Chaque équipe nationale de football est désignée par un symbole en relation avec ses spécificités. Le nom choisi devrait refléter le plus fidèlement possible l’identité du pays, mais aussi avoir un effet mobilisateur sur le plan psychologique, grâce au phénomène d‘identification. L’intensité de ce phénomène dépend de sa relation avec les archétypes (images) de l’inconscient collectif découvert par le psychanalyste suisse C. G. JUNG ; Ce dernier a emprunté le terme « archétype » à un de nos compatriotes, Saint Augustin, « oulid Souk-Ahras ».
Par exemple, l’archétype de la royauté est en relation avec les animaux suivants : lion, roi de la jungle ; aigle, roi des airs ; coq, roi de la basse-cour ; etc.
Revenons à notre « Fennec ». Sur le plan de l’identité, cet animal vit dans les déserts d’Arabie et du Sahara, tous les pays riverains de ces deux déserts peuvent s’en revendiquer : donc ce symbole ne représente pas l’identité de l’Algérie. Sur le plan psychologique, le renard du désert comme celui de la forêt ne dispose pas d’un archétype mais d’un symbole : la ruse. Celle-ci est faible dans la mentalité des joueurs algériens, contrairement aux Italiens, Tunisiens, etc. Le terme « Fennec » est sans valeur psychologique mobilisatrice pour notre équipe. Il est aussi insipide que celui des « Ecureuils du Bénin », des « Antilopes d’Angola » ou des « Chèvres du Néguev » des sionistes.
En regardant certains matchs (Zambie-Algérie, Egypte-Algérie, Côte d’Ivoire-Algérie, etc.,) nos joueurs étaient en communion avec l’archétype du héros : ils se donnaient à fond pour procurer du bonheur au peuple, sans se soucier de leur personne. Pourtant, une fracture peut mettre fin à une brillante carrière d’un footballeur professionnelle. C’est pour cela que de nombreux journaliste à travers le monde les ont surnommés, à juste titre, les « Guerriers du désert ».
Néanmoins, en analysant cette appellation, on peut lui trouver quelques défauts : « Guerriers » est un terme trop martial pour des sportifs, surtout que l’Algérien est réputé pour être un bagarreur ; quant au « désert », il peut s’agir de celui du Sahara, d’Arabie, de Gobi, de Californie, etc.
D’autres personnes ont qualifiés nos joueurs de « Gladiateurs ». Ce terme désigne des captifs de diverses origines, esclaves des Romains, qui s’entretuent pour recouvrir leur liberté. Alors que nos joueurs sont des hommes libres qui donnent le meilleur d’eux-mêmes pour la grandeur de leur pays.
Récemment, après le match de l’EN A’ en Libye, nous avons appris que l’équipe de ce pays est surnommée les « Cavaliers de la Méditerranée ». Il se trouve que nous avons fait une proposition équivalente pour notre équipe dans une contribution du 11novembre dernier, intitulée « Egypte-Algérie, le 14 novembre : l’heure de vérité » : « C’est dans le camp de Covercianum que les Guerriers de la Cavalerie numide peaufineront leur préparation afin d’être au summum de leur forme pour affronter les Pharaons. »
Donc la « Cavalerie » pour l’équipe et les « Cavaliers », « El Forsane », pour les joueurs. Sur le plan de l’identité, les cavaliers algériens, sur leurs chevaux barbes ou arabes, étaient renommés dans le pourtour de la Méditerranée avec ou contre les Grecs et les Romains ; sous le commandement de l’autre lion des Aurès, Tarek Ben ziad, qui porta l’Islam jusqu’à Poitiers, El Moukrani, Bouamama et enfin AbdelKader. Sur le plan psychologique, les « Cavaliers » du bien, les nôtres, sont en accord avec l’archétype du héros.
Ce n’est qu’une proposition qui mérite un large débat pour trouver un nom qui évoque notre pays et qui mobilise les joueurs. Ces derniers sont les premiers concernés pour choisir le terme qui leur convient le mieux.
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