Avec moins de calories, les singes vieillissent mieux et vivent plus longtemps, selon une étude publiée aujourd’hui dans la revue Science.
Très étudiée sur les nématodes et les souris, la restriction calorique s’est avérée efficace pour prolonger leur espérance de vie. Le vérifier sur des animaux plus proches de nous, comme les singes, demande beaucoup plus de temps. Une équipe de l’université du Wisconsin (États-Unis) publie les résultats de 20 ans de suivi d’une cohorte de 76 singes macaques (Macaca mulatta).
Selon le gérontologue Richard Weindruch et ses collègues, leurs résultats indiquent que la restriction calorique retarde l’apparition des maladies liées à l’âge et prolonge l’espérance de vie. L’étude a commencé à la fin des années 80 avec 30 singes et s’est étoffée en 1994 avec 30 femelles et 16 mâles supplémentaires. Tous les macaques ont intégré l’étude à l’âge adulte (entre 7 et 14 ans). Après avoir quantifié le régime alimentaire de chaque singe, les chercheurs ont réduit l’apport calorique pour la moitié de la cohorte. Le régime a été défini individuellement, avec une réduction de 10% par mois pendant trois mois pour atteindre l’objectif de 30% de calories en moins que le régime initial.
Les macaques ont une espérance de vie moyenne de 27 ans en captivité, le maximum connu étant de 40 ans. Pour évaluer l’impact du régime alimentaire, les chercheurs ont défini deux axes : la mortalité et l’apparition des maladies liées à l’âge.
Le poids des singes en restriction calorique est moindre que celui des singes qui mangent les portions qu’ils veulent. L’affaiblissement musculaire est plus marqué chez ces derniers, qui souffrent aussi davantage de maladies cardiovasculaires et de diabète (5 diabétiques et 11 pré-diabétiques sur 38 contre zéro pour le groupe en restriction). Biologiquement, les singes qui ont moins mangé sont donc plus jeunes que les autres, soulignent les auteurs de l’article.
Reste la question de la longévité et donc de la mortalité. Weindruch et ses collègues distinguent les décès dont les causes sont liées à l’âge des décès survenus pour d’autres raisons (complications liées à une anesthésie, endométriose, blessures…). Dans le groupe contrôle, 14 singes sur 38 sont décédés de maladies liées au vieillissement (soit 37%) contre 5 sur 38 (13%) pour les singes en restriction. A cela s’ajoute 9 décès dans le groupe contrôle et 7 pour les autres.
La distinction entre les deux types de décès n’est pas faite dans les études sur les souris et les nématodes. Peut-on exclure que ces décès, même s’ils ne sont pas dus à l’âge, ne soient pas liés au régime alimentaire? La différence entre les deux groupes de singes est-elle statistiquement significative? Il existe une marge d’interprétation.
Les chercheurs poursuivent leur étude au centre de recherche sur les primates de l’Université du Wisconsin. Les résultats seront peut-être plus nets dans quelques années. Par ailleurs une autre étude sur des singes est en cours aux États-Unis, sous l’égide du National Institute on Aging (NIH). Commencée plus tardivement, elle n’a pas encore livré de résultats.
Sachant qu’il sera très difficile au commun des mortels de supporter un tel régime alimentaire pendant des années, certains laboratoires travaillent à la mise au point de molécules imitant les effets de la restriction calorique…
En attendant, rappelons simplement qu’il est recommandé de suivre un régime alimentaire équilibré, riche en fruits et légumes, modéré en graisses et en sucres.
Par Sciences et Avenir
Très étudiée sur les nématodes et les souris, la restriction calorique s’est avérée efficace pour prolonger leur espérance de vie. Le vérifier sur des animaux plus proches de nous, comme les singes, demande beaucoup plus de temps. Une équipe de l’université du Wisconsin (États-Unis) publie les résultats de 20 ans de suivi d’une cohorte de 76 singes macaques (Macaca mulatta).
Selon le gérontologue Richard Weindruch et ses collègues, leurs résultats indiquent que la restriction calorique retarde l’apparition des maladies liées à l’âge et prolonge l’espérance de vie. L’étude a commencé à la fin des années 80 avec 30 singes et s’est étoffée en 1994 avec 30 femelles et 16 mâles supplémentaires. Tous les macaques ont intégré l’étude à l’âge adulte (entre 7 et 14 ans). Après avoir quantifié le régime alimentaire de chaque singe, les chercheurs ont réduit l’apport calorique pour la moitié de la cohorte. Le régime a été défini individuellement, avec une réduction de 10% par mois pendant trois mois pour atteindre l’objectif de 30% de calories en moins que le régime initial.
Les macaques ont une espérance de vie moyenne de 27 ans en captivité, le maximum connu étant de 40 ans. Pour évaluer l’impact du régime alimentaire, les chercheurs ont défini deux axes : la mortalité et l’apparition des maladies liées à l’âge.
Le poids des singes en restriction calorique est moindre que celui des singes qui mangent les portions qu’ils veulent. L’affaiblissement musculaire est plus marqué chez ces derniers, qui souffrent aussi davantage de maladies cardiovasculaires et de diabète (5 diabétiques et 11 pré-diabétiques sur 38 contre zéro pour le groupe en restriction). Biologiquement, les singes qui ont moins mangé sont donc plus jeunes que les autres, soulignent les auteurs de l’article.
Reste la question de la longévité et donc de la mortalité. Weindruch et ses collègues distinguent les décès dont les causes sont liées à l’âge des décès survenus pour d’autres raisons (complications liées à une anesthésie, endométriose, blessures…). Dans le groupe contrôle, 14 singes sur 38 sont décédés de maladies liées au vieillissement (soit 37%) contre 5 sur 38 (13%) pour les singes en restriction. A cela s’ajoute 9 décès dans le groupe contrôle et 7 pour les autres.
La distinction entre les deux types de décès n’est pas faite dans les études sur les souris et les nématodes. Peut-on exclure que ces décès, même s’ils ne sont pas dus à l’âge, ne soient pas liés au régime alimentaire? La différence entre les deux groupes de singes est-elle statistiquement significative? Il existe une marge d’interprétation.
Les chercheurs poursuivent leur étude au centre de recherche sur les primates de l’Université du Wisconsin. Les résultats seront peut-être plus nets dans quelques années. Par ailleurs une autre étude sur des singes est en cours aux États-Unis, sous l’égide du National Institute on Aging (NIH). Commencée plus tardivement, elle n’a pas encore livré de résultats.
Sachant qu’il sera très difficile au commun des mortels de supporter un tel régime alimentaire pendant des années, certains laboratoires travaillent à la mise au point de molécules imitant les effets de la restriction calorique…
En attendant, rappelons simplement qu’il est recommandé de suivre un régime alimentaire équilibré, riche en fruits et légumes, modéré en graisses et en sucres.
Par Sciences et Avenir