Que signifie le passage au niveau d'alerte maximum de l'OMS ?
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé de passer en juin à la phase 6 du niveau d'alerte pandémique, le niveau maximum. Cela signifie que l'OMS considère que la grippe A (H1NI) échappe à tout contrôle. Elle peut toucher un grand nombre de gens et se propager dans toutes les régions du globe. Autre signe distinctif : elle est transmise par un nouveau virus contre lequel les hommes sont peu ou pas immunisés. C'est la première fois qu'une pandémie grippale est déclarée par l'OMS, un organisme créé en 1948.
La décision de passer au niveau d'alerte 6 a été prise en raison de l'extension géographique du virus H1N1. L'OMS dénombre actuellement 160 pays touchés et près de 800.
Quels sont les symptômes ?
Sur le site du New England Journal of Medicine, une équipe de chercheurs américains a publié les résultats d'une étude clinique portant sur les 642 premiers cas américains. Ce qui permet aux médecins du monde entier d'avoir une idée plus précise des symptômes provoqués par ce virus.
L'âge des patients varie de 3 mois à 81 ans, mais 40 % d'entre eux ont entre 10 et 18 ans (seulement 5 % ont plus de 50 ans).
Le symptôme le plus fréquent associé à ce virus H1N1 est la fièvre (94 % des malades) suivie de la toux (92 %) et du mal de gorge (66 %). 25 % des malades souffrent de vomissements et autant de diarrhées.
Près de 9 % ont eu besoin d'une hospitalisation et un peu moins de la moitié d'entre eux ont été en unités de soins intensifs.
Quel est le profil des victimes des formes graves de la grippe ?
Le New England Journal of Medicine a publié une enquête réalisée par des médecins mexicains et américains sur les formes graves et les décès liés au virus. Cette enquête portant sur plus de 2 150 cas de pneumonie graves et de 100 décès démontre que les formes graves touchent essentiellement des moins de 60 ans, alors que les plus âgés, qui sont habituellement les principales victimes de la grippe, sont mieux protégés, sans doute par des infections grippales passées.
Une seconde enquête, toujours sur le site du NEJM, confirme à une moindre échelle ces résultats très importants en termes de santé publique. Il faut cependant garder à l'esprit que les formes graves restent très largement minoritaires, puisque le taux de décès est évalué à 2-3 pour 1 000 malades, et que dans la grande majorité des cas, les personnes contaminées ne souffrent que de troubles bénins et transitoires.
De son côté, le Bulletin épidémiologique hebdomadaire a publié une analyse des manifestations cliniques observées dans les premiers cas de grippe A (H1N1). Il en ressort que sur les 2 000 premiers cas documentés au Mexique, plus de la moitié ont moins de 20 ans, les trois quarts moins de 30 ans et seulement 7 % plus de 40 ans.
Les antiviraux sont-ils efficaces ?
«Le Tamiflu stérilise le virus à 24-48 heures, et réduit la durée des signes cliniques d'un ou deux jours, explique Patrick Berche, chef du service de microbiologie à l'hôpital Necker à Paris. Mais son principal intérêt est de diminuer la contagiosité du patient.» En clair, ce traitement est plus utile en termes de santé publique qu'à titre individuel. «L'efficacité du Tamiflu est difficile à analyser dans cette épidémie car les cas sont relativement bénins», ajoute François Bricaire, chef du service de maladies infectieuses à la Pitié-Salpêtrière (Paris). Les spécialistes surveillent toutefois avec attention la survenue de résistances du virus à ce traitement.
Comment se prémunir en cas de contact avec une personne atteinte de la grippe A ?
