Pas de répit pour l'industrie musicale. Non seulement les ventes de CD continuent de s'effondrer, mais la croissance du téléchargement légal de musique sur Internet, jusqu'alors soutenue, ralentit pour la première fois. En France, les chiffres seront dévoilés au Midem, le salon international de la musique, qui se tient à Cannes du 27 au 31 janvier. Fin septembre, le marché du disque de gros reculait de 22,2 %, tandis que la vente de fichiers numériques progressait modestement de 8,1 %. Une tendance que l'on retrouve partout ailleurs, y compris aux Etats-Unis.
Les verrous anti-copie sautent
Confrontée à une mutation radicale de son modèle, l'industrie va-t-elle réussir à se réinventer ? L'abandon des protections anticopie pourrait donner au téléchargement légal un second souffle. Après Universal, Warner Music et EMI, Sony-BMG renoncerait à son tour à priver l'internaute du droit de copier librement sur un ordinateur ou un lecteur MP3 les fichiers musicaux téléchargés légalement. Les mesures répressives préconisées par Denis Olivennes, le patron de la Fnac, mandaté par le gouvernement pour lutter contre le piratage, produiront-elles aussi leurs effets. A la marge. « On espère qu'un tiers des internautes qui pirataient consommeront légalement de la musique », annonce Thierry Chassagne, le patron de Warner Music-France. Pas de quoi sauver durablement l'industrie de la musique. Les majors du disque le savent bien. C'est la raison pour laquelle elles cherchent à tout prix des alternatives.
Après s'être allié à Neuf Cegetel pour offrir de la musique gratuite, après avoir lancé aux Etats-Unis de la musique financée par de la publicité (SpiralFrog, où l'on trouve aussi EMI), Universal Music enfonce le clou avec, en 2008, une offre gratuite de téléchargement pendant un an en partenariat avec Nokia, qui lui reverse une part de ses recettes.
La musique, produit d'appel
Pour les opérateurs de télécoms, les fournisseurs d'accès à Internet et les fabricants de matériel, la musique gratuite est un produit d'appel en or pour recruter de nouveaux clients. Pour l'industrie musicale, ces partenariats sont un moyen inespéré de monétiser son catalogue. Mais pour combien de temps ? « C'est un modèle radicalement différent, qui renforce dans l'esprit du consommateur l'idée que la musique est gratuite », s'alarme un producteur. Le jeu peut se retourner contre l'industrie musicale. « N'oublions pas qu'il y a toujours des gens qui achètent les disques. Ils représentent plus de 90 % du marché en France », souligne un observateur.
Pendant ce temps, le divorce entre les artistes et leurs maisons de disques se confirme. Eagles a fait son retour sur scène sans le soutien d'une major ; Radiohead a lancé seul son dernier album sur Internet. Quant à Madonna, elle a quitté Warner pour s'associer à Live Nation, l'organisateur américain de concerts. Les tournées sont le nouvel eldorado de l'industrie musicale : le chiffre d'affaires des concerts dépasse désormais celui du disque enregistré. C'est le prochain terrain de bataille. Universal a racheté Sanctuary, qui compte James Blunt, Eminem, James Morrison dans son écurie. Warner a mis 100 millions de dollars pour entrer dans le capital de Front Line, un manager de stars. Quant à Live Nation, il fait son marché en Europe : il a acquis l'an dernier Jackie Lombard Productions, un des plus gros organisateurs de concerts en France.
source : l'Expansion
Les verrous anti-copie sautent
Confrontée à une mutation radicale de son modèle, l'industrie va-t-elle réussir à se réinventer ? L'abandon des protections anticopie pourrait donner au téléchargement légal un second souffle. Après Universal, Warner Music et EMI, Sony-BMG renoncerait à son tour à priver l'internaute du droit de copier librement sur un ordinateur ou un lecteur MP3 les fichiers musicaux téléchargés légalement. Les mesures répressives préconisées par Denis Olivennes, le patron de la Fnac, mandaté par le gouvernement pour lutter contre le piratage, produiront-elles aussi leurs effets. A la marge. « On espère qu'un tiers des internautes qui pirataient consommeront légalement de la musique », annonce Thierry Chassagne, le patron de Warner Music-France. Pas de quoi sauver durablement l'industrie de la musique. Les majors du disque le savent bien. C'est la raison pour laquelle elles cherchent à tout prix des alternatives.
Après s'être allié à Neuf Cegetel pour offrir de la musique gratuite, après avoir lancé aux Etats-Unis de la musique financée par de la publicité (SpiralFrog, où l'on trouve aussi EMI), Universal Music enfonce le clou avec, en 2008, une offre gratuite de téléchargement pendant un an en partenariat avec Nokia, qui lui reverse une part de ses recettes.
La musique, produit d'appel
Pour les opérateurs de télécoms, les fournisseurs d'accès à Internet et les fabricants de matériel, la musique gratuite est un produit d'appel en or pour recruter de nouveaux clients. Pour l'industrie musicale, ces partenariats sont un moyen inespéré de monétiser son catalogue. Mais pour combien de temps ? « C'est un modèle radicalement différent, qui renforce dans l'esprit du consommateur l'idée que la musique est gratuite », s'alarme un producteur. Le jeu peut se retourner contre l'industrie musicale. « N'oublions pas qu'il y a toujours des gens qui achètent les disques. Ils représentent plus de 90 % du marché en France », souligne un observateur.
Pendant ce temps, le divorce entre les artistes et leurs maisons de disques se confirme. Eagles a fait son retour sur scène sans le soutien d'une major ; Radiohead a lancé seul son dernier album sur Internet. Quant à Madonna, elle a quitté Warner pour s'associer à Live Nation, l'organisateur américain de concerts. Les tournées sont le nouvel eldorado de l'industrie musicale : le chiffre d'affaires des concerts dépasse désormais celui du disque enregistré. C'est le prochain terrain de bataille. Universal a racheté Sanctuary, qui compte James Blunt, Eminem, James Morrison dans son écurie. Warner a mis 100 millions de dollars pour entrer dans le capital de Front Line, un manager de stars. Quant à Live Nation, il fait son marché en Europe : il a acquis l'an dernier Jackie Lombard Productions, un des plus gros organisateurs de concerts en France.
source : l'Expansion