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Ait menguellet - Inas i gma

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  • Ait menguellet - Inas i gma


    Dis à mon frère l’ignorant
    Que ce n’est pas en regardant
    Que tu peux démonter la mer calme
    Suscite le tonnerre du ciel
    La pluie, la grêle, le froid et la neige
    Et regarde de loin :
    Alors, ce jour-là
    Tu découvriras les bateaux naufragés

    Où est la route
    Que nous attendons sans la trouver?
    Où est la vérité
    Qui nous cherche sans nous trouver?
    Celle-là point besoin de la chercher
    Tu sais que c’est à toi qu’elle en veut
    Dors tout ton soûl
    Et dis : elle est aisée à supprimer

    Quand mon âme est ardente
    Le soleil darde sur elle
    Mais mon cœur à l’ombre
    Reste de givre sous la glace
    Puis quand sur mon cœur ardent
    Le soleil se lève
    Mon âme à l’ombre
    Sous la glace risque d’éclater

    Je jure
    Par tout ce que tu n’as pas prévu
    Je jure
    Que tu ne rencontreras ceux que tu aimes
    Que si tu t’arraches aux rêves
    Où tu as sombré
    Si tu es vaillant
    Tu réaliseras tous tes désirs
    Si tu es sensé
    Tu instruiras tous tes frères

    Quand mon âme est ardente
    Le soleil darde sur elle
    Mais mon cœur à l’ombre
    Reste de givre sous la glace
    Puis quand sur mon cœur ardent
    Le soleil se lève
    Mon âme à l’ombre
    Sous la glace risque d’éclater

    A chaque joug brisé
    Nous attendons qu’on t’en impose un autre
    A chaque brume dissipée
    Une autre succède
    A chaque main qui te frappe
    Puis te caresse tu réponds par le sourire
    Prisonnier
    Forte est l’entrave qui t’attache
    La main qui t’enchaîne
    Baise-la avant de la mordre

    Quand mon âme est ardente
    Le soleil darde sur elle
    Mais mon cœur à l’ombre
    Reste de givre sous la glace
    Puis quand sur mon cœur ardent
    Le soleil se lève
    Mon âme à l’ombre
    Sous la glace risque d’éclater

    (traduction de Tassadit YACINE)
    dz(0000/1111)dz

  • #2
    Ait menguellet - Ass unejma3


    Le jour de l'assemblée

    Parlent ceux qui n'entendent rien à rien...
    Et s'abstiennent ceux qui saisissent...

    Après nos terres les plus pauvres,
    Vous nous confisquez l'espoir...
    Vos appétits restent sans limites
    Cet espoir, si vous visez à nous le revendre...
    dites-nous d'emblée à quel prix...

    Votre arbitraire est connu,
    Reconnu de vous-mêmes,
    Vous qui étouffez chaque élan de mon cœur...
    De même, étouffez ce pays
    D'où nous sommes issus...

    Le jour de l'assemblée
    Le Hérault en a fait l'annonce
    Tous s'en vinrent
    Et parmi eux, la sagesse prit la parole :
    "Nous invoquons la Justice, la Vérité,
    La Probité et la Joie.
    Elles seules ont du crédit ici"

    Sur ce, arriva la Justice
    L'Arbitraire la suivit de près
    Refusant de se laisser distancer :
    "C'est ensemble que nous irons
    Sans moi, tu n'aurais pas de sens
    Et si tu n'existais pas, j'aurais sursis à ma venue"

    Arriva ensuite la Vérité
    Le Mensonge lui emboîta le pas :
    "N'est-ce pas une même matière qui nous nourrit ?
    Ne mangeons nous pas à la même table ?
    J'existe par elle, qui en retour existe par moi.
    Et dès qu'elle faiblit, je surgis en ses lieu et place..."

    Enfin, vint le Deuil paré de la Joie d'un burnous
    C'est ainsi qu’ils s’unissent...
    La propreté flanquée de souillure...
    Ainsi sont-elles...
    Ainsi restent-elles...
    Solidaires, l'une toujours rivée à l'autre...

    Vous les sages,
    Éclairez le sens que prend l'assemblée
    Trêve de beaux discours
    Les faits transparaissent d'eux-mêmes
    Vous refusez le Mensonge
    Vous censurez l'Arbitraire
    Vous ignorez la Souillure
    Quand ils habitent chacun d'entre vous...
    dz(0000/1111)dz

    Commentaire


    • #3
      Ait menguellet - ayagou


      Brume

      Mes yeux ont cherché
      Où trouver un de mes amis.
      Ils ne sont plus autour de moi
      Et leur arrivée est compromise.
      Où êtes-vous ?
      Où êtes-vous allés ?
      Ô vous qui refusiez le déshonneur.

      Mon cœur refuse
      De croire que je n’ai plus d’amis.
      Ils vous cherchent,
      Il vous retrouve dans les rêves.
      Où êtes-vous ?
      Où êtes-vous allés ?
      Vous que les jours ont trahis.

      La nostalgie est permanente
      Elle a fait de mon cœur sa demeure.
      Elle trouve en moi
      Tout ce qu’elle pouvait désirer.
      Où êtes-vous ?
      Il n’y a que votre joie
      Qui puisse lui prendre sa place.

      La nostalgie m’a dit :
      Je ferai de ton cœur ma résidence.
      Maintenant je peux te vaincre
      Car tes amis étaient ton seul salut.
      Ils sont, maintenant, partis
      Ils ne sont plus là
      Qui viendrait à ton secours ?

      Je suis banni comme tous les bannis
      Mais pour une raison qui m’est propre :
      Le frère en qui j’espérais le bien
      A résolu de me combattre.
      Je pars, je change de pays
      Reste frère, laboure et moissonne à ta guise.

      Rappelons à la génération oublieuse
      Le temps de notre engagement :
      Quand lui servait le couscous pour l’ennemi,
      Moi je le truffais de billes de plomb.
      Quand le conflit prit fin
      Je me suis retrouvé sous sa protection.

      Ta protection est semblable au clou
      Planté face à l’entrée à demeure
      Tandis que moi du seuil je guette
      Pour recevoir pitance de ta main

      C’est du chêne que je tire racine
      Non du roseau

      Depuis que mes yeux ont connu l’exil
      Ils n’ont pas manqué de larmes
      Ils attendent que le messager vienne
      Pour du moins l’interroger
      Ce n’est pas de toi que j’ai peine
      C’est de la terre d’où nous sommes issus

      Clair de lune
      Qui oins les crêtes
      Clair de lune
      Où que je sois
      Où que nous soyons
      Clair de lune
      Je te contemple
      Comme tous te contemplent
      Clair de lune

      J’attends les nouvelles
      Aujourd’hui comme hier
      J’attends les nouvelles
      Aujourd’hui comme demain
      J’attends les nouvelles
      Hiver comme été
      J’attends les nouvelles
      De toutes parts

      Puis vint la brume qui me trouva
      Et quand je l’interrogeai me dit :
      Mon pauvre gars…

      D’où t’en viens-tu brume
      Brume poussée par le vent?

      Je viens d’où tu es venu
      Où jamais plus tu ne repartiras

      Mon pauvre gars…

      Qu’as-tu vu là-bas brume
      Brume poussée par le vent?

      J’y ai vu ceux que tu aimais
      Et que tu ne reverras plus
      Mon pauvre gars…

      Qu’est ce qui m’a poussé à l’exil brume
      Brume poussée par le vent ?

      Du jour où ton père est mort
      Tu n’as plus les mêmes rêves

      Mon pauvre gars…

      Peut-être mon frère a-t-il encore le pouvoir

      Le pouvoir sans contre-pouvoir
      Qu’a-t-il à craindre à s’installer

      Mon pauvre gars…

      L’injustice dis-moi s’exerce-t-elle
      Brume poussée par vent?

      Ce sont tes frères qui la pratiquent
      Et qui, quand ils en sont las, l’enterrent

      Mon pauvre gars…

      L’injustice est donc morte
      Brume poussée par le vent?

      Tes frères qui l’ont enterrée
      Maintenant la déterrent

      Mon pauvre gars…

      Où t’en viens-tu ainsi brume
      Brume poussée par le vent ?

      Tes frères m’envoient
      Pour voiler ton soleil

      Mon pauvre gars…

      (traduction de Tassadit YACINE)
      dz(0000/1111)dz

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      • #4
        inas i-gma est le chef-d'oeuvre de ma vie...

        pour moi, y a pas un poème à la hauteur de ce texte.

        je m'identifie complètement. il éclaire ma vie.

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