Tout contact avec un malade souffrant de cette nouvelle grippe implique un traitement prophylactique par Tamiflu (un comprimé par jour pendant 7 à 10 jours). Elle implique aussi des «mesures barrière» : le malade doit porter un masque chirurgical pour ne pas contaminer son entourage, éviter d'embrasser le patient et de lui serrer les mains. «Lors de tout contact, il faut se laver les mains au savon, affirme Paul Léophonte, qui vient de publier Les grippes en questions (Privat). De toute façon, ce type de contact ne devrait pas se produire : normalement, une personne malade de la grippe doit rester isolée chez elle», ajoute-t-il. «Si on se tient à plus de deux mètres d'un malade, il est difficile d'être contaminé», affirme de son côté Jean-Philippe Derenne, chef du service de pneumologie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Dans le doute, il faut appeler le 15 qui donnera la marche à suivre et enregistrera l'appel.
Que faire quand un cas est survenu dans l'entourage ?
La question est récurrente, en particulier chez les mères de famille dont un enfant est touché par la grippe H1N1. «L'idéal est de les garder à domicile pendant deux à trois jours et de leur faire porter des masques, mais ce n'est pas simple en pratique», reconnaît le Pr François Bricaire. L'objectif est d'éviter la dissémination du virus en faisant l'hypothèse que tous les élèves ont pu être contaminés. Pour le Pr Berche, les mesures d'isolement se justifient surtout en cas de contact direct avec une personne qui a déclaré l'infection.
Faut-il prendre des précautions avec une personne seulement suspecte d'avoir la grippe ?
La difficulté tient au fait que les symptômes de la grippe sont extrêmement banals. Si une personne présente de la fièvre, a mal à la tête, tousse, et vient d'un pays où la pandémie est déclarée (niveau 6), les précautions citées plus haut doivent être observées, en attendant d'avoir confirmation du diagnostic, selon Paul Léophonte.
Y a-t-il des risques recevoir chez soi des personnes venant des zones contaminées ?
Si ces personnes n'ont aucun symptôme (quoiqu'elles puissent être «porteurs sains» du virus), il ne faut pas céder à la psychose. Le temps d'incubation de la grippe étant de quatre à six jours, il suffit d'attendre ce délai pour être sûr que vos visiteurs ne sont pas malades. Aujourd'hui, de nombreuses personnes venant des États-Unis participent à des colloques dans notre pays. On ne va pas les ostraciser. On est aujourd'hui dans une période intermédiaire. La France n'est pas au niveau 6 d'alerte pandémique. Lorsque ce sera le cas, tous les rassemblements publics seront interdits. Selon le professeur Derenne, si tout le monde restait chez soi pendant une semaine, il n'y aurait plus de grippe A, le virus disparaîtrait.
Est-ce que les personnes contaminées maintenant seront protégées plus tard, alors que le virus risque peut-être d'être plus virulent ?
«On ne peut pas répondre à cette question», estime Jean-Philippe Derenne. L'étude de la grippe espagnole a montré toutefois que les militaires de la Marine nationale les moins gravement touchés par la deuxième vague de l'épidémie furent ceux qui avaient eu la grippe au moment de la première vague. Si le virus ne subit pas trop de mutations, il y a toutes les raisons de penser que ces personnes auront un certain degré de protection. C'est ce qui s'était passé lors de la deuxième vague de grippe espagnole : les personnes âgées qui avaient contracté un tout autre virus (la grippe asiatique) en 1890 ont été mieux protégées que les autres. Les anticorps restent très longtemps présents dans l'organisme. Récemment, on a trouvé des anticorps de la grippe espagnole chez des centenaires.
Quels risques pour les femmes enceintes ?
Les femmes enceintes figurent parmi les catégories à risques et souffrent cinq fois plus de complications pour différentes raisons. D'une part, pendant la grossesse, le système immunitaire est moins réactif, un peu en état de «veille», ce qui contribue à ce que la mère puisse tolérer en son sein un «corps» différent. Cette faiblesse immunitaire rend les femmes enceintes plus sensibles aux infections en général, et à la grippe en particulier. Le foetus n'est pas contaminé in utero, mais peut présenter une grippe grave à la naissance si sa mère est atteinte au moment de l'accouchement.
