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Festival les Nuits de la Saoura à Béni Abbés

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  • Festival les Nuits de la Saoura à Béni Abbés

    La 4è édition du Festival les Nuits de la Saoura 2008 à Beni Abbés (Algérie) a eu lieu du 14 au 17 avril 2008.

    C’est à l’aube du mardi 15 avril que l’on s’ébranle pour le grand périple.

    Rendez-vous est donné à Garidi. Arrivée avec un léger retard de… 30 minutes, je me fais gentiment savonner par l’organisateur du voyage, Mehdi Lafifi, qui se trouve être le producteur et le manager du groupe Djmawi Africa. Une fois les salamalecs terminés, toute la bande se dirige vers le bus décoré au logo de Hamoud Boualem, sponsor et Djmawi Africa.

    A bord, 45 personnes entre membres du groupe, gagnants du concours Lekra3 et invités, vont partager les 24 heures de voyage, ponctuées de rires, de musique, de délire, de somnolence et de pauses-déjeuners.

    Si le trajet s’annonçait pénible et interminable, il sera pourtant des plus agréables grâce à l’intervention de Amine des Djmawi et Lydia de la radio El Bahdja, qui s’improviseront animateurs – le temps d’une traversée du désert. Entre blagues hilares, karaoké et jeux, l’ennui se sera fait absent. Une ambiance magnifique a régné, sans oublier ces rencontres faites sur le vif et qui ont évolué tout au long du séjour, donnant semblant d’une amitié de longue date. Béchar nous guettait de loin. Vers les coups de 13h, première pause-déjeuner dans un petit restaurent de Relizane. Le menu est loin d’enchanter l’équipée, qui ne manquera pas de faire quelques remarques incongrues sur les boulettes de viande et le fameux «houmos». Bien que nous ayons tous peur d’être victimes d’une intoxication, la présence de «Pitchou», médecin du groupe, nous a encouragés à relever le défi. Il faut dire que la faim aussi nous nous a pas vraiment laissé le choix.

    Aux alentours de 14h, on reprend la route pour, finalement, arriver à Béchar vers les coups de minuit. Un paysage époustouflant s’offre à nos yeux, ébahis. Du sable à perte de vue, des palmiers fièrement dressés et… le silence !
    Collés aux vitres, nos ébahissements étaient entrecoupés de notes de gumbri. Djamil n’a, en effet, pas pu résister à l’envie de jouer quelques notes de musique pour accompagner cette découverte féerique.

    «Quand arrive-t-on à Béni Abbès ?» Cette question revenait, tel un leitmotiv sur toutes les bouches. Nous y sommes arrivés, en fin de compte, à 3h du matin. Le bus se gare enfin devant l’entrée de l’hôtel Rym, où nous étions impatiemment attendus par les gérants.

    Une fois nos chambres attribuées, c’était la ruée sur les douches, histoire de dépoussiérer nos têtes et décontracter nos os. Un dîner nous sera tout de même servi à cette heure très tardive de la nuit.

    Le jour qui se levait s’annonçait chargée, puisque le groupe, au lieu de se reposer, a décidé d’aller visiter la région de Taghit.

    Taghit, l'enchanteresse


    Après 22 heures de route, nous nous retrouvons, à 10h, dans la salle de réception de l’hôtel, direction Taghit, un nom synonyme de rêves, d’évasion, d’oasis verdoyante. Kada nous servira de guide. Pendant le trajet, nous serons tous réquisitionnés pour le gonflage des ballons, portant le slogan du sponsor, que nous offrirons, plus tard, aux enfants de la localité. Une fois à Taghit, nous sommes accueillis par Mabrouk et Brahim du groupe Nass El Kheloua et les deux guides de la direction El Ksar Djemâa, une vieille bâtisse datant de VIIIe siècle, construite sur une pierre appelée «Taghount» ou «Benigoumi».
    Taghit est une ville ensorcelante, située à 100 km des frontières marocaines. Sa superficie est de 8 040 km2 et compte 7 000 habitants, répartis en 6 villages, dont l’un est habité par les chleuhs, habitants berbères.
    Taghit possède 50 sources naturelles, des petits ruisseaux servant à l’arrosage des terres agricoles et affluant vers une oasis.
    La ville compte plus de 20 000 palmiers qui font d'elle un coin paradisiaque, idyllique.

