La société de Mountain View rationalise ses investissements, renonçant aux initiatives qui ne présentent que peu d’espoirs de retombées financières.
C’était l’un de ces projets futuristes d’Alphabet, la maison mère de Google : des drones pour connecter à Internet les régions les plus reculées du monde. Lancé en 2014, après le rachat de la jeune pousse Titan Aerospace, il a été abandonné l’an passé. La société de Mountain View l’a confirmé mercredi 11 janvier, après des révélations de la presse américaine.
Cette décision est symbolique de la nouvelle politique d’Alphabet, mise en place par Ruth Porat, la nouvelle directrice financière, nommée début 2015. Plus question de dépenser sans compter pour financer des projets sans espoirs de retombées financières à court ou moyen terme. De quoi remettre en cause plusieurs initiatives, pourtant si chères à Larry Page et à Sergueï Brin, les deux cofondateurs de Google.
Ballons gonflés à l’hélium
Le projet Titan était ambitieux. Il visait à concevoir des drones capables de voler à une attitude de près 65 000 pieds, soit environ 20 km au-dessus du niveau de la mer. Propulsées à l’énergie solaire, ces gigantesques ailes, d’une envergure similaire à celle d’un avion de ligne, auraient dû fournir un accès à Internet à haut débit. Mais l’avancée des travaux avait été retardée après un crash intervenu en mai 2015 lors d’un vol d’essai.
<<Le modèle économique des ballons gonflés à l’hélium du projet Loon et la faisabilité technique sont beaucoup plus prometteurs..>> [Une porte parle de Google]
Dans ces conditions, Alphabet a préféré changer son fusil d’épaule. Et tout miser sur les ballons gonflés à l’hélium du projet Loon. «Le modèle économique et la faisabilité technique sont beaucoup plus prometteurs», affirme une porte-parole du géant du Web. Une partie des 50 ingénieurs de Titan ont ainsi été redéployés sur ce projet, actuellement en phase d’expérimentation au Sri Lanka.
Échecs majeurs
Ce n’est pas la première fois qu’Alphabet abandonne des initiatives. Comme toutes les sociétés high-tech, le moteur du recherche a connu des échecs majeurs. Par exemple, ses tentatives pour bâtir un réseau social capable de rivaliser avec Facebook. Ou encore les lunettes Google Glass, portées disparues depuis plusieurs années déjà. Mais cette fois-ci, la logique est différente : elle est entièrement financière.
La rationalisation des investissements prônée par Ruth Porat a déjà fait d’autres victimes. Fin 2016, la société a suspendu l’expansion dans de nouvelles villes de Fiber, son offre de fibre optique dont le déploiement coûte très cher. Elle a également réduit le train de vie du projet Wing (drones capables d’effectuer des livraisons). Et renoncé à lancer une constellation de satellites pour créer un Internet spatial.
Maîtrise des dépenses
D’autres programmes sont menacés. Selon Bloomberg, Alphabet chercherait par exemple à se séparer des robots de Boston Dynamics, société rachetée fin 2013 pour 500 millions de dollars. Car la robotique, aux perspectives commerciales lointaines, ne fait plus partie des priorités du géant américain. Tout comme les satellites : des discussions seraient ainsi en cours pour la cession de la filiale Terra Bella, issue du rachat de SkyBox en 2014 pour 500 millions de dollars.
Pour la majorité des projets annexes qui n’ont pas été abandonnés (la filiale santé Verily, le fabricant d’objets connectés Nest, les travaux du laboratoire Google X…), Alphabet cherche désormais à maîtriser les dépenses. Cela se répercute en particulier sur les recrutements, dont le nombre a nettement ralenti. Sur les neufs premiers mois de 2016, ces « autres paris » ont accusé une perte opérationnelle de près de quatre milliards de dollars. Un déficit que Ruth Porat veut réduire considérablement afin de satisfaire Wall Street.
Un projet semble en revanche à l’abri des compressions budgétaires : la voiture sans conducteur. Après plusieurs années d’investissements massifs, celui-ci semble en effet proche de porter ses fruits.
