On a tendance à ne pas voir les défauts de nos enfants. Fruits de notre amour et de notre passion, ils sont beaux et c'est tout. Cette idéalisation peut parfois pousser à fermer les yeux sur de graves problèmes et notamment celui de l’obésité infantile. Comment savoir si son enfant est en surpoids ? Comment réagir ? Quels mécanismes adopter à la maison pour l’aider à s’en sortir ? Le docteur Chicheportiche Ayache, médecin nutritionniste à Paris, nous aiguille.
Madame/lefigaro.fr - Il n’est pas évident d’accepter que son enfant ait une anomalie. Dans le cas de l’obésité infantile, comment faire pour que les parents ouvrent les yeux sur la maladie qui ronge leur petit ?
Dr Corinne Chicheportiche-Ayache : On se rend compte que l’enfant est en surpoids en tout premier lieu dans ses courbes de croissance. Le poids et la taille de l’enfant sont analysés par le médecin de famille ou scolaire. Si l’enfant les dépasse trop rapidement, le médecin a le devoir d’alerter les parents. Il y a ensuite le rôle de la prévention des collectivités : l’école est un lieu essentiel pour l’éducation alimentaire de l’enfant. Son rôle de prévention ne doit pas être culpabilisant mais ludique. Le personnel scolaire peut tout à fait prévenir les parents s’il pense qu’un enfant a un comportement alimentaire inquiétant. D’une manière générale, la prise de conscience est essentielle mais elle doit se faire accompagnée d’un spécialiste et sans stress, sinon la démarche est contre-productive.
Comment travaillez-vous avec les parents et avec les enfants ?
Je suis plutôt cool car je pars du principe que trop de rendez-vous ne servent à rien, et peuvent même nuire à la démarche entamée. Je propose donc un rendez-vous par mois. Parents et enfants sont conviés ensemble mais sont séparés à un moment de la consultation car il est primordial pour l'adolescent d’avoir son temps de parole sans être avec les membres de sa famille. Je remarque que les parents viennent souvent car leur enfant est le reflet de leur histoire personnelle, ils cherchent à éviter à les difficultés, les remarques qu’eux-mêmes ont essuyé à leur âge. Le but est de dédramatiser la situation, d’expliquer, de donner du sens à la démarche, de comprendre l’hygiène de vie de la famille et d'essayer de la faire changer.
Et pour un enfant ? Est-ce qu’on le met « au régime » ?
Surtout pas. On ne fait pas un repas spécial à son enfant. On ne lui interdit pas non plus d’aliments. Les interdits ne seront là que pour être transgressés et auront des conséquences désastreuses : si vous interdisez la pâte à tartiner chez vous, l’enfant pourra se « défouler » chez ses amis et ne pas l’apprécier en petites quantités. Il est primordial de manger de tout, d’éveiller son enfant à plusieurs textures, différents types de cuisson et qu’à table, tout le monde mange la même chose. En quantité raisonnable évidemment. D’ailleurs le simple fait d’être tous à table peut déjà aider à apprécier un repas. Beaucoup de personnes ne dinent pas avec leurs enfants ou alors à la va-vite, c’est une erreur, un repas doit se partager.
Quels sont les réflexes à adopter à la maison pour s’en sortir ?
Tout d’abord c'est l’enfant qui doit être moteur de ce changement. Il doit être impliqué, concerné et demandeur. Ensuite, il est important d’analyser son hygiène de vie, de manger plus équilibré évidemment, de découvrir de nouvelles saveurs mais aussi de ne pas trop insister sur la pesée. Laisser la balance de côté aide à dédramatiser et à moins y penser au quotidien. Il faut se rééduquer soi-même pour prendre de bonnes habitudes alimentaires, sans oublier de pratiquer une activité sportive qui nous fait plaisir.
le figaro
Madame/lefigaro.fr - Il n’est pas évident d’accepter que son enfant ait une anomalie. Dans le cas de l’obésité infantile, comment faire pour que les parents ouvrent les yeux sur la maladie qui ronge leur petit ?
Dr Corinne Chicheportiche-Ayache : On se rend compte que l’enfant est en surpoids en tout premier lieu dans ses courbes de croissance. Le poids et la taille de l’enfant sont analysés par le médecin de famille ou scolaire. Si l’enfant les dépasse trop rapidement, le médecin a le devoir d’alerter les parents. Il y a ensuite le rôle de la prévention des collectivités : l’école est un lieu essentiel pour l’éducation alimentaire de l’enfant. Son rôle de prévention ne doit pas être culpabilisant mais ludique. Le personnel scolaire peut tout à fait prévenir les parents s’il pense qu’un enfant a un comportement alimentaire inquiétant. D’une manière générale, la prise de conscience est essentielle mais elle doit se faire accompagnée d’un spécialiste et sans stress, sinon la démarche est contre-productive.
Comment travaillez-vous avec les parents et avec les enfants ?
Je suis plutôt cool car je pars du principe que trop de rendez-vous ne servent à rien, et peuvent même nuire à la démarche entamée. Je propose donc un rendez-vous par mois. Parents et enfants sont conviés ensemble mais sont séparés à un moment de la consultation car il est primordial pour l'adolescent d’avoir son temps de parole sans être avec les membres de sa famille. Je remarque que les parents viennent souvent car leur enfant est le reflet de leur histoire personnelle, ils cherchent à éviter à les difficultés, les remarques qu’eux-mêmes ont essuyé à leur âge. Le but est de dédramatiser la situation, d’expliquer, de donner du sens à la démarche, de comprendre l’hygiène de vie de la famille et d'essayer de la faire changer.
Et pour un enfant ? Est-ce qu’on le met « au régime » ?
Surtout pas. On ne fait pas un repas spécial à son enfant. On ne lui interdit pas non plus d’aliments. Les interdits ne seront là que pour être transgressés et auront des conséquences désastreuses : si vous interdisez la pâte à tartiner chez vous, l’enfant pourra se « défouler » chez ses amis et ne pas l’apprécier en petites quantités. Il est primordial de manger de tout, d’éveiller son enfant à plusieurs textures, différents types de cuisson et qu’à table, tout le monde mange la même chose. En quantité raisonnable évidemment. D’ailleurs le simple fait d’être tous à table peut déjà aider à apprécier un repas. Beaucoup de personnes ne dinent pas avec leurs enfants ou alors à la va-vite, c’est une erreur, un repas doit se partager.
Quels sont les réflexes à adopter à la maison pour s’en sortir ?
Tout d’abord c'est l’enfant qui doit être moteur de ce changement. Il doit être impliqué, concerné et demandeur. Ensuite, il est important d’analyser son hygiène de vie, de manger plus équilibré évidemment, de découvrir de nouvelles saveurs mais aussi de ne pas trop insister sur la pesée. Laisser la balance de côté aide à dédramatiser et à moins y penser au quotidien. Il faut se rééduquer soi-même pour prendre de bonnes habitudes alimentaires, sans oublier de pratiquer une activité sportive qui nous fait plaisir.
le figaro