Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Tout dans le lit

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • #31
    FrozenRose
    Notre grande Poétesse a encore frappé!
    Jolis mots, mm si je ne suis pas sûre d'avoir tout compris... Poème écrit à ce que j'ai compris dans un lit de malade... Le film de la vie qui passe et repasse alors, hein!

    Les interprétations des FA'stes sont différentes mais il est vrai que le titre s'y prête
    Il est vendeur... C de la pub quoi!
    “Si je ne brûle pas, si tu ne brûles pas, si nous ne brûlons pas,
    comment veux-tu que les ténèbres deviennent clarté!”

    Nazim Hikmet

    Commentaire


    • #32
      Envoyé par Illu Voir le message
      hahaha Scootie, tu sais rouler des pelles? commence à creuser
      Hahahaa, je ne l'avais pas vue celle-là lool ...... chui passé outre

      Djarti, on peut toujours essayer, y a pas d'avance ........... j'te sonne
      Kindness is the only language that the deaf can hear and the blind can see - Mark Twain

      Commentaire


      • #33
        ......
        Dernière modification par ARGAZMEN, 15 juillet 2021, 09h12.

        Commentaire


        • #34
          Bonsoir à tous.

          Salut FrozenRose.
          Merci pour ce poème.

          J’envoie un discours qui se veut sérieux, histoire de plomber l’ambiance à deux lascars qui n’ont pas cessé de faire le zouave, l’un tout à fait à juste titre vu qu’il ne peut pas faire autrement, l’autre que tu as heureusement tiré de sa retraite et tu as eu le moyen de le faire parler.


          — Au lit, il y a un moment exceptionnel…!

          — Ah bon. Et tu as découvert cela tout seul ? Vois-tu, «lit» est un mot-clé évocateur de routines et d’un tas de moments exceptionnels de toutes natures. Je soupçonne que tu as pensé que le titre comportait une faute de frappe et tu t’es empressé de lire le texte en pensant qu’il pouvait être un peu olé-olé… Déçu ?

          — Parle pour toi-même, espèce de mauvaise langue. Le poème est excellent par sa construction et profondeur…

          — Je ne dis pas le contraire. Moi aussi je le trouve excellent…

          — Arrête de m’interrompre, s’il te plait... Voici ce que le poème de FrozenRose m’a inspiré. Cogitation qui s’est accompagnée d’un mal de tête :

          Je disais donc qu’il y a un moment exceptionnel au lit, quand on ne déroge pas à la bien bonne tradition de dormir. Il ne dure qu’une fraction de fraction de seconde.
          C’est celui qui précède immédiatement le réveil. On n'est plus tout à fait plongé dans le sommeil sans être tout à fait réveillé. L’esprit profite de ce demi-état pour s’aventurer dans des territoires où les contingences de la vie consciente lui interdisent d’aller. Alors il a la fugace impression que c’est là que se nichent les grands secrets de l’existence, les réponses aux questions informulées et à celles qu’il n’ose pas se poser. C’est comme si par delà des brumes épaisses, il entraperçoit le chemin qui mène vers des vérités premières, celles qui donnent un sens à la vie. Il est alors agité par deux forces contraires : l’une le pousse à aller appréhender ce qu’il y a là-bas au bout de ce chemin fuyant ; l’autre le fait se détourner pour ne pas avoir à découvrir ce qui risque de lui causer d’insoupçonnables désagréments. Au bout du compte, il essaie vainement de faire durer cet instant pour fixer dans la mémoire consciente tout ce qu’il a vu… mais le réveil arrive vite et tout s’efface en ne lui laissant que le sentiment qu’il est passé à coté de quelque chose de «fondamental» qui allait soit l’éclairer soit le briser. De grands philosophes et quelques illuminés pensent être arrivés à faire quelques pas sur ce chemin. Certains déments ont sûrement eu le malheur d'aller plus loin. Des charlatans prétendent être parvenus tout à fait à son bout.

          "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

          Commentaire


          • #35
            Merci chers amis

            benam : ton talent d'écriture est indéniable! J'aime bcp ton texte.
            Je ne sais plus qui a dit: dans le lit on se voit naître et on se voit mourir. Les récits sur "le lit" sont nombreux et extraordinaires. Là, maintenant: un poème de J-M de Heredia me vient à l'esprit. Il raconte la vie...

            Qu’il soit encourtiné de brocart ou de serge,
            Triste comme une tombe ou joyeux comme un nid,
            C’est là que l’homme naît, se repose et s’unit,
            Enfant, époux, vieillard, aïeule, femme ou vierge.