    Ksar Djemâa, un vestige remarquable, est une sorte de forteresse antique, regroupant plus de 120 maisons, variant de 4 à 11 chambres, une mosquée, un puits, le tout ceint d’une muraille. Seuls les habitants du Ksar peuvent y accéder. A l'époque, ses résidants communiquaient entre eux, en s’envoyant des signaux. Cela leur permettait de circuler dans les couloirs du Ksar en toute sécurité. Il faut dire que l'architecture du Ksar a une particularité propre à elle, avec ses couloirs bien aérés, ses plafonds en roseaux, lauriers et feuilles de palmiers, pour maintenir une température ambiante. Le Ksar Djemâa s'étend sur une superficie de 4 hectares et demi, et est constitué de cinq axes : Bab Nowadey, Derb Donchelih, Derb Emmawade, Derb Lahnayen et l'axe principal. Quant à la palmeraie du Ksar, elle épouse une forme serpentine.
    Nous fûmes complètement subjugués par le charme du Ksar, les mots nous faisaient défaut, suite à cette visite riche en enseignements. Par la suite, nous prîmes la direction du grand Erg occidental pour voir les gravures rupestres. C’est là où nous avons pu toucher et sentir des peintures vieilles de plusieurs millénaires, un grand moment d'émotion, juste avant que les Djmawi Africa ne commencent à délirer, en improvisant un spectacle de fous sur les hauteurs de la dune, à notre immense plaisir. Ce n'est qu'au crépuscule que nous avons regagné l'hôtel, pour assister au festival prévu à 23h.

    Le festival commence

    De nos chambres, nous pouvions admirer la scène dressée à quelque 300 m de l’hôtel. Les festivaliers étaient nombreux, des familles entières, installées sur le sable doux, sont venues écouter de la musique et se laisser emporter par les sons mystiques des groupes participants. Le premier à investir la scène venait tout droit de Guinée. Il sèmera joie et ambiance psychédélique, jusqu'à minuit. La soirée s’est poursuivie, jusqu'à l'aube, dans la salle de réception de l’hôtel. Ce n'est que vers 3h du matin que nous avons rejoint nos chambres, pour ceux qui décidés de dormir, car d'autres avaient opté pour une nuit blanche.

    Jour J pour les Djmawi

    Le jeudi est une journée spéciale pour les membres du groupe Djmawi Africa, car c’est ce soir qu’ils doivent se produire sur scène. Mais avant, comme pour se chauffer, une visite de Béni Abbès est votée à l’unanimité, suivie d’une virée à la piscine. Dès midi, nous nous regroupons devant l'entrée de l'hôtel, puis nous partons à la découverte de la ville. Le soleil nous brûle et le sable nous rentre dans les yeux, mais c’est une sensation tellement agréable.
    Puis, cap sur le musée de Béni Abbès, un véritable petit trésor, à l'image de la ville. Des animaux empaillés, des ustensiles anciens, des pierres datant d’époques lointaines, même les animaux de la région sont exposés, à l’image de cette tortue géante qui a impressionné plus d’un. Après cette découverte, direction le restaurant, certains choisissent de goûter aux mets de la région, tandis que d’autres acceptent l'invitation de l'Association des amis de la Saoura, qui nous ont concocté un plat typiquement algérois style fast-food avec du poulet, des frites, de la salade et de la chorba.
    Après le dîner, le choix du programme nous est confié. Au menu donc, une virée à dos de chameau, du ski sur la dune et… shopping pour les collectionneurs de souvenirs locaux.

    Une clôture en apothéose

    Comme le meilleur est souvent laissé pour la fin, les Djmawi Africa ont eu le privilège de clôturer le festival, juste après le passage de Ba Cissoko. La scène est alors sous la merci des Djmawi qui, avec une grand assurance et maîtrise de leurs instruments, ont fait danser la foule, restée sidérée par tant de talent. Les rythmes entraînants des refrains font danser l’assistance. Il faut dire que les Djmawi Africa ont trouvé la recette du succès, avec leur style métissé aux couleurs de l'Afrique, un fort moment d'émotion pour le groupe qui s'est retrouvé face à sa source d'inspiration, en plein milieu du désert. Amine à la percussion a chauffé la foule avec son tambour, Djamil à la voix profonde, Abdou avec ses jeux de guitare ont charmé les gens du Sud. Que demander de plus que la reconnaissance d'un public connaisseur !

    Retour à la case départ et la fin du mirage

    Suite à la remarquable prestation de nos amis les Djmawi, les coulisses furent inondées d'émotion, des remerciements, des félicitations. Toute l'équipe sera émue, puis comme un ultimatum, Mehdi nous lancera que nous devions prendre la route à 2h du matin. L’arrivée à Alger aura lieu à 22h. A Garidi, là où tout a commencé. Rendez-vous à une prochaine fois, peut-être…

    Par La Nouvelle République
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