En Algérie, nous fêtons, depuis une dizaine de jours, l’Aïd El Adha. La fête n’est pas encore finie pour la simple et unique raison que les visites de courtoisie, notamment chez les beaux parents des filles mariées, se poursuivent souvent quelques jours après la fête, voire quelques semaines, selon le nombre de filles mariées que compte la famille. Cet Aïd ne ressemble, en effet, pas aux précédentes fêtes. Les gens semblent d’ailleurs souhaiter que le manque de bonne foi et de solidarité fassent que les visites et fameuses tournées soient plus courtes et plus rares même.
La semaine dernière, l’ambiance tendait plutôt à la panique qu’à la joie que devait générer un jour de fête. La cause ? Rien d’autre que les dernières évolutions qu’à connu la pandémie de la grippe A (H1N1) en Algérie en particulier et dans le monde, en général. Les chiffres sont effarants quant au dernier bilan des décès causés par la pandémie.
La simple bise de l’Aïd est devenue un supplice pour certains. Il n’a pas été facile pour la plupart d’entre nous de refuser une poignée de mains ou une joue tendue. Il n’a évidemment pas été aisé non plus d’éviter de vexer nos proches en demandant de se laver les mains après les chaleureuses salutations.
Ils ne sont pas nombreux à prévoir des solutions pour ce genre de situations. Pourtant, il en existe. Les plus prévoyants en ont, en tout cas trouvé.
Des petites «ruses» pour ne pas vexer autour de soi se sont imposées durant la fête de l’Aïd. Hayet fait partie de ces personnes qui ne veulent pas attendre d’attraper le virus H1N1 pour se rendre compte de la gravité de la situation.
Les derniers chiffres publiés par l’Organisation Mondiale de la Santé et les dernières informations concernant la mutation du virus la hantent. Elle est terrorisée, depuis même les premières annonces de cas de grippe porcine, au Mexique, il y a quelques mois. Hayet qui a cogité plus d’une nuit, avant le jour de l’Aïd, quant au moyen d’éviter la bise ou éventuellement se laver juste après, n’a rien trouvé de mieux que de dissimuler un flacon de gel hydro- alcoolique dans la poche de sa veste. Une simple pression lui suffisait pour éliminer les moindres germes qui oseraient s’en prendre à elle. «Je me lave une quinzaine de fois par jour sans compter mon contact avec l’eau et le savon durant le ménage.
Durant l’Aïd, j’ai fait de mon mieux pour réduire les visites. Je ne suis partie voir que ma belle mère. Et là, après les embrassades, je me suis dirigée droit vers les sanitaires pour me passer du gel hydro-alcoolique sur les mains et même les joues ! Après ce supplice, j’ai passé la journée à prier qu’on ne vienne pas me rendre pas visite chez moi. Ce n’est pas que j’aime rester seule les jours de fêtes, mais j’avais tellement peur d’être en contact avec des personnes à risque. Si j’ai peur, ce n’est pas seulement pour moi. J’ai un enfant de 17 mois. Je n’ai pas envie de l’exposer à une telle menace. Le bilan d’enfants morts de la pandémie me fait frissonner à chaque fois que j’y pense. C'est-à-dire, toute la journée.
Les visites familiales qui constituaient une grande joie pour moi se sont transformées en horrible cauchemar. Comment éviter qu’on embrasse mon fils ? Comment faire pour ne pas vexer les gens ? Quelles paroles utilisées. J’ai passé les derniers mois à prétexter une grippe pour ne pas faire la bise aux gens autour de moi. Je jouais celle qui voulait protéger les autres alors que je ne protégeais que ma propre personne. Je voudrai continuer à le faire. J’ai souvent eu des altercations avec mon mari, voire même de grandes disputes, en raison de ma fixation sur cette maladie.
Il pense que j’en fais trop. Il n’est pas le seul. Mon entourage estime que j’exagère. Il faut dire que je suis à cheval sur certaines règles d’hygiène, en général, et dans ce contexte en particulier. J’ai harcelé la nounou de mon fils de questions concernant les mesures qu’elle prend dans sa crèche pour éviter que les enfants qu’elle garde soient contaminés. Je suis rassurée, de ce côté-là», nous confie Hayet qui insiste que la crèche est le seul endroit où elle pense que son fils est en sécurité. Devant toutes les mesures que la directrice a prise pour éviter la pandémie au sein de son établissement, toute maman serait rassurée.
