La pluie épaisse et froide de l’hiver cogne à la vitre.
Des flammes toutes neuves éclairent la cheminée de jaunes en fête.
Dans le camaïeux des couleurs chaudes, nous installons notre conversation
Entre les meubles assoupis et le tapis épais sous nos pieds nus.
Et l’eau glacée s’acharne sur notre abri en forêt
Quand les mots simples s’éteignent sur une autre faim,
Quand tout est dit et qu’il reste un langage sans parole
Dans l’incertaine lumière de la flambée dansante
Où nos regards attendent de se croiser enfin.
Demi sourire fixé sur une braise pas encore assez rouge
Et nos pensées déjà mêlées alors que nos mains sont si sages !
C’est une bûche qui sursaute en étincelles pétillantes
Pour qu’à moitié inquiets, nous ayons un geste fugace vers le tisonnier.
Mais nous sommes debout face aux chenets !
Et la chaleur qui monte de nos cuisses jusqu’à nos visages
Invente un cheminement complexe entre le feu qui s’adoucit
Et le désir qui embrase soudain nos peaux fragiles
Sous le tissu trop pesant de l’hiver.
Est-ce un ordre ? L’un de nous a dit “ Viens !”
L’impératif était si tendre qu’il mordait en douceur
Nos corps patients qui se laissaient défaire sans hâte
De leurs vêtements en strates inutiles.
Quelle lenteur derrière nos souffles plus légers déjà !
Et nos caresses paresseuses le long des courbes incertaines
Que lèche par intermittence la lumière orange
Du bois qui s’installe dans la tiédeur des nuits d’amour !
Tes lèvres sur mon épaule goûtent le sel de mon désir !
Les miennes sur ta poitrine effleurent les saveurs boisées
De l’impatiente tendresse qui fait frémir ta peau contre la mienne !
Nos mains inventent des volutes sans fin,
Épousent les pleins et les déliés jusqu’à la chute des reins.
O la pression de tes paumes assoiffées de caresses
Quand elles étreignent mon dos en d’indéfinissables parcours !
Mais laisse-les atteindre en toute lenteur les vallées de mon corps,
Que nos baisers aient la saveur des caramels de notre enfance
Et fondent tout en douceur entre la langue et le palais.
Que les flammes s’attardent en traînées rouges et or sur notre attente,
Allons encore au plus près du plaisir
Dans l’équilibre chancelant d’une retenue qui s’épuise.
Sur le tapis aux motifs dont j’ai plus de souvenirs
Nous ouvrons des voies à nos lèvres avides.
Et nous laissons glisser les vagues du désir
Sur nos corps enlacés et frémissants !
Nous avons délaissé les braises à leur chatoiement nocturne,
Nous avons délaissé la pluie à ses inévitables chagrins,
Nous sommes loin chacun dans le regard de l’autre
Là où la nuit nous illumine.
Leïla ZHOUR
j'ai lu , aimé je partage ..
Néo...
Des flammes toutes neuves éclairent la cheminée de jaunes en fête.
Dans le camaïeux des couleurs chaudes, nous installons notre conversation
Entre les meubles assoupis et le tapis épais sous nos pieds nus.
Et l’eau glacée s’acharne sur notre abri en forêt
Quand les mots simples s’éteignent sur une autre faim,
Quand tout est dit et qu’il reste un langage sans parole
Dans l’incertaine lumière de la flambée dansante
Où nos regards attendent de se croiser enfin.
Demi sourire fixé sur une braise pas encore assez rouge
Et nos pensées déjà mêlées alors que nos mains sont si sages !
C’est une bûche qui sursaute en étincelles pétillantes
Pour qu’à moitié inquiets, nous ayons un geste fugace vers le tisonnier.
Mais nous sommes debout face aux chenets !
Et la chaleur qui monte de nos cuisses jusqu’à nos visages
Invente un cheminement complexe entre le feu qui s’adoucit
Et le désir qui embrase soudain nos peaux fragiles
Sous le tissu trop pesant de l’hiver.
Est-ce un ordre ? L’un de nous a dit “ Viens !”
L’impératif était si tendre qu’il mordait en douceur
Nos corps patients qui se laissaient défaire sans hâte
De leurs vêtements en strates inutiles.
Quelle lenteur derrière nos souffles plus légers déjà !
Et nos caresses paresseuses le long des courbes incertaines
Que lèche par intermittence la lumière orange
Du bois qui s’installe dans la tiédeur des nuits d’amour !
Tes lèvres sur mon épaule goûtent le sel de mon désir !
Les miennes sur ta poitrine effleurent les saveurs boisées
De l’impatiente tendresse qui fait frémir ta peau contre la mienne !
Nos mains inventent des volutes sans fin,
Épousent les pleins et les déliés jusqu’à la chute des reins.
O la pression de tes paumes assoiffées de caresses
Quand elles étreignent mon dos en d’indéfinissables parcours !
Mais laisse-les atteindre en toute lenteur les vallées de mon corps,
Que nos baisers aient la saveur des caramels de notre enfance
Et fondent tout en douceur entre la langue et le palais.
Que les flammes s’attardent en traînées rouges et or sur notre attente,
Allons encore au plus près du plaisir
Dans l’équilibre chancelant d’une retenue qui s’épuise.
Sur le tapis aux motifs dont j’ai plus de souvenirs
Nous ouvrons des voies à nos lèvres avides.
Et nous laissons glisser les vagues du désir
Sur nos corps enlacés et frémissants !
Nous avons délaissé les braises à leur chatoiement nocturne,
Nous avons délaissé la pluie à ses inévitables chagrins,
Nous sommes loin chacun dans le regard de l’autre
Là où la nuit nous illumine.
Leïla ZHOUR
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Néo...
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