Ainsi, pendant la grossesse, il vaut mieux éviter les rassemblements, les lieux publics. En cas de pandémie, il ne faut pas hésiter à rester chez soi. Les femmes enceintes seront prioritaires dès qu'il y aura un vaccin.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé de passer en juin à la phase 6 du niveau d'alerte pandémique, le niveau maximum. Cela signifie que l'OMS considère que la grippe A (H1NI) échappe à tout contrôle. Elle peut toucher un grand nombre de gens et se propager dans toutes les régions du globe. Autre signe distinctif : elle est transmise par un nouveau virus contre lequel les hommes sont peu ou pas immunisés. C'est la première fois qu'une pandémie grippale est déclarée par l'OMS, un organisme créé en 1948.
La décision de passer au niveau d'alerte 6 a été prise en raison de l'extension géographique du virus H1N1. L'OMS dénombre actuellement 160 pays touchés et près de 800.
Quels sont les symptômes ?
Sur le site du New England Journal of Medicine, une équipe de chercheurs américains a publié les résultats d'une étude clinique portant sur les 642 premiers cas américains. Ce qui permet aux médecins du monde entier d'avoir une idée plus précise des symptômes provoqués par ce virus.
L'âge des patients varie de 3 mois à 81 ans, mais 40 % d'entre eux ont entre 10 et 18 ans (seulement 5 % ont plus de 50 ans).
Le symptôme le plus fréquent associé à ce virus H1N1 est la fièvre (94 % des malades) suivie de la toux (92 %) et du mal de gorge (66 %). 25 % des malades souffrent de vomissements et autant de diarrhées.
Près de 9 % ont eu besoin d'une hospitalisation et un peu moins de la moitié d'entre eux ont été en unités de soins intensifs.
Quel est le profil des victimes des formes graves de la grippe ?
Le New England Journal of Medicine a publié une enquête réalisée par des médecins mexicains et américains sur les formes graves et les décès liés au virus. Cette enquête portant sur plus de 2 150 cas de pneumonie graves et de 100 décès démontre que les formes graves touchent essentiellement des moins de 60 ans, alors que les plus âgés, qui sont habituellement les principales victimes de la grippe, sont mieux protégés, sans doute par des infections grippales passées.
Une seconde enquête, toujours sur le site du NEJM, confirme à une moindre échelle ces résultats très importants en termes de santé publique. Il faut cependant garder à l'esprit que les formes graves restent très largement minoritaires, puisque le taux de décès est évalué à 2-3 pour 1 000 malades, et que dans la grande majorité des cas, les personnes contaminées ne souffrent que de troubles bénins et transitoires.
De son côté, le Bulletin épidémiologique hebdomadaire a publié une analyse des manifestations cliniques observées dans les premiers cas de grippe A (H1N1). Il en ressort que sur les 2 000 premiers cas documentés au Mexique, plus de la moitié ont moins de 20 ans, les trois quarts moins de 30 ans et seulement 7 % plus de 40 ans.
Les antiviraux sont-ils efficaces ?
«Le Tamiflu stérilise le virus à 24-48 heures, et réduit la durée des signes cliniques d'un ou deux jours, explique Patrick Berche, chef du service de microbiologie à l'hôpital Necker à Paris. Mais son principal intérêt est de diminuer la contagiosité du patient.» En clair, ce traitement est plus utile en termes de santé publique qu'à titre individuel. «L'efficacité du Tamiflu est difficile à analyser dans cette épidémie car les cas sont relativement bénins», ajoute François Bricaire, chef du service de maladies infectieuses à la Pitié-Salpêtrière (Paris). Les spécialistes surveillent toutefois avec attention la survenue de résistances du virus à ce traitement.
Comment se prémunir en cas de contact avec une personne atteinte de la grippe A ?
Tout contact avec un malade souffrant de cette nouvelle grippe implique un traitement prophylactique par Tamiflu (un comprimé par jour pendant 7 à 10 jours). Elle implique aussi des «mesures barrière» : le malade doit porter un masque chirurgical pour ne pas contaminer son entourage, éviter d'embrasser le patient et de lui serrer les mains. «Lors de tout contact, il faut se laver les mains au savon, affirme Paul Léophonte, qui vient de publier Les grippes en questions (Privat). De toute façon, ce type de contact ne devrait pas se produire : normalement, une personne malade de la grippe doit rester isolée chez elle», ajoute-t-il. «Si on se tient à plus de deux mètres d'un malade, il est difficile d'être contaminé», affirme de son côté Jean-Philippe Derenne, chef du service de pneumologie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Dans le doute, il faut appeler le 15 qui donnera la marche à suivre et enregistrera l'appel.
