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Bientôt 11 vaccins obligatoires : Quel serait le surcoût pour les patients ?

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  • Bientôt 11 vaccins obligatoires : Quel serait le surcoût pour les patients ?

    Rendre obligatoire 8 vaccins supplémentaires entraînerait une hausse des dépenses de 245 euros pendant les 18 premiers mois du nourrisson, selon nos calculs. Mais ce surcoût serait pris en charge par la Sécu et la grande majorité des complémentaires santé.

    Voilà une annonce qui fait jaser ! La semaine dernière, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a laissé entendre que 11 vaccins (diphtérie, tétanos, poliomyélite, hépatite B, coqueluche, haemophilus B, rougeole, oreillons, rubéole, pneumocoque, méningocoque C) pourraient devenir temporairement obligatoires, au lieu de 3 (DTP pour diphtérie, tétanos, polio) actuellement. Il n’en a pas fallu davantage pour que certains élus, notamment écologistes, dénoncent un “cadeau aux laboratoires”. Vraiment ?

    Évidemment, multiplier par près de 3 le nombre de vaccins obligatoires entraînerait une hausse de la facture “globale”. Selon nos calculs, basés sur des relevés de prix que nous a communiqués la Fédération des pharmaciens d’officine, le coût total de ces vaccins pendant les 18 premiers mois du nourrisson atteindrait 364 euros. Soit 245 euros de plus que le coût du vaccin dit “hexavalent”, le seul permettant actuellement d’être couvert contre la diphtérie, le tétanos et la polio, qui couvre aussi contre l’hépatite B, la coqueluche et l'haemophilus B (si l’on exclut un kit fourni sur demande, au compte goutte).




    Reste que ce coût serait absorbé très largement par la Sécurité sociale : elle prend en effet en charge à 65% ces vaccins, et même à 100% le ROR (rougeole, oreillons, rubéole) pour les mineurs. “Le reste est la plupart du temps pris en charge par la complémentaire santé”, souligne Philippe Gaertner, président de la Fédération des pharmaciens d’officine. Dans un premier temps, seuls les patients non couverts par une mutuelle subiraient donc un surcoût. A plus long terme, toutefois, les complémentaires risqueraient de répercuter ce surcoût sur leurs assurés… à moins que le gouvernement ne décide d’augmenter la prise en charge par la Sécu des vaccins obligatoires.

    Du côté de la Sécu, le surcoût serait en bonne partie tempéré par le fait que beaucoup de parents réalisent déjà ces 11 vaccins pour leur nouveau-né. Ainsi en 2015 le taux de couverture à 2 ans atteignait 78,8% pour le ROR, 69,8% pour le méningocoque C et 91,4% pour le pneumocoque, selon des données de Santé publique France. Des taux pas si éloignés que cela du DTP (plus de 96%). Au final, en supposant que le taux de couverture atteigne 100% et en se basant sur 785.000 naissances (chiffre 2016), le surcoût pour la Sécurité sociale atteindrait une vingtaine de millions d’euros par an, selon nos estimations.

    Surtout, à long terme, cette obligation de vaccination pourrait même s’avérer positive pour les comptes de la sécurité sociale. “La vaccination n’est pas un problème économique. Son coût est largement inférieur à celui des maladies liées à ces vaccins”, estime Frédéric Bizard, économiste spécialiste de la santé.

    Plutôt que de s’inquiéter de son coût, cet expert a davantage de doutes sur l’efficacité de cette mesure. “A l’heure où les vaccins sont remis en cause par des groupes extrémistes, redorer leur blason est très positif. Mais quand les gens sont sceptiques, les obliger à faire une chose n’est pas forcément la meilleure des solutions. D’autant qu’en l’absence de contrôle, cette mesure risque de ne pas être suivie, en particulier chez les adolescents et les adultes”, explique-t-il.

    Capital
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