Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Jean Ferrat - Les Tournesols -

Réduire
Cette discussion est fermée.
X
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Jean Ferrat - Les Tournesols -

    Mon prince noir et famélique
    Ma pauvre graine de clodo
    Toi qui vécus fantomatique
    En peignant tes vieux godillots
    Toi qui allais la dalle en pente
    Toi qu'on jetait dans le ruisseau
    Qui grelottais dans ta soupente
    En inventant un art nouveau
    T'étais zéro au Top cinquante
    T'étais pas branché comme il faut
    Avec ta gueule hallucinante
    Pour attirer les capitaux

    Mais dans un coffre climatisé
    Au pays du Soleil-Levant
    Tes tournesols à l'air penché
    Dorment dans leur prison d'argent
    Leurs têtes à jamais figées
    Ne verront plus les soirs d'errance
    Le soleil fauve se coucher
    Sur la campagne de Provence

    Tu allais ainsi dans la vie
    Comme un chien dans un jeu de quilles
    La bourgeoisie de pacotille
    Te faisait le coup du mépris
    Et tu plongeais dans les ténèbres
    Et tu noyais dans les bistrots
    L'absinthe à tes pensées funèbres
    Comme la lame d'un couteau
    Tu valais rien au hit-parade
    Ni à la une des journaux
    Toi qui vécus dans la panade
    Sans vendre un seul de tes tableaux

    Mais dans un coffre climatisé
    Au pays du Soleil-Levant
    Tes tournesols à l'air penché
    Dorment dans leur prison d'argent
    Leurs têtes à jamais figées
    Ne verront plus les soirs d'errance
    Le soleil fauve se coucher
    Sur la campagne de Provence

    Dans ta palette frémissante
    De soufre pâle et d'infini
    Ta peinture comme un défi
    Lance une plainte flamboyante
    Dans ce monde aux valeurs croulantes
    Vincent ma fleur mon bel oiseau
    Te voilà donc Eldorado
    De la bourgeoisie triomphante
    Te voilà star du Top cinquante
    Te voilà branché comme il faut
    C'est dans ta gueule hallucinante
    Qu'ils ont placé leurs capitaux

    Mais dans un coffre climatisé
    Au pays du Soleil-Levant
    Tes tournesols à l'air penché
    Dorment dans leur prison d'argent
    Leurs têtes à jamais figées
    Ne verront plus les soirs d'errance
    Le soleil fauve se coucher
    Sur la campagne de Provence


  • #2

    Commentaire

    Chargement...
    X