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La dengue

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  • La dengue

    La dengue, est une sorte de « grippe tropicale », décrite dès 1779. Les virus responsables de cette maladie sont transmis à l'homme par le moustique Aedes. Soixante à 100 millions de personnes sont infectées chaque année dans le monde, et les formes graves de la maladie, la dengue hémorragique et la dengue avec syndrome de choc, en recrudescence dans plusieurs régions intertropicales, sont responsables de plus de 20 000 morts annuelles, particulièrement chez les enfants de moins de 15 ans.

    Epidémiologie

    La dengue, qui peut être provoquée par quatre types de virus (1,2,3,4), a été à l’origine d’importantes épidémies : en 1897 en Australie, en 1926 aux Seychelles, en 1927 à Tunis, en 1928 à Athènes (1250 morts), en 1931 à Formose… Elle sévit aujourd’hui dans l’ensemble de la zone intertropicale, plus particulièrement en Asie et en Amérique du Sud.

    Autrefois limitée à l’Asie du Sud-est (440 000 cas en Chine en 1980, 200 000 cas en Thaïlande en 1987), la dengue ne cesse de s’étendre, à l’Océan Indien, au Pacifique Sud (32 800 cas à Tahiti et Moorea, Polynésie Française, en 2001), aux Antilles françaises (2003 et 2006-2008), et surtout à l’Amérique Latine où les cas annuels rapportés ont été multipliés par 60 entre 1989 et 1993 comparativement à la période précédente (1984-1988). La dengue hémorragique a réapparu en 1996 à Cuba après quinze années d’interruption, malgré une tentative d’éradication du moustique Aedes aegypti. Cette inquiétante résurgence de la dengue en Amérique Latine et dans les Caraïbes semble largement due à l’érosion des programmes d’éradication du moustique vecteur dans cette région du globe. La croissance démographique, l’urbanisation non contrôlée, les catastrophes naturelles et la paupérisation sont en cause, et cette maladie a un impact économique important pour certains pays.

    Symptômes

    La dengue "classique" se manifeste brutalement après 2 à 7 jours d’incubation par l’apparition d’une forte fièvre souvent accompagnée de maux de tête, de nausées, de vomissements, de douleurs articulaires et musculaires et d’une éruption cutanée ressemblant à celle de la rougeole. Au bout de 3 à 4 jours, une brève rémission est observée, puis les symptômes s’intensifient - des hémorragies conjonctivales, des saignements de nez ou des ecchymoses pouvant survenir - avant de régresser rapidement au bout d’une semaine. La guérison s’accompagne d’une convalescence d’une quinzaine de jours. Sous cette forme, la dengue, bien que fort invalidante, n’est pas dangereuse. Sa forme hémorragique, qui représente environ 1% des cas de dengue dans le monde, est par contre extrêmement sévère : la fièvre persiste et des hémorragies multiples, notamment gastro-intestinales, cutanées et cérébrales, surviennent souvent. La guérison peut être rapide, totale et sans séquelles. Mais, chez les enfants de moins de quinze ans notamment, un état de choc hypovolémique peut s’installer, refroidissement, moiteur de la peau et pouls imperceptible signalant une défaillance circulatoire. L’enfant est agité et se plaint de douleurs abdominales. Il risque la mort en quelques heures s’il n’est pas perfusé.

    Dans tous les cas, un diagnostic virologique, précis et rapide, est utile afin de confirmer l’étiologie à la fois pour la prise en charge des patients et pour les systèmes de surveillance de santé publique afin de lancer l’alerte et renforcer les moyens de lutte anti-vectorielle.

    Moyens de lutte

    Il n’existe aujourd’hui ni traitement spécifique ni vaccin pour combattre cette maladie, mais de nombreuses études multi-disciplinaires sont en cours. Les seuls moyens de lutte existants sont le contrôle des moustiques vecteurs dans les zones concernées et la protection individuelle contre les piqûres de moustiques.

    A l'Institut Pasteur

    La dengue est une maladie très étudiée à l’Institut Pasteur, plusieurs équipes y développent des thématiques complémentaires et pluridisciplinaires dans les domaines de la recherche fondamentale comme appliquée (diagnostic, thérapies, vaccinologie,...) et ceci à plusieurs niveaux : équipes de Philippe Desprès (Interactions Moléculaires Flavivirus-Hôtes), d’Anavaj Sakuntabhai (Laboratoire de génétique de la réponse aux infections chez l’homme), de Fernando Arenzana-Seisdedos (Immunologie Virale), de Félix Rey (Virologie Structurale), dde Frédéric Tangy (Laboratoire de Génomique Virale et Vaccination), de Marie Flamand (Unité Génétique Moléculaire des Bunyavirus) et d’Hugues Bédouelle (Prévention et Thérapie moléculaires des Maladies humaines). Le Centre National de Référence (CNR) des Arbovirus qui est implanté dans l’unité Interactions Moléculaires Flavivirus-Hôtes est dirigé par Philippe Desprès (responsable), Marc Grandadam et le Dr Charlotte Renaudat (responsables-adjoints). Parmi ses missions, le CNR est notamment chargé de la surveillance des cas de dengue importés en France métropolitaine.
    Des études sont également menées au sein des instituts du Réseau International des Instituts Pasteur, entre lesquels les collaborations se sont mises en place sur la dengue : ce réseau présente l’avantage d’être une structure solidement implantée et reconnue en proximité des zones et population exposées au virus.

    L’unité Interactions Moléculaires Flavivirus-Hôtes est également l’entité coordonnatrice du programme international DENFRAME, financé par l’Union Européenne (2005-09) Les objectifs de ce programme sont de proposer de nouveaux outils de diagnostic précoce de la dengue, une meilleure compréhension des mécanismes de défense de l’hôte contre le virus et la recherche de molécules anti-virales en partenariat avec treize institutions, centres de recherche et universités en Asie du Sud Est, en Europe et en Amérique Latine.

    Par Institut Pasteur
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