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Comment mesurer le surpoids d’un pays

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  • Comment mesurer le surpoids d’un pays

    Qu’il soit permis de commencer cette chronique par une anecdote personnelle. La scène s’est récemment déroulée dans la voiture familiale, à un de ces moments-clés pour une automobile où le compteur kilométrique affiche un nombre tout rond, en l’occurrence 200 000 km. D’un coup, cinq « 9 » se sont transformés en autant de « 0 ». Et l’un des enfants assistant à cet instant presque magique de demander : « Papa, combien ça fait, 200 000 kilomètres ? » Heureusement, papa sait à peu près compter et il explique que la voiture a bouclé cinq tours de la planète ou bien qu’elle a parcouru un peu plus de la moitié de la distance Terre-Lune. Ouf…

    Il n’est pas toujours aussi simple de donner une représentation parlante d’un grand nombre. Dans une étude publiée en 2013 par l’International Journal of Public Health (IJPH), une équipe australo-malaisienne de la Monash University déplorait que, dans cette discipline hautement bourrée de chiffres et de statistiques qu’est l’épidémiologie, l’on avait parfois du mal à trouver les images évocatrices pour communiquer sur l’impact de tel ou tel problème sanitaire. Il existe néanmoins l’unité choc du « crash de Boeing 747 », employée en 2004 par un responsable africain de l’Organisation mondiale de la santé pour décrire la mortalité maternelle sur son continent : « A chaque minute, expliquait-il, une femme meurt des suites de sa grossesse ou d’un accouchement. On peut traduire ceci en 1 500 femmes mortes chaque jour ou en disant que cela équivaut à cinq 747 s’écrasant quotidiennement et tuant tous les passagers et membres d’équipage. » Boeing a dû apprécier la publicité gratuite.*

    L’ennui, c’est que la combine un peu « gros sabots » du 747 ne marche pas toujours, surtout avec des maladies non mortelles mais pas anodines pour autant, comme l’obésité. Puisqu’il suffit rarement que les épidémiologistes et autres ministres de la santé aient conscience de la gravité de la situation pour que la population réagisse, les auteurs de l’étude de l’IJPH ont donc voulu leur donner un coup de main, en inventant des images choc – mais précises – pour décrire le panorama du gras dans le pays emblématique du surpoids, les Etats-Unis. Le fameux indice de masse corporelle (IMC), que l’on calcule en divisant la masse par le carré de la taille, n’est en effet ni pratique ni évocateur de grand-chose.

    Nos chercheurs ont donc voulu illustrer la quantité totale de lipides que la population américaine devrait perdre pour retrouver, collectivement, une silhouette normale. Prenez (d’après les chiffres de 2010) 144 millions de personnes en surpoids (IMC compris entre 25 et 30) ou obèses (IMC supérieur à 30) et liposucez-les virtuellement. Vous récupérez 2,4 millions de tonnes de gras. Sachant qu’un kilogramme de saindoux humain tient dans un volume de 1,0874 litre, cela représente 2,6 milliards de litres de graisse. Jusqu’ici, cela ne dit rien à personne. Mais dès que l’on calcule que cette collecte remplirait un total de 1 038 piscines olympiques (bassins de 50 mètres…), on commence à saisir l’ampleur du phénomène.

    Les auteurs ne se sont pas arrêtés là et ils ont estimé que ce gras, bourré de calories, pouvait chauffer, pendant toute une année, 90 000 foyers américains, ce qui ferait une économie d’énergie de 162 millions de dollars. Il est cependant probable que si les Etats-Unis détenaient ce millier de piscines de graisse, ils tenteraient de les revendre comme huile de friture à des fast-foods, mais ce calcul-là n’a pas été fait dans l’étude.

    le monde fr

  • #2
    Sensationnalisme....
    "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

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