Qu’en est-il des crèches et écoles en Algérie?
L’Aïd passé, la vie reprend son cours en Algérie. Les adultes travaillent, les enfants reprennent le chemin de l’école en attendant les vacances d’hiver et les plus jeunes fréquentent les crèches en attendant les prochains congés de leurs parents. Hayet a bien de la chance de trouver la perle rare. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Hayet est prête à faire un grand détour le matin en allant au travail, pour déposer son enfant dans la crèche située à côté de Bastos. «J’ai toujours été convaincue du choix que j’ai fait par rapport à la crèche où j’ai placé mon fils, mais je l’ai confirmé avec l’apparition de la grippe A H1N1. La directrice de l’établissement où est gardé mon fils n’a pas attendu l’alerte de niveau 6 ou «60» !!! Elle a exigé aux parents une certaine conduite dès le début de la pandémie. Elle n’accepte pas les enfants qui présentent des signes similaires à ceux du la grippe A H1N1.
Ces derniers ne sont acceptés qu’avec la preuve de leur consultation par les services sanitaires», nous confie Hayet qui ne tarit pas d’éloge pour la «seconde maman» de son fiston. Si le fait que la responsable de la crèche se comporte avec le fils de notre interlocutrice et tous les autres enfants de la même manière qu’elle le fait avec sa propre fille «Thiziri», du nom de l’établissement d’ailleurs, a aidé Hayet dans son choix initial, l’attitude du personnel de l’établissement, sa directrice à sa tête, a fini par convaincre Hayet que l’intérêt de son fils est dans cet établissement. Les intérêts de tout enfant sont là où on fait de leur bien-être l’objectif majeur.
Au niveau des écoles, même si le niveau d’alerte est passé à six, avec le décès d’une troisième personne, la semaine dernière, et la prolifération rapide de la pandémie sur le territoire national, on ne s’empresse pas trop à trouver des solutions pour protéger nos enfants. «La maitresse nous a palé une fois de la grippe A et nous a dit que des enfants meurent à cause de cette maladie. Elle nous a dit aussi qu’il ne faut pas aller à l’école si on est malade. Elle ne nous en a plus jamais parlé. D’ailleurs, elle était elle-même malade et elle est venue nous faire cours. Elle éternuait toutes les cinq minutes et a eu du mal à écrire au tableau mais elle est quand même venue alors qu’ elle nous l’a interdit», se plaint Sid Ali, 8 ans. Il nous confie que c’est sa maman qui lui a appris comment il pouvait se protéger, en veillant à se laver le plus souvent. Elle a même pris le soin de fourre une savonnette dans le cartable de son fils. «Mes camarades rigolent à chaque fois que je sors ma savonnette.
Cela me dérangeait au départ, ce n’était pas drôle. Mais ma maman me montre souvent aux informations comment les enfants qui ne se protègent pas peuvent contracter la maladie et comment nous les enfants, nous sommes trop sensibles à cette maladie. Ma mère me fait d’ailleurs des dessins pour que je comprenne», nous raconte Sid-Ali dont la maman est pharmacienne, assez consciente, donc, de l’évolution de l’épidémie et de sa dangerosité. Mais ce ne sont pas tous les enfants qui ont la chance d’avoir une maman instruite et au courant de tout ce qui entoure le virus A H1N1. Ceux là, devraient compter sur l’école, les institutrices et les professionnels de l’éducation pour les informer et les mettre en garde, en vue de les protéger. Des rencontres parents/ instituteurs devraient être programmées pour une meilleure prise de conscience du problème et une meilleure protection des enfants. Quand on sait que les enfants font partie de la population la plus exposée au virus de par sa vulnérabilité, on se demande ce qu’attendent les pouvoirs publics pour prendre des mesures efficaces pour leur protection. Les bilans sont effrayants.
Selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la grippe A H1N1 a tué au moins 7 826 personnes dans le monde depuis de début de l'épidémie. Soit plus de 1 000 décès en une semaine, dont 300 en Europe. Au total, 207 pays sont concernés.
Si en Europe, la transmission du virus connaît une expansion croissante, l’Algérie n’est également pas épargnée. Pas moins de 362 cas sont enregistrés dans plusieurs régions du territoire selon la dernière communication du ministère de la Santé, qui a fait état également de huit morts.