Que faire quand un cas est survenu dans l'entourage ?
La question est récurrente, en particulier chez les mères de famille dont un enfant est touché par la grippe H1N1. «L'idéal est de les garder à domicile pendant deux à trois jours et de leur faire porter des masques, mais ce n'est pas simple en pratique», reconnaît le Pr François Bricaire. L'objectif est d'éviter la dissémination du virus en faisant l'hypothèse que tous les élèves ont pu être contaminés. Pour le Pr Berche, les mesures d'isolement se justifient surtout en cas de contact direct avec une personne qui a déclaré l'infection.
Faut-il prendre des précautions avec une personne seulement suspecte d'avoir la grippe ?
La difficulté tient au fait que les symptômes de la grippe sont extrêmement banals. Si une personne présente de la fièvre, a mal à la tête, tousse, et vient d'un pays où la pandémie est déclarée (niveau 6), les précautions citées plus haut doivent être observées, en attendant d'avoir confirmation du diagnostic, selon Paul Léophonte.
Y a-t-il des risques recevoir chez soi des personnes venant des zones contaminées ?
Si ces personnes n'ont aucun symptôme (quoiqu'elles puissent être «porteurs sains» du virus), il ne faut pas céder à la psychose. Le temps d'incubation de la grippe étant de quatre à six jours, il suffit d'attendre ce délai pour être sûr que vos visiteurs ne sont pas malades. Aujourd'hui, de nombreuses personnes venant des États-Unis participent à des colloques dans notre pays. On ne va pas les ostraciser. On est aujourd'hui dans une période intermédiaire. La France n'est pas au niveau 6 d'alerte pandémique. Lorsque ce sera le cas, tous les rassemblements publics seront interdits. Selon le professeur Derenne, si tout le monde restait chez soi pendant une semaine, il n'y aurait plus de grippe A, le virus disparaîtrait.
Est-ce que les personnes contaminées maintenant seront protégées plus tard, alors que le virus risque peut-être d'être plus virulent ?
«On ne peut pas répondre à cette question», estime Jean-Philippe Derenne. L'étude de la grippe espagnole a montré toutefois que les militaires de la Marine nationale les moins gravement touchés par la deuxième vague de l'épidémie furent ceux qui avaient eu la grippe au moment de la première vague. Si le virus ne subit pas trop de mutations, il y a toutes les raisons de penser que ces personnes auront un certain degré de protection. C'est ce qui s'était passé lors de la deuxième vague de grippe espagnole : les personnes âgées qui avaient contracté un tout autre virus (la grippe asiatique) en 1890 ont été mieux protégées que les autres. Les anticorps restent très longtemps présents dans l'organisme. Récemment, on a trouvé des anticorps de la grippe espagnole chez des centenaires.
Quels risques pour les femmes enceintes ?
Les femmes enceintes figurent parmi les catégories à risques et souffrent cinq fois plus de complications pour différentes raisons. D'une part, pendant la grossesse, le système immunitaire est moins réactif, un peu en état de «veille», ce qui contribue à ce que la mère puisse tolérer en son sein un «corps» différent. Cette faiblesse immunitaire rend les femmes enceintes plus sensibles aux infections en général, et à la grippe en particulier. Le foetus n'est pas contaminé in utero, mais peut présenter une grippe grave à la naissance si sa mère est atteinte au moment de l'accouchement.
Ainsi, pendant la grossesse, il vaut mieux éviter les rassemblements, les lieux publics. En cas de pandémie, il ne faut pas hésiter à rester chez soi. Les femmes enceintes seront prioritaires dès qu'il y aura un vaccin.
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