poème I
Jusqu'à son terme le plus haut
la nuit sybilline, menée le long du sentier
par poussées successives, s'aiguise sur la meule granulaire
qui fuse sous nos pas.
Le bivouac maintenant est au faîte
ouvert aux souffles les plus contraires
Lieu du guet il convenait de s'y tenir.
Eveillés !
Le jour non hypothéqué
quand résonnera l'enclume du soleil
sera notre force et notre péril noués en clair dessin.
Le seuil n'était plus lieu bas
mais pic exacerbé nous résumant dans sa flèche.
L'accès qui en avait été gagné
ne donnait d'autre droit
que d'attendre la déchirure,
de l'imminente parole.
Poème II
Nous voici à présent
sur le chemin fourchu
sans autre guide
que le roseau docile
sous les caprices du vent
et sans autre souvenir
que celui de notre soif
présente dès la lisière.
Nos seuls compagnons
avaient choisi le silence
de l'obstination émue et nous-mêmes
n'espérions plus gagner la halte
tant la marche était nouvelle.
Poème III
Le poème
porté à l'incandescence
par le souffle mental
se vrille dans la chair et l'esprit
se faisant chair et esprit.
En nouant les grandes forces partagées
il lance à travers la crémation
vers la recherche cassée
d'une illuminante histoire.
Le chemin toujours le même
ne cesse d'être nouveau
et si la retombée
du poème écartelé
s'accompagne de cendres
il n'est jamais question de nostalgie
au plus fort de l'épuisement.
malek alloula : poèmes
Jusqu'à son terme le plus haut
la nuit sybilline, menée le long du sentier
par poussées successives, s'aiguise sur la meule granulaire
qui fuse sous nos pas.
Le bivouac maintenant est au faîte
ouvert aux souffles les plus contraires
Lieu du guet il convenait de s'y tenir.
Eveillés !
Le jour non hypothéqué
quand résonnera l'enclume du soleil
sera notre force et notre péril noués en clair dessin.
Le seuil n'était plus lieu bas
mais pic exacerbé nous résumant dans sa flèche.
L'accès qui en avait été gagné
ne donnait d'autre droit
que d'attendre la déchirure,
de l'imminente parole.
Poème II
Nous voici à présent
sur le chemin fourchu
sans autre guide
que le roseau docile
sous les caprices du vent
et sans autre souvenir
que celui de notre soif
présente dès la lisière.
Nos seuls compagnons
avaient choisi le silence
de l'obstination émue et nous-mêmes
n'espérions plus gagner la halte
tant la marche était nouvelle.
Poème III
Le poème
porté à l'incandescence
par le souffle mental
se vrille dans la chair et l'esprit
se faisant chair et esprit.
En nouant les grandes forces partagées
il lance à travers la crémation
vers la recherche cassée
d'une illuminante histoire.
Le chemin toujours le même
ne cesse d'être nouveau
et si la retombée
du poème écartelé
s'accompagne de cendres
il n'est jamais question de nostalgie
au plus fort de l'épuisement.
malek alloula : poèmes