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L'infarctus du myocarde et sa prise en charge en Algérie

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  • L'infarctus du myocarde et sa prise en charge en Algérie

    LA TRIBUNE : Qu’est-ce qu’un infarctus du myocarde ?

    Pr. Naïma Hmmoudi cardiologue au CNMS: Actuellement on parle de syndrome coronaire aigu. L’infarctus du myocarde est le résultat de la nécrose du muscle cardiaque suite à l’obstruction d’une artère coronaire. Il y a trois artères coronaires qui nourrissent le muscle cardiaque en lui apportant du sang riche en oxygène. Si l’une de ces artères se bouche par un caillot sanguin, en partie ou complètement, il s’ensuit alors un infarctus du myocarde.

    Quelles sont ses causes et les facteurs de risques ?

    Dans plus de 90% des cas, c’est l’athérosclérose qui est responsable de cette maladie. Dans les cas restants, il peut s’agir de maladies inflammatoires, d’anomalies congénitales des artères coronaires ou de maladies du sang (syndrome des anti-phospholipides).
    Les facteurs de risques (FDR) sont très importants à connaître : FDR non modifiables tels que l’âge, le sexe, l’hérédité coronaire et la ménopause. FDR modifiables, c’est-à-dire que l’on peut changer ou par des médicaments ou par la modification de nos habitudes, il s’agit de l’hypercholestérolémie, de l’HTA, du diabète, du TABAC, de la sédentarité, du stress…

    Quels sont les signes annonciateurs de cette maladie ?

    S’il y a un seul signe à connaître, c’est la douleur thoracique typique. Il s’agit d’une douleur rétrosternale intense angoissante, en barre ou en étau. Elle serre la poitrine, d’où son nom d’angine de poitrine, elle irradie vers le bras gauche ou les deux et aux mâchoires, elle dure plus de 15 minutes et ne cède pas aux médicaments habituels. Elle s’accompagne de sensation de mort imminente. Parfois, la douleur peut ne pas être aussi typique et simuler une maladie digestive avec nausées et vomissements.

    On dit que toutes les catégories sont exposées à cette maladie. Qu’en est-il ?
    La réponse est très simple, ce sont les patients qui présentent des facteurs de risques, bien sûr ! Le sexe masculin est plus touché mais à partir de la cinquantaine, c’est-à-dire à partir de la ménopause pour les femmes, les deux courbes se rejoignent.

    En quoi consiste la prise en charge de l’infarctus du myocarde ?

    C’est la course contre la montre, il y a une artère bouchée, il faut l’ouvrir le plus vite possible pour éviter la constitution ou l’extension de l’infarctus et donc minimiser le risque. Plus le malade arrive tôt, mieux c’est. Le diagnostic est généralement facile à poser par un médecin averti. Par ailleurs, il a les moyens de le confirmer par l’ECG et les examens biologiques, à savoir l’enzyme et les marqueurs de nécrose : troponinesIl existe aussi un traitement médical nécessaire dans tous les cas mais il faut savoir que, si le malade arrive avant la sixième heure (6ème H) de la douleur, on peut réaliser chez lui une thrombolyse. C’est-à-dire injecter un produit qui va dissoudre le caillot sanguin responsable du caillot. Encore mieux, s’il arrive avant la troisième heure (3ème H), idéalement avant la 90ème minute dans un service de cardiologie qui dispose d’une salle de cathétérisme, comme c’est le cas dans notre service, le patient bénéficiera alors d’une angioplastie primaire.
    Ce qui veut dire d’une désobstruction directe de l’artère coupable de l’infarctus du myocarde, on accède directement au caillot par le même procédé qu’une coronarographie.

    Qu’en est-il de la prise en charge en Algérie. A-t-elle évolué ces dernières années ?

    Oui bien évidemment!

    C’est l’angioplastie primaire dont je viens de parler, qui malheureusement n’existe pas partout. Le traitement médical aussi a bénéficié de progrès, dans la mesure où nous disposons de beaucoup de molécules, certaines sont préventives de l’infarctus, d’autres sont préventives des complications de cet infarctus une fois constitué.

    Peut-on dans ce cas être optimiste quant à la disponibilité du traitement chez nous ?


    Heureusement que oui. Nous disposons de tous les médicaments nécessaires à la prise en charge de cette maladie. Notre couverture
    sociale n’est peut-être pas la meilleure du monde, mais elle demeure excellente, avec le système du tiers payant. Nos patients ont leur carnet qui leur ouvre droit à récupérer leurs médicaments chez le pharmacien conventionné et cela tous les trois mois. Sans cette méthode, il serait impossible à ces patients atteints de maladies chroniques de se soigner.

    Par la Tribune
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