Exilé des vacances
dans sa zone perdue
il découvre la mer
que jamais il n'a vue
La caravane vers l'ouest
la caravane vers l'est et vers la Croix du Sud et vers l'Étoile du Nord ont laissé là pour lui
de vieux wagons couverts de rêves et de poussière
Voyageur clandestin enfantin ébloui
il a poussé la porte du Palais des Mirages
et dans les décombres familiers de son paysage d'ombres inhospitalières
il poursuit en souriant son prodigieux voyage
et traverse en chantant un grand désert ardent
Algues du terrain vague
caressez-le doucement.
Jacques Prévert, Grand bal du printemps
dans sa zone perdue
il découvre la mer
que jamais il n'a vue
La caravane vers l'ouest
la caravane vers l'est et vers la Croix du Sud et vers l'Étoile du Nord ont laissé là pour lui
de vieux wagons couverts de rêves et de poussière
Voyageur clandestin enfantin ébloui
il a poussé la porte du Palais des Mirages
et dans les décombres familiers de son paysage d'ombres inhospitalières
il poursuit en souriant son prodigieux voyage
et traverse en chantant un grand désert ardent
Algues du terrain vague
caressez-le doucement.
Jacques Prévert, Grand bal du printemps
La poésie de Prévert est le plus souvent une poésie du quotidien, qu'il transforme, avec malice et tendresse, en un monde de rêve.
C'est ainsi que dans un court poème du Grand Bal du printemps, il nous présente un enfant qui, par la puissance de l'imagination, métamorphose une réalité sordide en un monde merveilleux.
La réalité de l'enfant, « son paysage / d'ombres inhospitalières », sans âme, c'est la zone (« sa zone »), les terrains vagues qui forment la ceinture de misère des grandes villes. Dans...
C'est ainsi que dans un court poème du Grand Bal du printemps, il nous présente un enfant qui, par la puissance de l'imagination, métamorphose une réalité sordide en un monde merveilleux.
La réalité de l'enfant, « son paysage / d'ombres inhospitalières », sans âme, c'est la zone (« sa zone »), les terrains vagues qui forment la ceinture de misère des grandes villes. Dans...