Le Devoir
C’était l’un de ces projets futuristes d’Alphabet, la maison mère de Google : des drones pour connecter à Internet les régions les plus reculées du monde. Lancé en 2014, après le rachat de la jeune pousse Titan Aerospace, il a été abandonné l’an passé. La société de Mountain View l’a confirmé mercredi 11 janvier, après des révélations de la presse américaine.
Cette décision est symbolique de la nouvelle politique d’Alphabet, mise en place par Ruth Porat, la nouvelle directrice financière, nommée début 2015. Plus question de dépenser sans compter pour financer des projets sans espoirs de retombées financières à court ou moyen terme. De quoi remettre en cause plusieurs initiatives, pourtant si chères à Larry Page et à Sergueï Brin, les deux cofondateurs de Google.
Ballons gonflés à l’hélium
Le projet Titan était ambitieux. Il visait à concevoir des drones capables de voler à une attitude de près 65 000 pieds, soit environ 20 km au-dessus du niveau de la mer. Propulsées à l’énergie solaire, ces gigantesques ailes, d’une envergure similaire à celle d’un avion de ligne, auraient dû fournir un accès à Internet à haut débit. Mais l’avancée des travaux avait été retardée après un crash intervenu en mai 2015 lors d’un vol d’essai.
<<Le modèle économique des ballons gonflés à l’hélium du projet Loon et la faisabilité technique sont beaucoup plus prometteurs..>> [Une porte parle de Google]
Dans ces conditions, Alphabet a préféré changer son fusil d’épaule. Et tout miser sur les ballons gonflés à l’hélium du projet Loon. «Le modèle économique et la faisabilité technique sont beaucoup plus prometteurs», affirme une porte-parole du géant du Web. Une partie des 50 ingénieurs de Titan ont ainsi été redéployés sur ce projet, actuellement en phase d’expérimentation au Sri Lanka.
Échecs majeurs
Ce n’est pas la première fois qu’Alphabet abandonne des initiatives. Comme toutes les sociétés high-tech, le moteur du recherche a connu des échecs majeurs. Par exemple, ses tentatives pour bâtir un réseau social capable de rivaliser avec Facebook. Ou encore les lunettes Google Glass, portées disparues depuis plusieurs années déjà. Mais cette fois-ci, la logique est différente : elle est entièrement financière.
La rationalisation des investissements prônée par Ruth Porat a déjà fait d’autres victimes. Fin 2016, la société a suspendu l’expansion dans de nouvelles villes de Fiber, son offre de fibre optique dont le déploiement coûte très cher. Elle a également réduit le train de vie du projet Wing (drones capables d’effectuer des livraisons). Et renoncé à lancer une constellation de satellites pour créer un Internet spatial.
Maîtrise des dépenses
D’autres programmes sont menacés. Selon Bloomberg, Alphabet chercherait par exemple à se séparer des robots de Boston Dynamics, société rachetée fin 2013 pour 500 millions de dollars. Car la robotique, aux perspectives commerciales lointaines, ne fait plus partie des priorités du géant américain. Tout comme les satellites : des discussions seraient ainsi en cours pour la cession de la filiale Terra Bella, issue du rachat de SkyBox en 2014 pour 500 millions de dollars.
Pour la majorité des projets annexes qui n’ont pas été abandonnés (la filiale santé Verily, le fabricant d’objets connectés Nest, les travaux du laboratoire Google X…), Alphabet cherche désormais à maîtriser les dépenses. Cela se répercute en particulier sur les recrutements, dont le nombre a nettement ralenti. Sur les neufs premiers mois de 2016, ces « autres paris » ont accusé une perte opérationnelle de près de quatre milliards de dollars. Un déficit que Ruth Porat veut réduire considérablement afin de satisfaire Wall Street.
Un projet semble en revanche à l’abri des compressions budgétaires : la voiture sans conducteur. Après plusieurs années d’investissements massifs, celui-ci semble en effet proche de porter ses fruits.
Le Devoir