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Mohamed Zimu

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  • Mohamed Zimu

    Chaque période, en termes d’écriture, génère un discours qui sort de l’habitude, de la routine, de la palabre et de la redondance. Chaque société sécrète ses porteurs de discours qui viennent, en parallèle ou à contre sens, affronter, détourner, corriger la parole ambiante.
    En fait, il s’agit de ces têtes (iqerra) qui veulent sauvegarder leur espace de pensée vital et ne pas se soumettre au diktat de la masse. Ceci s’est vérifié à travers les âges et dans tous les pays. C’est le cas chez nous en Algérie.
    Si Mohand U Mhand est l’exemple édifiant de cette parole qui a bousculé la « cosmogonie » kabyle et qui a réalisé sa liberté dans une gestuelle parfaite.
    En Kabylie, il y a des chanteurs chantant, ronflants et falsifiant l’oreille. Comme il y a des poètes chantant et dénonçant l’ordre établi (« l’ordre, ce vilain mot ! », Tahar Djaout qui embrigade le désir de liberté de la société.
    Mourad Zimu fait partie de ces poètes « chantant » parce que : Zimu entame sa prise de parole à la démesure d’un soliloque
    Zimu déclame ses poèmes beaucoup plus qu’il ne les chante même, si bien sûr, la musique annonce la charge.
    Zimu donne l’impression d’être un passéiste, anachronique dans sa gestuelle scripturaire, comme porté par une nostalgie têtue digne de la grande anarchie du mai 68 français. Pourtant, il tempère, acclimate et nationalise ses vers pour les adapter à la sauce locale, avec ses hauts et ses bas, avec ses espoirs et ses travers.
    Zimu se met alors à rêver d’une « Ile de Wight » en Algérie ; cet espace de liberté pour Zimu, ce rêve possible, cette anarchie structurante ne peut être que sa Kabylie natale.
    Quel est donc ce rapport ? Cette Kabylie des montagnes, tournant le dos à la mer, a de tout temps évolué envers et contre tous les « salupri » de ce pays. C’est de cela qu’il s’agit. C’est cela qui fait réagir Mourad et qui fait chanter Zimu.
    Zimu est enraciné à ses vers, parce qu’il les sent et les ressent jusqu’à cette violence contenue par la rime, comme il porte chevillée à son rêve cette Algérie possible. Comme Nedjma de Kateb yacine. Zimu ne crie pas ; comme une cigarette mêlée de kif qui se consume et enivre l’espace ambiant,
    Zimu s’en va dire sa colère, « grande comme ça », à la manière de ces bandits d’honneur qui n’ont eu d’autres recours que de faire parler la poudre.
    Ici et là, Zimu dresse l’architecture de « sa » ville pervertie, Tamdint, qui le temps d’une visite officielle se fait farder, comme une poupée japonaise, par ceux-là même qui ont été investis par les suffrages populaires. En fait, le poète constate l’amertume d’une telle situation et dénonce violemment cette mascarade. Dans ce texte, comme dans beaucoup d’autres, le vocabulaire choisi est celui que le commun des citoyens utilise pour dénoncer la supercherie politique ambiante. Zimu se fait plus incisif, car plus politique ; alors que dans certains autres textes, il est à la fois idéaliste, rêveur et romantique.
    C’est à ce niveau d’appréciation que ce poète devient attachant. Car il me rappelle cette chanson authentique, vraie, sincère, militante des années soixante dix. A ce stade, Zimu réinvestit à sa manière cet espace perverti par une chanson dont le vulgaire est tragique. Il est en quelque sorte le Renaud national qui, de constat en désespoir, de colère et d’impuissance, jette à la face des « décideurs » son blâme, sa rage mais aussi annonce que le rêve épousera un jour le v�u du peuple.
    Dans une série de textes Ijegigen n tsusmi « Fleurs du Silence » (Album enregistré en 1996, pas encore diffusé, ne le sera jamais d’ailleurs remarque zimu), que Zimu semble renier, lors qu’il est totalement dans la veine poétique qui est la sienne, ce poète se fait encore plus attachant dans la gentillesse qu’il met pour tracer les entrelacs de son émotivité. Il est vrai que ces textes-là sont sous tendus par une certaine naïveté, mais il est vrai aussi qu’elle reflète profondément l’âme de Zimu. Dans « tamda », il est loisible de constater ce niveau d’appréciation car le poète évite, ici, tous les travers du professionnalisme de mauvais aloi.
    Tout comme Si Moh chez nous, Renaud ailleurs, Zimu garde intact ses facultés d’émerveillement. En fait, il a l’âme d’un enfant, souvent les enfants sont mieux avisés que les adultes. Tout simplement parce que leur innocence n’est pas encore pervertie par la société. Nous ne sommes pas loin de Jean Jacques Rousseau.
    Youcef MERAHI - Ecrivain, poète
    Vistez le site de Mourad Zimou
    Le site de Mourad Zimu

  • #2
    Aghennay Uzekka zimu

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    • #3
      Zimu Amexbut

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      • #4
        Yeslev wawal - Zimu

        Un peu de douceur, dans ce monde de vieilles brutes !



        Yesleb wawal
        I d-ilulen
        Iga i yiman-is
        Isem asefru
        Yemuger uzzal
        S ijeğğigen
        Icebbeḥ udem-is
        S snitra-inu
        Ibγa ad islef
        I Igenni-inem
        S tezlitt n tayri
        Ad Kem-yessedhu

        Yesleb wawal
        Asmi i n-yerwel
        I Ugellid-nni
        N tsusmi
        S tikli n tafat
        Icerreg snasel
        Γer tmurt n tidett
        D inebgi
        La iḥekku
        Γef mmi-s n laṣel
        Asmi i iḥemmel
        Di tmacahutt-nni

        Yesleb wawal
        Ur yettseḍḥi
        Isbur targit-iw
        Deg iberdan
        La d-yessekfal
        Tizlitt-nni
        Cennuγ kan i tafukt
        Deg wuḍan
        Tizlitt-nni
        Tcennu tayri
        S snitra n tselbi
        D kem i s-yeslan
        Tizlitt-nni
        Tcennu tayri
        Di tmurt-nni
        Deg-i Yemmut laman

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