L’OMS parle de 1000 décès dans le monde en une semaine. De quoi enfermer ses enfants à double tour !
D’autres sources font état de bilans encore plus alarmants. On se demande d’ailleurs, où trouver les vrais chiffres et comment distinguer l’information de la rumeur.
La semaine dernière, l’ambiance tendait plutôt à la panique qu’à la joie que devait générer un jour de fête. La cause ? Rien d’autre que les dernières évolutions qu’à connu la pandémie de la grippe A (H1N1) en Algérie en particulier et dans le monde, en général. Les chiffres sont effarants quant au dernier bilan des décès causés par la pandémie.
La simple bise de l’Aïd est devenue un supplice pour certains. Il n’a pas été facile pour la plupart d’entre nous de refuser une poignée de mains ou une joue tendue. Il n’a évidemment pas été aisé non plus d’éviter de vexer nos proches en demandant de se laver les mains après les chaleureuses salutations.
Ils ne sont pas nombreux à prévoir des solutions pour ce genre de situations. Pourtant, il en existe. Les plus prévoyants en ont, en tout cas trouvé.
Des petites «ruses» pour ne pas vexer autour de soi se sont imposées durant la fête de l’Aïd. Hayet fait partie de ces personnes qui ne veulent pas attendre d’attraper le virus H1N1 pour se rendre compte de la gravité de la situation.
Les derniers chiffres publiés par l’Organisation Mondiale de la Santé et les dernières informations concernant la mutation du virus la hantent. Elle est terrorisée, depuis même les premières annonces de cas de grippe porcine, au Mexique, il y a quelques mois. Hayet qui a cogité plus d’une nuit, avant le jour de l’Aïd, quant au moyen d’éviter la bise ou éventuellement se laver juste après, n’a rien trouvé de mieux que de dissimuler un flacon de gel hydro- alcoolique dans la poche de sa veste. Une simple pression lui suffisait pour éliminer les moindres germes qui oseraient s’en prendre à elle. «Je me lave une quinzaine de fois par jour sans compter mon contact avec l’eau et le savon durant le ménage.
Durant l’Aïd, j’ai fait de mon mieux pour réduire les visites. Je ne suis partie voir que ma belle mère. Et là, après les embrassades, je me suis dirigée droit vers les sanitaires pour me passer du gel hydro-alcoolique sur les mains et même les joues ! Après ce supplice, j’ai passé la journée à prier qu’on ne vienne pas me rendre pas visite chez moi. Ce n’est pas que j’aime rester seule les jours de fêtes, mais j’avais tellement peur d’être en contact avec des personnes à risque. Si j’ai peur, ce n’est pas seulement pour moi. J’ai un enfant de 17 mois. Je n’ai pas envie de l’exposer à une telle menace. Le bilan d’enfants morts de la pandémie me fait frissonner à chaque fois que j’y pense. C'est-à-dire, toute la journée.
Les visites familiales qui constituaient une grande joie pour moi se sont transformées en horrible cauchemar. Comment éviter qu’on embrasse mon fils ? Comment faire pour ne pas vexer les gens ? Quelles paroles utilisées. J’ai passé les derniers mois à prétexter une grippe pour ne pas faire la bise aux gens autour de moi. Je jouais celle qui voulait protéger les autres alors que je ne protégeais que ma propre personne. Je voudrai continuer à le faire. J’ai souvent eu des altercations avec mon mari, voire même de grandes disputes, en raison de ma fixation sur cette maladie.
Il pense que j’en fais trop. Il n’est pas le seul. Mon entourage estime que j’exagère. Il faut dire que je suis à cheval sur certaines règles d’hygiène, en général, et dans ce contexte en particulier. J’ai harcelé la nounou de mon fils de questions concernant les mesures qu’elle prend dans sa crèche pour éviter que les enfants qu’elle garde soient contaminés. Je suis rassurée, de ce côté-là», nous confie Hayet qui insiste que la crèche est le seul endroit où elle pense que son fils est en sécurité. Devant toutes les mesures que la directrice a prise pour éviter la pandémie au sein de son établissement, toute maman serait rassurée.
Qu’en est-il des crèches et écoles en Algérie?
