Lounis Aït Menguellet en concert à Tizi-Ouzou

[morjane]

Bonjour,

Après des années d’absence sur la scène, l’artiste Lounis Aït Menguellet revient à Tizi Ouzou afin de rencontrer son public à partir de mercredi prochain. Un total de cinq spectacles est prévu (de mercredi 16 à samedi 19 juin chaque jour à 14 h et une production supplémentaire le jeudi à 19h) à la maison de la culture Mouloud Mammeri.

Le prix du billet est fixé à 200 DA. L’organisation de ces galas par les responsables de la maison de la culture Mouloud Mammeri, qui font un travail remarquable sur le plan de l’animation culturelle et artistique, est une opportunité de faire rencontrer le public avec son idole, victime ces dernières années d’une hargneuse campagne de médisances et de calomnies. Cette sortie tant attendue de Lounis Aït Menguellet sera suivie par la mise sur le marché mercredi d’un coffret de 10 albums d’anthologie de 20 ans de chanson de Lounis, nous a confié Bélaïd, des éditions Izem. Selon cet éditeur qui prépare les galas de Lounis Aït Menguellet sur le plan affichage et billetterie, les CD (150 DA) et les cassettes (90 DA) seront suivis d’un livret contenant une pièce de théâtre dont l’intitulé est L’Algérie du poète. Des cartes postales accompagneront également les cassettes et serviront aux dédicaces de l’artiste lors du dernier spectacle. Autant dire que la sortie-événement de Lounis Aït Menguellet revêt un caractère particulier que les organisateurs veulent hisser à la mesure de son talent et de son œuvre*
* Lounis Aït Menguellet, le come back

Je sais bien que Tizi est loin mais pour ceux qui y assiteront ce sera génial et puis de le savoir en concert de nouveau , c'est aussi un évènement. Ce sera du soleil pour Tizi alors c'est parfait.

Juste pour le plaisir de l'écouter:
Lounis Aït Menguellet
Aït Menguellet interviews

Salutations :smile:

[sentenza]

C'est vraiment un très heureux événement pour les tiziouzéens. Et je connais très bien la maison de la culture.
D'ailleurs Fellag y est passé à ses débuts, ainsi que Nicoletta dans les années 80, et bien d'autres artistes.
Ah que j'aurais aimé être de la partie.
J'écoute Aït Menguellet depuis mon plus jeune âge.

[morjane]

Bonjour,

A défaut d'avoir pus se rendre à Tizi , voici le reportage sur le concert à de Lounis Aït Menguellet :

Retour fracassant et réussite parfaite des galas de Lounis Aït Menguellet à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Affluence maximale durant ces quatre journées et un public appartenant à toutes les tranches d'âge. Pour la première fois depuis des années, des familles sont allées à un spectacle sans avoir peur.

Dès les premières notes, le public entonne les refrains et les couplets. L'ovation cède la place à l'osmose. Ainsi donc, les chansons d'Aït Menguellet, c'est ce qui reste après avoir tout oublié. Le chanteur est ravi, il sourit, raide derrière le micro, et laisse le public chanter avant d'enchaîner. Il emprunte la première chanson à Taleb Rabah, présent dans la salle. «Am-ghriv idjan tamurt / Achal aâdan laâwam (tel l'exilé qui a quitté son pays / Que d'années sont passées !)». Un hommage à l'aîné, mais aussi un regard à son propre passé immédiat. Un exil intérieur imposé par les événements, puis par les hommes. On le disait effacé, Lounis Aït Menguellet prend les devants de la scène et organise le premier concert événement dans une région qui a renoncé à tout. On le disait mal à l'aise en public, le chanteur met à l'aise des centaines de familles venues dans une salle de spectacle devenue ces dernières années la tribune de la colère. L'ambiance est celle de la fête, mais le texte est grave. Le poète ne badine pas. Le verbe est lourd. Des chansons composées il y a vingt ans prennent un sens nouveau. Elles tombent comme des couperets.
Ah y a lâuqal / Ssefrut-agh-d awal
Yekfa wawal / Ibaned lhal aken yella
Tugim lekdeb / Yakw d lbatel
Tugim ammus / Llan yakw degwen merra
(Allons sages / Eclairez l'assemblée
Finis les discours / La réalité apparaît telle qu'elle est
Vous refusez le mensonge / Et l'injustice
Vous refusez l'impureté / Ils sont tous en vous…)
Les paroles claquent, l'assistance qui croyait tout connaître du répertoire du poète applaudit comme de nouveaux auditeurs. La chanson Ammi (mon fils), chantée en duo avec son fils Djaffar, a été écoutée avec une attention renouvelée.
Le poète avait tout vu il y a très longtemps.
Une chanson a manqué au récital, et elle s'imposait pourtant : Gget-iyi (laissez-moi) :
Gget-iyi nek d rray-iw / Mazal i das d-ssuksegh
Inejr-iyid abridiw / Imla-yi anida âafsegh
(Laissez-moi avec ma raion / Restée sans faute jusqu'ici
Elle a tracé la voie / M'a dit où je devais poser mes pieds)
L'intérieur de la salle a été décoré de banderoles de sponsors. Peut-on sponsoriser un poète comme Aït Menguellet ? C'est plutôt l'inverse qui se passe. La présence au spectacle de piliers de la chanson kabyle comme Taleb Rabah et Akli Yahiatène est un hommage significatif à un chanteur que l'on a cru pouvoir descendre de son piédestal. L'on a même entendu de candides personnages confronter à l'histoire les positions d’Aït Menguellet, oubliant que l'histoire, c'est lui. Que restera-t-il d'un président dans cinquante ans ? Rien. Mais dans mille ans, on récitera encore les textes de Lounis. Et demain, l'on pourra même se prévaloir d'avoir été les contemporains du plus grand chanteur kabyle de tous les temps.

Source: El Watan

Bon samedi :smile: