je pense qu’il cible certaines personnes. On verra s’il y a eu des dépassements et des incohérences et on va les corriger.
L’entraîneur de Larbi Bourrada vous accuse directement d’avoir saboté la préparation de son athlète. Quelle est votre réponse ?
Je refuse de polémiquer avec ce personnage qui est bien connu dans le mouvement sportif algérien et qui a fait l’objet à maintes reprises de sanctions. Quand on sera dans la sérénité, tous les mensonges qui ont été proférés seront évoqués et remis sur la table dans un cadre légal, officiel et organisé. Évidemment, je ne parle pas de l’athlète qui a fait une excellente performance qui va être certainement récompensé.
L’État algérien a dépensé trois millions d’euros pour la préparation des athlètes mais ces derniers n’ont pas profité de cette somme, selon lui…
Il faudrait qu’ils attendent notre retour à Alger pour qu’on publie les comptes au niveau de l’assemblée générale. Le ministère et le gouvernement sont bien au fait de toutes les dépenses effectuées. La préparation a duré deux ans. Elle a concerné 150 athlètes. Même si des athlètes n’ont pas été qualifiés, on peut envisager des satisfactions à l’avenir. Aux Jeux olympiques, la participation algérienne était des plus importantes depuis l’indépendance avec 68 athlètes qualifiés.
Vous faites donc un bilan positif de notre participation aux JO de Rio ?
Exactement. D’abord, nous avons eu une délégation qui a eu un comportement exemplaire sur le plan moral et de la discipline. Ensuite, nous avons eu beaucoup d’athlètes qui sont arrivés dans le top dix olympique dont une jeune de 16 ans qui a fait une performance exceptionnelle. Il faut positiver. Nous sommes 62e au classement. Cela veut dire qu’on a laissé environ 150 pays derrière nous. C’est ce qu’il faut relever. Les choses ont été menées avec le professionnalisme et la rigueur nécessaire. S’il y a eu des imperfections, ça peut arriver. Il ne faut pas parler de choses qu’on ne connaît pas et qu’on ne maîtrise pas. Le ministre M. Ould Ali et le Premier ministre M. Sellal ont suivi cette participation algérienne avec une attention toute particulière et un grand intérêt. Ils téléphonaient pratiquement tous les matins.
Ces deux responsables sont-ils satisfaits de la participation de la délégation algérienne aux JO ?
Le Premier ministre et le ministre sont très satisfaits du comportement des athlètes et des responsables. L’important pour nous était de figurer dans le tableau des médailles en bonne position. Je le redis : on aurait pu faire mieux mais le manque d’expérience de certains de nos experts ainsi que quelques manigances en particulier dans la discipline de la boxe ont réduit nos performances.
Je rappelle que la Fédération internationale de boxe a exclu huit arbitres internationaux. Cela dénote de la gravité de la situation dans cette discipline. Je persiste et je signe : les 150 athlètes qui ont été préparés durant les trois dernières années vont nous valoir des satisfactions dans un avenir très proche, notamment aux Jeux méditerranéens. Nous sommes en phase d’étude d’un plan de réorganisation avec le ministère de la Jeunesse et des Sports pour la mise à niveau de notre élite nationale et de l’encadrement. D’ailleurs, un plan stratégique est en cours d’élaboration.
Hadjer Guenanfa, TSA, 22 août 2016
Taoufik Makhloufi a accusé les responsables du sport en Algérie de sabotage, de trahison et de détournement de moyens. Que lui répondez-vous ?
Makhloufi n’accuse pas le Comité olympique algérien qui entretient de très bonnes relations avec cet athlète qui vient de prouver encore une fois qu’il fait partie des icônes du sport algérien et mondial. Je pense qu’il faut aller chercher ailleurs les véritables raisons à l’origine de sa réaction à chaud après les efforts extrêmes qu’il a dû faire. Mais pour le moment, l’heure est à la joie. Les Algériens sont contents de sa performance. Il ne faut pas leur gâcher ce plaisir. Makhloufi est un authentique champion qui a un grand courage et beaucoup de générosité. Hier, il a perçu ses deux primes du COA pour ses deux médailles d’argent. Il a décidé d’aider et d’acheter des choses aux autres athlètes.
À combien s’élèvent ces primes ?
Il faut lui demander à lui ! Il a perçu deux primes considérables pour les deux médailles d’argent. Il reste encore les primes du ministère de la Jeunesse et des Sports et les primes de l’État. Je peux vous dire que Taoufik Makhloufi a toujours été un grand espoir pour le sport algérien. Le Comité olympique algérien s’est occupé de sa participation aux Jeux olympique. Tous ses besoins ont été satisfaits. Toutes ses demandes ont été exaucées. Et il le mérite. Les deux kinés qui l’accompagnaient et son entraîneur français ont été accrédités par notre Comité.
Comment expliquez-vous sa colère ?
Le Comité olympique algérien n’est pas concerné. Il faut voir ailleurs qui l’a mis dans cet état ou lui demander quelles sont les personnes qu’il voulait cibler à travers ses déclarations. En concertation avec le ministre de la Jeunesse et des Sports, nous envisageons d’examiner, à tête reposée, à Alger, la portée de ses déclarations et de prendre des mesures si éventuellement il y a eu des dépassements quelque part. Et dès qu’il sera disponible, on discutera avec lui pour voir qui lui a créé une situation inconfortable pour qu’il fasse de pareilles déclarations.
Dans ses différentes déclarations, Makhloufi évoque pourtant le manque de moyens et affirme qu’il a pu décrocher les médailles avec son propre argent…
Je peux vous dire que tous les moyens humains et matériels ont été mis à sa disposition pour ce qui est de sa participation aux Jeux olympiques. C’est-à-dire depuis qu’il est arrivé à Rio. Deux éléments du COA étaient à son service durant toute la durée des jeux. Pour le reste, il s’agit d’un athlète de la Fédération d’athlétisme. Je peux vous assurer que le Comité a toujours répondu favorablement aux demandes de la Fédération. Je pense qu’il cible certaines personnes. On verra s’il y a eu des dépassements et des incohérences et on va les corriger.
L’entraîneur de Larbi Bourrada vous accuse directement d’avoir saboté la préparation de son athlète. Quelle est votre réponse ?
Je refuse de polémiquer avec ce personnage qui est bien connu dans le mouvement sportif algérien et qui a fait l’objet à maintes reprises de sanctions. Quand on sera dans la sérénité, tous les mensonges qui ont été proférés seront évoqués et remis sur la table dans un cadre légal, officiel et organisé. Évidemment, je ne parle pas de l’athlète qui a fait une excellente performance qui va être certainement récompensé.
L’État algérien a dépensé trois millions d’euros pour la préparation des athlètes mais ces derniers n’ont pas profité de cette somme, selon lui…
Il faudrait qu’ils attendent notre retour à Alger pour qu’on publie les comptes au niveau de l’assemblée générale. Le ministère et le gouvernement sont bien au fait de toutes les dépenses effectuées. La préparation a duré deux ans. Elle a concerné 150 athlètes. Même si des athlètes n’ont pas été qualifiés, on peut envisager des satisfactions à l’avenir. Aux Jeux olympiques, la participation algérienne était des plus importantes depuis l’indépendance avec 68 athlètes qualifiés.
Vous faites donc un bilan positif de notre participation aux JO de Rio ?
Exactement. D’abord, nous avons eu une délégation qui a eu un comportement exemplaire sur le plan moral et de la discipline. Ensuite, nous avons eu beaucoup d’athlètes qui sont arrivés dans le top dix olympique dont une jeune de 16 ans qui a fait une performance exceptionnelle. Il faut positiver. Nous sommes 62e au classement. Cela veut dire qu’on a laissé environ 150 pays derrière nous. C’est ce qu’il faut relever. Les choses ont été menées avec le professionnalisme et la rigueur nécessaire. S’il y a eu des imperfections, ça peut arriver. Il ne faut pas parler de choses qu’on ne connaît pas et qu’on ne maîtrise pas. Le ministre M. Ould Ali et le Premier ministre M. Sellal ont suivi cette participation algérienne avec une attention toute particulière et un grand intérêt. Ils téléphonaient pratiquement tous les matins.
Ces deux responsables sont-ils satisfaits de la participation de la délégation algérienne aux JO ?
Le Premier ministre et le ministre sont très satisfaits du comportement des athlètes et des responsables. L’important pour nous était de figurer dans le tableau des médailles en bonne position. Je le redis : on aurait pu faire mieux mais le manque d’expérience de certains de nos experts ainsi que quelques manigances en particulier dans la discipline de la boxe ont réduit nos performances.
Je rappelle que la Fédération internationale de boxe a exclu huit arbitres internationaux. Cela dénote de la gravité de la situation dans cette discipline. Je persiste et je signe : les 150 athlètes qui ont été préparés durant les trois dernières années vont nous valoir des satisfactions dans un avenir très proche, notamment aux Jeux méditerranéens. Nous sommes en phase d’étude d’un plan de réorganisation avec le ministère de la Jeunesse et des Sports pour la mise à niveau de notre élite nationale et de l’encadrement. D’ailleurs, un plan stratégique est en cours d’élaboration.
Hadjer Guenanfa, TSA, 22 août 2016
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