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Une nouvelle vie

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  • Une nouvelle vie


    Le facteur n'est pas passé. Marie l'a attendu, ce matin comme tous les matins. Mais aujourd'hui, il n'est pas passé. En d'autres circonstances, ce micro-événement de la vie quotidienne l'aurait laissée de marbre. La corbeille de viennoiseries, le café brûlant dans les tasses de porcelaine, le beurrier et les pots de confiture sont restés tels quels sur la grande nappe de carreaux rouge et blanc. Elle n'a pas eu le courage de les ranger.
    Un événement exceptionnel avait dû contrarier la ponctualité indéfectible du facteur. Un frisson d'angoisse lui parcourut l'échine. Et s'il avait eu un accident ? Sa mobylette paraissait si frêle pour affronter les difficultés jalonnant sa tournée : d'étroites routes sinueuses, le plus souvent mal goudronnées, reliant des fermes reculées, des hameaux de montagne isolés. Il n'y avait guère que le bourg de Saint-Amour qui lui offrait un répit final, avec son habitat plus ramassé où il pouvait distribuer ses plis en toute sécurité. Mais Samuel était jeune et vaillant. Du haut de son mètre quatre-vingt-dix, le visage fin, hâlé à longueur d'année par le climat savoyard, il arborait en permanence un sourire empathique. Sa bonne humeur de chaque instant, sa bienveillance généreuse et sincère avaient contribué à en faire une figure amicale, de ces personnages immanents qui font partie intégrante de nos vies sans qu'on les connaisse vraiment bien, mais dont on remarque la place qu'ils occupent dès lors qu'ils sont absents. Toujours prêt à rendre un service – une course pour une personne âgée, un brin de conversation pour rompre une solitude, une écoute attentive pour apaiser des états d'âme –, Samuel faisait l'unanimité. Beau et avenant, il charmait la gent féminine. Cordial et altruiste, il séduisait aussi les hommes.
    Pour la énième fois, Marie jeta un coup d'œil nerveux à la comtoise du salon. Voilà près d'une heure qu'il aurait dû passer. Pas de message sur le portable, rien dans sa boîte mail. Elle avait composé mille fois son numéro, tombant mille fois sur le répondeur. Il lui était arrivé quelque chose, elle en avait la certitude ! Ce virage à angle droit, sur le chemin d'à peine un mètre de large qui longeait la falaise et surplombait le versant escarpé plongeant dans la combe de la Jocrisse : Marie l'avait supplié de lever le pied lorsqu'il lui avait raconté comment il y jouait les James Dean. Les larmes commencèrent à couler le long de ses joues. Samuel était peut-être déjà mort. Ses pensées se troublèrent. Elle manqua de perdre connaissance, mais se ressaisit vite. Nicolas, son mari, travaillait à La Poste de Saint-Amour, dans les bureaux. Peut-être aurait-il des informations, des nouvelles rassurantes ? Elle enfila un chandail, prit ses clés et se dirigea vers la porte d'entrée.
    Une pensée effroyable la tétanisa soudain.
    Et si Nicolas avait appris pour elle et Samuel ? S'il avait voulu éliminer le bel éphèbe en provoquant un accident ? Il est vrai qu'elle avait trouvé un air bizarre à son mari lorsqu'il était parti au travail ce matin... Marie chassa cette idée aussi vite qu'elle lui était venue. Elle lisait trop de thrillers. Ça ne se passait pas comme ça dans la vraie vie.
    Elle refermait déjà la porte derrière elle lorsque son regard fut attiré par la boîte aux lettres au bout de l'allée. Une intuition l'incita à aller vérifier son contenu. Il y avait bien une lettre ! Elle se figea. Comment Samuel avait-il pu passer sans venir la voir ? Elle chassa cette interrogation lorsqu'elle réalisa que l'enveloppe n'était pas timbrée. Peut-être n'avait-elle pas été déposée par le facteur.
    Elle la décacheta en tremblant.
    Nicolas l'informait qu'il la quittait pour commencer une nouvelle vie avec Samuel.


    Fkms



    ...
    « La voix de la mer parle à l'âme. Le contact de la mer est sensuel et enlace le corps dans une douce et secrète étreinte. »

  • #2
    Bonjour Océane
    j'ai imaginée tous les pires scénarios ,sauf ce dernier
    Nicolas l'informait qu'il la quittait pour commencer une nouvelle vie avec Samuel.
    la grosse quenelle
    son mari avait plus de succès lol


    Merci pour le partage
    "N'imitez rien ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe." Victor Hugo

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    • #3
      Mamma mia le coup de Jarnac

      J'imagine qu'elle n'y colla point de timbre à cette lettre, préférant de suite appeler le Samu ....... elle
      Kindness is the only language that the deaf can hear and the blind can see - Mark Twain

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      • #4
        Coucou Space,


        Moi aussi. Je l'imaginais gisant dans un gouffre entouré de corbeaux.

        Làche est le mari. Il aurait dû lui laisser un mot, lui aussi.


        ...

        « La voix de la mer parle à l'âme. Le contact de la mer est sensuel et enlace le corps dans une douce et secrète étreinte. »

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        • #5
          Coucou Océane, Spaçou

          Mais il est écrit que c'est Nico qui a laissé la bombe ....... c'est le mari non ? Ou alors il a juste fait semblant pendant tout ce temps
          Kindness is the only language that the deaf can hear and the blind can see - Mark Twain

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          • #6


            Hi Scooty !

            Hahahahaha ...J'ai avalé mon café de travers.

            ...
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            • #7
              Cc Océane
              Moi aussi. Je l'imaginais gisant dans un gouffre entouré de corbeaux.

              Làche est le mari. Il aurait dû lui laisser un mot, lui aussi.
              mdrrr , comme toi
              je l'imaginais basculer dans le vite avec sa mobylette ,pour finir à 20 mètres en contrebas

              Salut Scootie
              oui , c'est Nico qui a écrit le mot ,mais je pense que c'est l'autre Samuel le facteur qui a distribué le courrier ,comme à son habitude
              "N'imitez rien ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe." Victor Hugo

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              • #8
                Océ, c'est rien ça le café par rapport à l'effet sur la petite qui croyait jouer encore longtemps les trouple fête

                Spaçou, ils lui ont fait un coup de footeux ......... un échange poste pour poste
                Kindness is the only language that the deaf can hear and the blind can see - Mark Twain

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                • #9
                  La vie en arc-en-ciel !
                  Elle s'en remettra
                  Passi passi werrana dipassi!

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                  • #10
                    Hi Frozy,

                    Il y aura un autre facteur.

                    ...
                    « La voix de la mer parle à l'âme. Le contact de la mer est sensuel et enlace le corps dans une douce et secrète étreinte. »

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                    • #11
                      Coucou Ocy,

                      Ou une factrice...
                      Apri tou wesh kayen?! Noughmaal
                      Passi passi werrana dipassi!

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