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Les accidents domestiques en Algérie

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  • Les accidents domestiques en Algérie

    En Algérie, chaque année plus d’un million d’enfants sont victimes d’accidents domestiques. La tranche d’âge la plus touchée est celle comprise entre 0 et 5 ans.

    A cet âge, les nouvelles découvertes sont nombreuses et les occasions de se blesser sont innombrables. Il paraît, cependant, difficile de tout prévoir ou de toujours surveiller un enfant de cet âge.

    En règle générale, la plupart des accidents surviennent dans la cuisine, le soir, avant ou après le repas, au moment où l’attention est la plus relâchée. L’avis est partagé par le docteur Ouafek Khaled, médecin des brûlés, au niveau de l’établissement hospitalier spécialisé, Clinique centrale pour brûlés d’Alger.

    Selon lui, la maison est le premier lieu de tous les dangers pour les jeunes enfants. Curieux et intrépides, ils n’ont pas conscience du danger ; ils bravent presque tous les interdits. Où se situent ces dangers dans la maison et quelles précautions prendre pour éviter tout accident domestique ? Le danger demeure tant que l’enfant est en bas âge, et ce, malgré la surveillance des parents, notamment des mamans. Un petit moment d’inattention et l’accident survient : c’est le drame ! La cuisine et la salle de bains sont les lieux pointés du doigt par les spécialistes, comme étant les causes principales de ces accidents que sont en premier lieu les brûlures. Les causes sont diverses, multiples et diffèrent d’un cas à l’autre, comme cité par le Dr Ouafek : thermiques, électriques et chimiques.

    Les chiffres sont alarmants, selon une enquête menée par le service de santé de ladite clinique. Au premier semestre 2009, 2 765 personnes ont été évacuées en urgence vers cet établissement, dont 756 garçons et 605 filles. Selon les même chiffres avancés par ces services, 2 329 cas, soit 96% des accidents, surviennent suite à des brûlures thermiques, 60 cas, soit 3%, sont des brûlures électriques et, enfin, 45 cas soit 1% des accidents sont provoqués par des produits chimiques. Les matériels mis en cause ont été sélectionnés par ordre et selon le nombre d’accidents provoqués.

    En tête de liste, on trouve la«tabouna», avec 60% d’accidents, suivie de la cuisinière (28%), gaz (3%), du chauffage (1%) puis de la plaque chauffante, du fer à repasser, des résistance, de la cocotte-minute (2%), du radiateur et, enfin, des produits pyrotechniques responsables de 2% des accidents.

    Au total, 94% des accidents sont de type domestique, 5% de circulation et 1% de travail. Les agents qui engendrent le plus fréquemment des brûlures chez l’enfant, selon notre interlocuteur, sont le renversement des liquides chauds (eau, lait) et une prise de courant portée à la bouche occasionnant la majorité des brûlures enfantines. «Plus généralement, la brûlure constitue une nécrose évolutive créée par la chaleur, l’électricité ou certains produits chimiques», précise-t-il avant de déterminer la gravité de cette pathologie. «Une brûlure profonde se reconnaît principalement par l’absence de douleur et de sensibilité. Les brûlures superficielles et intermédiaires déclenchent, au contraire, de vives douleurs, la sensibilité étant conservée, et l’apparition rapide de phlyctènes. Il est impossible de savoir d’emblée si une brûlure est superficielle ou intermédiaire.»

    Et d’ajouter : «La plupart du temps, c’est l’évolution de la pathologie qui permet de trancher définitivement entre brûlures superficielles, épidermisées au bout de 2l jours, et brûlures intermédiaires qui suppurent et ne cicatrisent pas avant le 21e jour.» En résumé, dit-il, «nous considérons que la brûlure est bénigne lorsqu’elle est peu étendue [moins de 5% de la surface corporelle] et peu profonde [deuxième degré, superficielle]. Au-delà, nous estimons que l’accident est grave». Interrogé sur les endroits du corps où se localisent le plus souvent les brûlures, il précisera que les régions du corps le plus souvent touchées sont les zones découvertes : la paume de la main, la face, les membres et les parties génitales. La prise en charge médicale ainsi que psychologique est assurée au niveau de cette clinique.

    Nous avons pris attache avec Mlle Bouchaïr Amina, psychologue, qui nous a affirmé qu’une prise en charge psychologique est importante pour ce type de
    patients et son entourage familiale, notamment la mère de la victime. «Un soutien psychologique aide le patient en premier lieu à accepter son accident, puis soutenir les parents, surtout, la maman pour assumer l’accident et l’état de son enfant. Généralement, on sort avec de bons résultats et, parfois, on est obligé de les accompagner chez eux après leur sortie de la clinique.» La psychologue nous apprend, par ailleurs, son recours à l’application de travail de thérapie par groupe pour mieux aider les patients à s’exprimer et à s’échanger de propos et, pourquoi pas, créer un entourage plus que familial au sein de cette clinique pour brûlés.

    Par ailleurs, le cheval de bataille de ces spécialistes est l’information et la sensibilisation non pour stopper ces types d’accident mais au moins pour diminuer le nombre d’accidents et de handicaps.

    Pas toujours facile du haut de notre stature d’adulte de localiser les dangers de la maison pour les jeunes enfants. La vigilance et la surveillance des parents sont ainsi imposées. Le seul traitement pour le Dr Ouafek reste la prévention.

    Par La Tribune
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