            Funèbre ou nuptial, que l’eau sainte l’asperge
            Sous le noir crucifix ou le rameau bénit,
            C’est là que tout commence et là que tout finit,
            De la première aurore au feu du dernier cierge.

            Humble, rustique et clos, ou fier du pavillon
            Triomphalement peint d’or et de vermillon,
            Qu’il soit de chêne brut, de cyprès ou d’érable ;

            Heureux qui peut dormir sans peur et sans remords
            Dans le lit paternel, massif et vénérable,
            Où tous les siens sont nés aussi bien qu’ils sont morts.


            Ce poème a peut être inspiré Léo Ferré quand il a écrit sa chanson "le lit".



            Cette antichambre du tombeau où froissent comme des drapeaux
            Les draps glacés par la tempête
            Ce tabernacle du plaisir avec la porte du désir
            Battant sur l'ennui de la fête
            Cette horizontale façon de mettre le coeur à raison
            Et le reste dans l'habitude
            Et cette pâleur qu'on lui doit, dès que l'on emmêle nos doigts
            Pour la dernière solitude
            Le lit, fait de toile ou de plume, le lit, quand le rêve s'allume
            Cette maison du rêve clos sur le grabat, dans le berceau
            Au point du jour ou de Venise
            Cette fraternité de nuit qui peut assembler dans un lit
            L'intelligence et la bêtise
            Qu'il soit de paille ou bien de soie, pour le soldat ou pour le roi
            Pour la putain ou la misère
            Qu'il soit carré, qu'il soit défait, qu'importe lorsque l'on y fait
            Autre chose que la prière
            Le lit, enfer pavé de roses, le lit, quand la mort se repose
            Qu'il soit de marbre ou de sapin, quant au lit qui sera le mien
            Dans le néant ou la lumière
            Je veux qu'on ne le fasse point et qu'on y laisse un petit coin
            Pour un ami que j'ai sur Terre
            Cet ami que je laisserai, quand il me faudra dételer
            Pour l'aventure ou la poussière
            Ce frère de mes longues nuits et que l'on appelle l'ennui
            Au fond du lit des solitaires
            Le lit, quand s'endort le mystère, sans bruit, dans la vie passagère.


            On voit bien que "le lit" a inspiré plus d'un...
            Il peut être la vie, l'amour, la mort suivant les épisodes de nos vies...
            Dernière modification par FrozenRose, 18 juillet 2021, 21h19.
            Passi passi werrana dipassi!

            Commentaire


            • #36
              Envoyé par FrozenRose
              Les récits sur "le lit" sont nombreux et extraordinaires.
              Ah Ferré... Il a fait un bon tour de la question.
              Voici un autre récit sur le lit concocté par Juliette Noureddine:


              Tu ronfles

              Un léger bruit m'éveille
              Tandis que le sommeil
              Me fuit sans un remords
              Tu dors !

              C'est un demi-soupir
              Qui ment comme il respire
              Rien qu'un souffle incertain
              Lointain

              Comme un marin perdu
              Sentant gronder les nues
              Devine le présage
              D'orage

              J'entends grincer les voiles
              Les gréements et la toile
              Qu'une bourrasque gonfle
              Tu ronfles !

              Pendant que je somnole
              A jouer les rossignols
              Sifflotant mes refrains
              Pour rien

              Toi tu fais des flonsflons
              L'éléphant et le lion
              La Grande Parade comme
              Barnum

              Après toute une clique
              De cuivres asthmatiques
              Tu t'arrêtes soudain
              Enfin !

              Fausse alerte ! j'entends
              La fête qui reprend
              Le ballon qu'on regonfle
              Tu ronfles !

              J'aime comme tu imites
              La grêle qui crépite
              Le mistral et le vent
              D'autant

              Et le tigre feulant
              Dans les bambous bruissants
              Le brâme qui résonne
              l'automne

              Le sable sur la dune
              Et le loup à la lune
              Le grondement joyeux
              Du feu

              Et la note confuse
              Que font les cornemuses
              Quand elles se dégonflent
              Tu ronfles !

              Et puis tu es parti
              Poser dans d'autres lits
              Ta peau et ton odeur
              Ton cœur.

              Moi je ne dors pas plus
              Sans ton charmant chahut
              Le silence à ta place
              M'angoisse

              Et si je m'interdis
              De quelque jalousie
              L'inutile tourment
              Pourtant

              J'espère qu'elle te nuit
              Celle qui a tes nuits
              J'espère qu'elle te gonfle
              Qu'elle ronfle !
              "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

              Commentaire


              • #37
                Très beau poème Benam. C'est même devenu une ode au ronflage ......... pourquoi donc a t-il tourné la page ??

