Ils vont dans la légende
Et la légende ouvre ses bras
Je leur avais parlé
J'avais senti leur main
Ils avaient des enfants et même des défauts
Comme ils savaient sourire alors qu'il faisait nuit
Je les retrouve en achetant
Un journal
Ils étaient mes amis ils n'étaient pas des mots
Des chiffres ou des noms
Ils étaient mille jours et dix ans de moi-même
Le repas qu'on partage
La cigarette de l'ennui
Ils savaient mes enfants
Je leur donnais tous mes poèmes
Ma mère aimait leur coeur
Ils étaient mes copains
Je leur avais parlé
Ils vont dans la légende
Et la légende ouvre ses bras
Et ils sont devenus une âme et ma patrie
Je ne verrai jamais mon copain le mineur
Son sourire éclairait son regard d'amertume
Mon copain le boucher et l'autre instituteur
Et je m'excuse
D'être vivant
Je suis plus orphelin qu'une nuit sans la lune
Ils vont dans la légende
Et la légende ouvre ses bras...