![](http://www.corsematin.com/media_corsematin/imagecache/article-taille-normale-nm/afp/2013-10/2013-10-15/bdfd14ec873cd42d432c34edbd92aa7204e6c774.jpg)
L’Agence française de sécurité sanitaire réitère ses recommandations pour limiter les expositions. Les experts adoptent le principe de précaution.
L’exposition aux ondes électromagnétiques ne semble pas avoir d’effets sanitaires, selon la dernière expertise de l’Agence française de sécurité sanitaire, rendue publique mardi dernier. Mais elle reste néanmoins vigilante et adopte le principe de précaution, notamment dans l’utilisation intensive des téléphones portables. Le risque d’augmentation de tumeur cérébrale à long terme n’est pas exclu, selon l’Agence. Des recommandations actualisées sont donc faites, suite à l’examen du groupe des 16 experts spécialement formés pour cette nouvelle évaluation des risques liés aux ondes des radiofréquences sur la base de nouvelles études scientifiques.
Cette nouvelle évaluation, signale l’Agence, n’identifie pas de nouveaux risques liés à l’exposition des populations aux radiofréquences, mais révèle des effets biologiques sur l’homme et l’animal par rapport au sommeil, à la fertilité masculine ou encore aux performances cognitives, sans que le lien de causalité n’ait été confirmé. Ces effets biologiques constatés sur l’homme ou l’animal ont concerné les performances cognitives (orientation) par exemple, le sommeil (modification de l’encéphalogramme) et la fertilité masculine (modification des paramètres cellulaires des spermatozoïdes).
Néanmoins, les experts de l’Agence n’ont pu établir un lien de causalité entre les effets biologiques décrits sur des modèles cellulaires, animaux ou chez l’homme et d’éventuels effets sanitaires qui en résulteraient. Compte tenu de ces éléments, il n’apparaît pas fondé, sur une base sanitaire, de proposer de nouvelles valeurs limites d’exposition pour la population générale.
Toutefois, l’Agence note que l’évaluation des risques ne peut être conduite à ce jour pour différents effets potentiels, en l’absence de données disponibles chez l’homme ou chez l’animal et que l’impact potentiel des protocoles de communication mis en œuvre (2G, 3G, 4G) apparaît faiblement documenté. L’Agence souligne également le développement massif des usages des radiofréquences dans les environnements extérieurs ou intérieurs, conduisant à une exposition subie grandissante de la population. Pour les antennes ou le Wifi, elle recommande des campagnes de mesures d’exposition, notamment dans les écoles et les bâtiments publics.
L’Agence recommande ainsi le recours au kit mains libres pour les utilisateurs intensifs de portables (30 à 40 minutes par jour), réduire l’exposition des enfants, réaliser des études préalables avant l’installation de nouvelles infrastructures, étendre la limitation de l’exposition à d’autres appareils (tablettes, veille-bébé, téléphones sans fil dans les maisons, etc.). L’Agence appelle à poursuivre l’amélioration de la caractérisation de l’exposition du public dans les environnements extérieurs et intérieurs par la mise en œuvre de campagnes de mesure et que le développement des nouvelles infrastructures de réseaux de téléphonie mobile fassent l’objet d’études préalables en matière de caractérisation des expositions et que les conséquences d’une éventuelle multiplication du nombre d’antennes-relais, dans le but de réduire les niveaux d’exposition environnementaux, fassent l’objet d’un examen approfondi. Marc Mortureux, le directeur général de l’Anses, a indiqué à l’AFP que depuis 2009, date du dernier avis de l’Agence sur le sujet, «plusieurs centaines d’études nouvelles avaient été prises en compte».
Les interrogations sur le plan sanitaire ont émergé, alors que les technologies sans fil connaissent un déploiement toujours plus large. Ces nouvelles technologies sont susceptibles d’augmenter l’exposition de la population générale via de nouvelles antennes ou des utilisateurs, via de nouveaux équipements (smartphones dernière génération, tablettes, etc.), résume l’Anses.
La 4G va permettre d’avoir sur un smartphone ou une tablette mobile un débit Internet équivalent à celui d’une ligne fixe. Rappelons qu’au vu des interrogations persistantes sur de possibles impacts sanitaires des ondes, l’Anses a décidé, en 2011, l’instauration d’un dispositif pérenne sur le sujet avec la mise en place du groupe d’experts «radiofréquences et santé» ainsi qu’une instance de dialogue réunissant associations, industriels, syndicats et scientifiques. Un document ministériel de mars 2013, reprenant l’avis de l’Anses de 2009, rappelle la position des experts : «une exposition aiguë de forte intensité aux champs électromagnétiques peut provoquer des effets thermiques», soit une augmentation de la température des tissus. «C’est pour empêcher ces effets que des valeurs limites d’exposition ont été élaborées». «Par ailleurs, des interrogations subsistent sur les effets à long terme pour les utilisateurs intensifs de téléphones mobiles», rappelle le document. Pour cette raison, l’Organisation mondiale de la santé a classé, en mai 2011, les champs électromagnétiques radiofréquences (de 9 à 300 GHz) comme «pouvant être cancérigènes».
En 2009, selon l’Anses, les travaux de recherche disponibles ne permettaient pas d’identifier un mécanisme d’effet non thermique, un sujet d’inquiétude pour certaines associations qui suspectent d’autres effets et militent pour une réduction de l’exposition de la population. Le seuil limite fait ainsi l’objet de débat. Fixé entre 41 volts par mètre (V/m) et 61 V/m (en fonction des technologies), il est, dans les faits, largement en dessous de ces valeurs.
Danger après 30mn de conversation
Les experts ont insisté dans leurs recommandations sur la protection des enfants à l’exposition aux ondes électromagnétiques. Pour les enfants, «l’utilisation d’un téléphone portable en mode conversation est déconseillée», a-t-on affirmé. «Leur cerveau est plus exposé, en raison d’une boîte crânienne moins épaisse», a expliqué Martine Hours, présidente du comité des experts sur les radiofréquences
Les experts ont insisté dans leurs recommandations sur la protection des enfants à l’exposition aux ondes électromagnétiques. Pour les enfants, «l’utilisation d’un téléphone portable en mode conversation est déconseillée», a-t-on affirmé. «Leur cerveau est plus exposé, en raison d’une boîte crânienne moins épaisse», a expliqué Martine Hours, présidente du comité des experts sur les radiofréquences
e lwatan 21/10/13
Commentaire