                En tous cas, c'est bien plus gai que l'histoire litière de Frozy ........... dont on n'a d'ailleurs plus de nouvelles depuis un moment ! Inchallah ghir elkhir
                Kindness is the only language that the deaf can hear and the blind can see - Mark Twain

                Commentaire


                • #38
                  Salut Scootie,
                  Ben, il faut de tout pour parler d'un lit.
                  C'est un espace sacré: on doit enlever ses chaussures pour y entrer et en sortir pour entrer dans ses chaussures.

                  "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

                  Commentaire


                  • #39
                    Moi aussi ton poème m'a inspiré d'écrire le début d'une petite histoire , je te laisse le soin de là finir...
                    وهاهي فروزن وبعد مضي تلك الأعوام... تراها الآن ممتدة على سريرها الخشبي الذي تصدر منه صرصرة مزعجة كلما تقلبت فيه

                    فلم يكن لها خيار آخر طوال هذه المدة إلا أن تعتاد عليه، بل أنك تراها أحيانا تفتعل تقلبات ليصدر ذلك الصوت فتتأكد بأن سريرها على ما يرام
                    كما اعتادت فروزن وهي على سريرها ان تقلب صفحات هاتفها مرارا قبل ان تخلد للنوم.

                    لكنها الآن ألقت كل شيء جانبنا وهي ممتدة على ظهرها لا تحرك ساكنا، وكأنها آلت على نفسها ألا يفسد شيء صفو تركيزها وهي تنظر إلى الجدار المقابل، شاخصة عيناها فيه وكأنه شاشة تلفاز

                    تبتسم تارة، و يتيه خيالها منشردة تارة أخرى وكأنها تنظر إلى فلم طويل عنوانه حياتي... تعود بنفسها إلى تلك الأعوام البعيدة بذكرياتها وبجميع تفاصيلها ... تمضي مسرعة على بعض محطاتها بينما تتوقف شاردة مستسلمة أمام أخرى....وكأني أراها ترغب في أن تشاركنا اليوم بعض من ذكرياتها


                    Dernière modification par ARGAZMEN, 25 juillet 2021, 07h41.

                    Commentaire


                    • #40
                      .../...

                      Le Mur a une grande qualité: il sait écouter. En même temps, il a un grand défaut: il ne sait pas garder un secret. C’est pour cela qu’il arrive qu’on l’appelle «le Mur de la honte».

                      Le Lit émit un léger grincement. C’était le signal de l’imminence de son habituel flot de lamentations. Le Mur se mit alors en mode réception.

                      Le Lit: «Ah, mon cher ami et néanmoins confident.
                      Si je racontais mes malheurs, je remplirais mille livres.
                      Si je racontais mes malheurs, la mer deviendrait givre
                      Et du ciel les oiseaux dégringoleraient ivres…»

                      Craignant que Le Lit n’entame le qcid de Hadj M’hamed El Anka de sa voix de fausset comme si des casseroles étaient jetées avec force du haut d’un escalier, le Mur s’empressa de dire: «Je devine cela, cher ami. Oh oui, je devine. Tes gémissements nocturnes interrompent souvent mes profondes réflexions sur les motivations des humains, leurs lubies et choix discutables. Pourquoi choisissent-ils pour nous autres murs tel type de peinture, telle couleur, tel habillage… J’en ai mal dans mes briques et ciment. Vas-y l’ami, je suis tout oreilles.»

                      Le Lit: «Ce que j’appréhende le plus, ce sont les après-grands matches de football. Il y en qui les rejouent en dormant. Un penalty par là, un corner par là-bas, un coup franc, un tacle… C’est autant de violents coups de pieds pour ma pomme. Les touches effectuées dans son rêve par le dormeur ou la dormeuse, ce sont des gifles claquantes que je reçois. Le matin, il ou elle se lève en disant qu’il ou elle a mal dormi. C’est de la mauvaise foi pure et simple afin de se dédouaner de toutes les tortures qu’il ou elle m’a fait subir. Comment ose-t-il ou elle se plaindre alors que moi j’ai eu à supporter son poids des heures durant, ses coups, ses mouvements et autres insupportables désagréments? Et je ne te dis pas mon calvaire quand ils se mettent à deux par-dessus mon matelas… Ah mon cher ami, laisse le puits avec son couvercle.»
                      "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

                      Commentaire

                      Chargement...
                      X