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Le fléau mondial des médicaments contrefaits

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  • Le fléau mondial des médicaments contrefaits

    Il n'est pas suffisamment fort de parler de fléau concernant les médicaments contrefaits. Le trafic est en constante évolution et c'est une horreur qui s'avère très lucrative pour les assassins qui s'enrichissent avec cet ignoble trafic puisqu'il met en péril la vie d'êtres humains. Il est très difficle d'enrayer cela.

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    Les principales victimes de ce commerce illicite se trouvent dans les pays du Sud, affirme l'Organe international de contrôle des stupéfiants.

    Une drogue plus dangereuse encore que l'héroïne et la cocaïne menace la planète : les médicaments de contrefaçon. Ce constat alarmant provient de l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), établi à Vienne (Autriche), qui a publié hier son rapport annuel. Cet organisme judiciaire indépendant de 13 membres - médecins, pharmacologues et experts - créé en 1968, a été mandaté par l'ONU pour suivre l'application des conventions internatio*nales sur le contrôle des drogues. Il estime que l'utilisation abusive des médicaments délivrés sur ordonnance a déjà éclipsé les traditionnelles drogues illégales telles que l'héroïne, la cocaïne et l'ecstasy en Europe, en Amérique du Nord et dans certaines régions d'Afrique et d'Asie du Sud. « L'abus et le trafic de médicaments vont dépasser la consommation de drogue, relève le rapport. La demande pour ces produits est si forte qu'elle a fait naître un nouveau phénomène, les médicaments de contrefaçon (...). Les progrès réalisés ces quarante dernières années dans le contrôle des drogues sont en train d'être sapés. » 25 à 50 % de l'ensemble des médicaments disponibles dans les pays en voie de développement seraient contrefaits, ajoute l'OICS, qui précise toutefois que de telles statistiques sont très délicates à manier, à cause de l'absence d'études rigoureuses dans les pays concernés.

    « La plupart des pays n'ont pas conscience de l'ampleur du détournement et de l'abus » de médicaments légalement prescrits, malgré la multiplication des décès qui y sont liés, souligne le président de l'OICS, Philip Emafo. « Au niveau mondial, les prescriptions légales de fentanyl (un opioïde de synthèse 80 fois plus puissant que la morphine) ont plus que triplé depuis l'an 2000. » Aux États-Unis, on enregistre une hausse notable de l'abus d'analgésiques (antidouleur), courant chez les adolescents et les étudiants, mais le phénomène fait également son apparition en Inde et au Nigeria. En France, un quart des prescriptions de buprénorphine, un analgésique commercialisé principalement sous le nom de Subutex et employé pour des traitements de substitution, serait redirigé vers le marché noir, et parfois réexporté.

    Dans le même ordre, l'abus d'anorexigènes, des substances destinées à faire maigrir, tend à se répandre, malgré le risque d'accoutumance en cas de consommation incontrôlée, au Brésil, en Argentine, en Corée du Sud, aux États-Unis et à Singapour. La France, par contre, à l'instar du Chili et du Danemark, note l'OICS, est parvenue à réduire « considérablement » la consommation de ces substances, « utilisées sans discrimination pour nourrir l'obsession de l'amaigrissement qui touche certaines sociétés », explique Philip Emafo.

    Les pays en voie de développement, quant à eux, victimes d'une législation quasi inexistante en la matière, subissent un afflux de médicaments contrefaits, mais aussi de produits « périmés ou imités, dont la qualité, la sûreté, l'efficacité, l'origine et la posologie sont inconnues », précise Philip Emafo. « Nous pensons que ce marché est en forte croissance, indique le rapport. Il expose les patients à de graves problèmes de santé en fournissant des médicaments (...) qui sont inefficaces et, dans certains cas, mortels. »

    Plusieurs dizaines de milliers de « cyberpharmacies »


    Vecteurs essentiels de ces trafics, les services postaux et le réseau Internet ont permis l'éclosion de la vente illégale de produits pharmaceutiques, grâce à la pusillanimité et à la corruption des administrations. Il existerait aujourd'hui plusieurs dizaines de milliers de « cyberpharmacies » illégales, comptabilisant 90 % des ventes de médicaments sur la Toile. 84 % d'entre elles proposent des benzodiazépines et 68 % des opioïdes, selon des estimations. « Ces médicaments peuvent provenir de vols, de détournements, mais aussi de ventes illicites par les fabricants », relève Philip Emafo.

    Pour combattre le trafic et l'abus de produits pharmaceutiques, les États, suggère Philip Emafo, doivent « appliquer les lois existantes » et « repenser » leur lutte contre la cybercriminalité, en « sensibilisant » leurs services de détection et de répression à l'accélération du phénomène. L'ONU, ajoute-t-il, devrait aider les pays du tiers-monde, en manque de ressources financières pour lutter contre l'ampleur du trafic.

    Par le Figaro
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