L’Aïd passé, la vie reprend son cours en Algérie. Les adultes travaillent, les enfants reprennent le chemin de l’école en attendant les vacances d’hiver et les plus jeunes fréquentent les crèches en attendant les prochains congés de leurs parents. Hayet a bien de la chance de trouver la perle rare. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Hayet est prête à faire un grand détour le matin en allant au travail, pour déposer son enfant dans la crèche située à côté de Bastos. «J’ai toujours été convaincue du choix que j’ai fait par rapport à la crèche où j’ai placé mon fils, mais je l’ai confirmé avec l’apparition de la grippe A H1N1. La directrice de l’établissement où est gardé mon fils n’a pas attendu l’alerte de niveau 6 ou «60» !!! Elle a exigé aux parents une certaine conduite dès le début de la pandémie. Elle n’accepte pas les enfants qui présentent des signes similaires à ceux du la grippe A H1N1.
Ces derniers ne sont acceptés qu’avec la preuve de leur consultation par les services sanitaires», nous confie Hayet qui ne tarit pas d’éloge pour la «seconde maman» de son fiston. Si le fait que la responsable de la crèche se comporte avec le fils de notre interlocutrice et tous les autres enfants de la même manière qu’elle le fait avec sa propre fille «Thiziri», du nom de l’établissement d’ailleurs, a aidé Hayet dans son choix initial, l’attitude du personnel de l’établissement, sa directrice à sa tête, a fini par convaincre Hayet que l’intérêt de son fils est dans cet établissement. Les intérêts de tout enfant sont là où on fait de leur bien-être l’objectif majeur.
Au niveau des écoles, même si le niveau d’alerte est passé à six, avec le décès d’une troisième personne, la semaine dernière, et la prolifération rapide de la pandémie sur le territoire national, on ne s’empresse pas trop à trouver des solutions pour protéger nos enfants. «La maitresse nous a palé une fois de la grippe A et nous a dit que des enfants meurent à cause de cette maladie. Elle nous a dit aussi qu’il ne faut pas aller à l’école si on est malade. Elle ne nous en a plus jamais parlé. D’ailleurs, elle était elle-même malade et elle est venue nous faire cours. Elle éternuait toutes les cinq minutes et a eu du mal à écrire au tableau mais elle est quand même venue alors qu’ elle nous l’a interdit», se plaint Sid Ali, 8 ans. Il nous confie que c’est sa maman qui lui a appris comment il pouvait se protéger, en veillant à se laver le plus souvent. Elle a même pris le soin de fourre une savonnette dans le cartable de son fils. «Mes camarades rigolent à chaque fois que je sors ma savonnette.
Cela me dérangeait au départ, ce n’était pas drôle. Mais ma maman me montre souvent aux informations comment les enfants qui ne se protègent pas peuvent contracter la maladie et comment nous les enfants, nous sommes trop sensibles à cette maladie. Ma mère me fait d’ailleurs des dessins pour que je comprenne», nous raconte Sid-Ali dont la maman est pharmacienne, assez consciente, donc, de l’évolution de l’épidémie et de sa dangerosité. Mais ce ne sont pas tous les enfants qui ont la chance d’avoir une maman instruite et au courant de tout ce qui entoure le virus A H1N1. Ceux là, devraient compter sur l’école, les institutrices et les professionnels de l’éducation pour les informer et les mettre en garde, en vue de les protéger. Des rencontres parents/ instituteurs devraient être programmées pour une meilleure prise de conscience du problème et une meilleure protection des enfants. Quand on sait que les enfants font partie de la population la plus exposée au virus de par sa vulnérabilité, on se demande ce qu’attendent les pouvoirs publics pour prendre des mesures efficaces pour leur protection. Les bilans sont effrayants.
Selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la grippe A H1N1 a tué au moins 7 826 personnes dans le monde depuis de début de l'épidémie. Soit plus de 1 000 décès en une semaine, dont 300 en Europe. Au total, 207 pays sont concernés.
Si en Europe, la transmission du virus connaît une expansion croissante, l’Algérie n’est également pas épargnée. Pas moins de 362 cas sont enregistrés dans plusieurs régions du territoire selon la dernière communication du ministère de la Santé, qui a fait état également de huit morts.
L’OMS parle de 1000 décès dans le monde en une semaine. De quoi enfermer ses enfants à double tour !
D’autres sources font état de bilans encore plus alarmants. On se demande d’ailleurs, où trouver les vrais chiffres et comment distinguer l’information de la rumeur.
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