Nous ne sommes pas fous
Oh ! Si tu percevais ce que je perçois
C’est chose que la raison ne conçoit
Et même si, avec des mots, je voulais formuler
Trop mâchés et broyés, entre les dents, se font captifs
Non ! Je ne dirai point mot
Sinon tu penserais de moi que je suis fou
Nul doute que les hommes ne sont tous semblables
À chacun sa manière de méditer, d’interpréter
Toi et moi sommes loin de délirer
N’est-ce pas, et tu le sais, que nous sommes avisés
Le fait est que l’on ne nous appréhende
Car, le réfuteras-tu, ignares, nous ne tolérons être
Nous escomptions changer le monde
L’habiller différemment, le remodeler
Le visage dont nous l’avons pourvu, pourtant, il dédaigne
Par crainte, sans doute, que les autres s’en éprennent
Toi et moi, voulions la sérénité
Nous ne voulions autre chose que cela
Les circonstances nous découvrirent épuisés
Même si nous étions encore jeunes et immaculés
Nous avons cru en l’éphémérité de la vie
Voici sans nul doute où sied la justice
Laisse les jours se dévergonder
Dans leur folie, laisse-les se réjouir et batifoler
Pourquoi donc refusons-nous de parler
Est-ce, que probablement, il n’y a rien à dire
Ou alors que nous craignons de mal dire
Mieux vaut donc pour nous que nous nous taisions
C’est pourquoi nous persistons dans notre mutisme
Nous ne sévissons ni ne secourons
Endurants, nous résistons au malheur
Même s’il ne nous apporte que les larmes
Regarde ce que nous sommes devenus à présent
Nous ne daignons rire ni non plus pleurer
Nous nous résignons à ce que nous octroie la providence
Nous croyons en Dieu, seul rédempteur
La folie de jeunesse s’en est évanouie
La décrépitude fauche, subtilise le futur
Vois comme les cheveux blancs se mettent à poindre
En voici un, en voici deux …..
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