Les Algériens se souviennent encore de Abdellah Liégeon, appelé Medjadi en Algérie et qui a failli ne jamais jouer chez les Verts à cause de son nom à consonance européenne. Eh bien, il y a un gardien de but avec non seulement un nom, mais aussi un prénom français, un joueur qui clame haut et fort son algérianité et espère taper un jour dans l’œil du sélectionneur. Mickaël Fabre, gardien de but titulaire de Clermont-Ferrand depuis trois saisons, le premier Algérien titulaire en L2, nous raconte son histoire dans cet entretien, le premier accordé à un journal algérien.
Très tôt à l'âge de 16 ans, Mickaël Fabre quitte la France et le FC Nantes pour rejoindre l'Italie. Il décide de signer en faveur du club de Bologne en Série A où il a pour compagnon d'entraînement Gianluca Pagliuca. Il s'engage ensuite avec la Fiorentina qui évolue à l'époque en Série C. En parallèle, ce jeune gardien est appelé dans de nombreuses catégories jeunes de l'équipe de France. Il devient ainsi vice-champion d'Europe des moins de 16 ans puis champion du monde des moins de 17 ans en 2001. En 2003, désireux de revenir en France, il s'engage avec Sedan et devient la doublure de Patrick Regnault. Il disputera cinq rencontres de remplacement en Ligue 2 et fera également partie du groupe finaliste de la Coupe de France face à l'AJ Auxerre en 2004-2005. La même année, appelé en équipe de France Espoirs, il remporte le Festival international de Toulon. En 2006, décidant d'acquérir plus de temps de jeu, il rejoint Clermont en National suite notamment aux blessures des deux gardiens Olivier Enjolras et Laurent Quiévreux. Mickaël Fabre en profite pour devenir un titulaire indiscutable et retrouve la Ligue 2, cette fois-ci avec le statut de n°1.
- Nous avons appris que vous étiez algérien. C’est un peu bizarre pour quelqu’un qui s’appelle Mickaël Fabre, non ?
Oui, je le sais. Je suis pourtant algérien, puisque mon père est né à Oran et s’appelle Mohamed Belkacem. - Là, on ne vous suit plus. Votre père s’appelle Belkacem alors que vous vous appelez Fabre ?
En fait, j’ai pris le nom de ma mère, c’est tout. Cela est très commun en France. - C’est un peu comme l’histoire de Abdellah Liégeon, l’ancien international algérien de Monaco…
Oui, on m’en a parlé. C’est Cherif Oudjani, l’autre international algérien que je connais personnellement, qui m’a parlé de cette histoire. J’espère faire comme lui. - Mais vous avez déjà joué en équipe de France.
J’ai fait toute les catégories jeunes, j’ai été champion du monde des U17 avec d’autres Algériens, notamment Yebda et Meghni. J’ai même été international espoirs. - A 24 ans, ne pensez-vous pas que c’est trop tard ?
Non, parce que je compte sur un détail important pour pouvoir jouer pour l’Algérie. Avec la sélection Espoirs, je n’ai pas joué la moindre minute, j’ai toujours été remplaçant. Cela pourrait donc jouer en ma faveur. Sinon, les autres sélections, je les ai faites, alors que je n’avais pas encore 20 ans. On ne peut pas m’en vouloir pour ça, j’étais trop jeune. - Avez-vous visité un jour l’Algérie ?
Malheureusement non. J’ai programmé ça à deux reprises avec mon père, mais ça ne s’est pas fait à cause de la situation de l’époque. Mon père, qui est né à Oran, y va assez souvent. J’espère qu’un jour je pourrai voir mon pays, parce qu’on m’en dit le plus grand bien. - Ce sera peut-être le cas avec l’équipe nationale, non ?
Je le souhaite du fond du cœur. D’ailleurs, j’ai déjà entamé les démarches avec mon agent et mon avocat auprès de la FIFA pour pouvoir jouer pour l’Algérie. Je ne peux pas payer une décision que j’ai prise au moment où j’avais juste 16 ans. - Savez-vous qu’il faudra une demande de la Fédération algérienne et du sélectionneur de l’équipe d’Algérie pour que vous puissiez changer de sélection ?
Oui, je sais et c’est pour cela que j’ai voulu faire passer le message. Je pense que M. Saâdane et les responsables du foot en Algérie ne savent sans doute pas que je suis un Algérien à cause de mon nom. Maintenant, ils le savent. - Connaissez-vous les internationaux algériens ?
Oui, puisque j’ai déjà joué à Sedan avec Nadir Belhadj et Mansour Boutabout qui me parlaient souvent de l’équipe d’Algérie. - Etes-vous toujours en contact avec eux ?
Malheureusement, non. - Avec d’autres Algériens ?
J’ai bien sûr des amis algériens, mais mon seul contact en Algérie, c’est Le Buteur. - Avez-vous suivi le parcours de l’équipe d’Algérie lors des éliminatoires ?
Oui bien sûr. Grâce à internet, tout se sait désormais. - Comment peut-on quitter la Série A italienne pour revenir jouer en Ligue 2 ?
J’ai effectivement fait deux passages à Bologne et à la Fiorentina, mais je n’ai pas pu faire mon trou là-bas. A 16 ans, j’étais le troisième gardien de Bologne avec Gianluca Pagliuca comme titulaire, mais j’avais besoin de jouer, d’où mon retour en France. Toutefois, l’expérience italienne a été très riche. - Comme ça se passe pour vous à Clermont-Ferrand ?
Après l’Italie, j’ai signé à Sedan, mais je n’ai pas pu m’imposer en étant la doublure de Regnault pendant trois saisons. Mais depuis que je suis à Clermont-Ferrand, je joue plus souvent. C’est ce qui explique mon retour en France.
Entretien réalisé par M. S.
Très tôt à l'âge de 16 ans, Mickaël Fabre quitte la France et le FC Nantes pour rejoindre l'Italie. Il décide de signer en faveur du club de Bologne en Série A où il a pour compagnon d'entraînement Gianluca Pagliuca. Il s'engage ensuite avec la Fiorentina qui évolue à l'époque en Série C. En parallèle, ce jeune gardien est appelé dans de nombreuses catégories jeunes de l'équipe de France. Il devient ainsi vice-champion d'Europe des moins de 16 ans puis champion du monde des moins de 17 ans en 2001. En 2003, désireux de revenir en France, il s'engage avec Sedan et devient la doublure de Patrick Regnault. Il disputera cinq rencontres de remplacement en Ligue 2 et fera également partie du groupe finaliste de la Coupe de France face à l'AJ Auxerre en 2004-2005. La même année, appelé en équipe de France Espoirs, il remporte le Festival international de Toulon. En 2006, décidant d'acquérir plus de temps de jeu, il rejoint Clermont en National suite notamment aux blessures des deux gardiens Olivier Enjolras et Laurent Quiévreux. Mickaël Fabre en profite pour devenir un titulaire indiscutable et retrouve la Ligue 2, cette fois-ci avec le statut de n°1.
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