Si l’on était un professionnel, un étudiant ou un passionné du secteur des jeux vidéo au Maghreb, il valait mieux être ce week-end du 15 et 16 octobre au Technopark de Casablanca pour la première édition de la Maghreb Game Conference.
Organisé par le collectif Moroccan Game Developers (MGD), le principal acteur de l’écosystème gaming au Maroc, en collaboration avec ses alter-ego Algerian Game Developers et Tunisian Game Developers, cet événement a l’ambition de devenir une plateforme de partage, de création et de collaboration pour contribuer à l’émergence d’un écosystème gaming maghrébin solide et dynamique.
Bénéficier de l’expertise internationale
Les 400 participants à la conférence ont eu accès à un riche éventail de keynotes, panels et workshops. 20 experts internationaux se sont succédés pour traiter de thématiques aussi techniques que business.
C’est l’aspect international qui a attiré Khalil, étudiant en sciences informatiques et concepteur d’un jeu vidéo sur mobile.
« J’ai rencontré plein de personnes et j’ai eu le feedback de plusieurs professionnels. Avoir accès à un réseau pareil est très important pour progresser et s’inspirer des meilleurs pratiques », a-t-il expliqué à Wamda.
Même son de cloche de la part des autres jeunes professionnels du secteur qui espéraient constituer un réseau local et international pour recevoir des feedbacks et rencontrer de potentiels collaborateurs et partenaires.
Côté exhibition, les stands de startups et studios ont transformé les allées du Technopark en une véritable salle de jeux vidéo.
Placeholder, une startup tunisienne, a attiré l’intérêt du public grâce à l’amusant Color Trump, jeu inspiré de la course à la présidentielle américaine.
« L’un de nos objectifs est d’affiner notre connaissance du marché marocain et présenter nos jeux au public de la région MENA. On a aussi proposé des partenariats à quelques boites pour mutualiser nos bases d’utilisateurs et accroître le nombre de téléchargements », a expliqué à Wamda Mohamed Koubaa, cofondateur de Placeholder.
Le gaming, une industrie naissante au Maghreb
L’histoire de l’industrie du jeu vidéo en Afrique du Nord remonte à l’implantation d’Ubisoft à Casablanca en 1998.
Après la fermeture du studio cette année en juin, c’est un nouveau chapitre qui s’ouvre pour l’écosystème. « Les studios indépendants ont maintenant l’opportunité de créer eux-mêmes leur destiné », a commenté Yassine Arif, président de MGD et fondateur du studio TheWallGames.
Pour les spécialistes présents, le potentiel du secteur dans la région est indéniable.
Sho Sato, analyste en chef de Media Create, une agence japonaise spécialisée dans le marketing des jeux vidéo, a souligné les prédispositions de croissance de ce marché caractérisé par « une rapide pénétration du mobile, une pyramide des âges jeune et une mentalité ouverte sur la culture internationale ».
Quant aux développeurs, ils sont au Maroc de niveau international, que ça soit les programmeurs ou les artistes, a noté Michel Ancel, concepteur français de jeux vidéo à l'origine de la célèbre série Rayman et qui a travaillé avec les équipes d’Ubisoft à Casablanca.
Brie Code, programmeuse principale sur le succès international Assassin’s Creed, a abondé dans ce sens.
« J’ai rencontré des personnes extrêmement talentueuses, avec des styles d’illustration très intéressants que je n’ai pas l’habitude de croiser. Ayant déjà visité la Tunisie, je pense qu’il y’a ici deux scènes complémentaires qui peuvent créer quelque chose de costaud », a-t-elle expliqué avec enthousiasme.
Formation et esprit entrepreneurial
Pour Yassine Arif, il existe bien une minorité très compétente mais il en faut bien plus pour créer un écosystème.
L’un des challenges, c’est la formation, estime également Michel Ancel. Il faut « considérer le gaming comme un vrai métier, avec des écoles spécialisées ».
Les challenges d’ordre business sont aussi omniprésents. Les développeurs ont une difficulté à concevoir des produits et des business models adaptés à la région, qui doit faire avec des joueurs qui jouent beaucoup mais ne paient pas.
Pour Riad Mohamed Aboulethar, secrétaire général de MGD, « la limitation des moyens de paiement en ligne et le manque de structures de financement prêtes à financer un secteur qui paraît risqué freinent le développement des startups de la région ».
Mais pour lui, la principale entrave est l’absence d’esprit entrepreneurial.
« Il faut cultiver l’esprit de collaboration et de professionnalisme, et combattre la culture de l’abandon et la peur de l’échec, et tout le reste suivra », a t-il insisté.
Collaborative entrepreneurship
Pour surmonter ces défis, tous sont conscient des bienfaits de la collaboration.
Les trois associations maghrébines de Game Developers comptent bien capitaliser sur leurs expériences respectives et profiter de cette nouvelle plateforme régionale de partage et de co-création.
« On veut profiter de l’effet domino ! Si l’un de nous réussit, les autres vont suivre, c’est la loi de l’attraction », a expliqué, confiant, Yassine Arif.
La collaboration doit aussi se faire avec les entreprises, estime-t-il.
Le soutien qu’il a reçu du Technopark et de son directeur Omar Balafrej a été fondamental, explique-t-il. L’opérateur téléphonique Inwi n’a aussi pas lésiné sur les moyens pour insuffler un nouveau souffle à ce secteur.
Un modèle naissant de « collaborative entrepreneurship » indispensable pour accélérer le développement des industries innovantes dans la région
YASSINE BAKIR
http://www.wamda.com/fr/2016/10/envi...ame-conference
Organisé par le collectif Moroccan Game Developers (MGD), le principal acteur de l’écosystème gaming au Maroc, en collaboration avec ses alter-ego Algerian Game Developers et Tunisian Game Developers, cet événement a l’ambition de devenir une plateforme de partage, de création et de collaboration pour contribuer à l’émergence d’un écosystème gaming maghrébin solide et dynamique.
Bénéficier de l’expertise internationale
Les 400 participants à la conférence ont eu accès à un riche éventail de keynotes, panels et workshops. 20 experts internationaux se sont succédés pour traiter de thématiques aussi techniques que business.
C’est l’aspect international qui a attiré Khalil, étudiant en sciences informatiques et concepteur d’un jeu vidéo sur mobile.
« J’ai rencontré plein de personnes et j’ai eu le feedback de plusieurs professionnels. Avoir accès à un réseau pareil est très important pour progresser et s’inspirer des meilleurs pratiques », a-t-il expliqué à Wamda.
Même son de cloche de la part des autres jeunes professionnels du secteur qui espéraient constituer un réseau local et international pour recevoir des feedbacks et rencontrer de potentiels collaborateurs et partenaires.
Côté exhibition, les stands de startups et studios ont transformé les allées du Technopark en une véritable salle de jeux vidéo.
Placeholder, une startup tunisienne, a attiré l’intérêt du public grâce à l’amusant Color Trump, jeu inspiré de la course à la présidentielle américaine.
« L’un de nos objectifs est d’affiner notre connaissance du marché marocain et présenter nos jeux au public de la région MENA. On a aussi proposé des partenariats à quelques boites pour mutualiser nos bases d’utilisateurs et accroître le nombre de téléchargements », a expliqué à Wamda Mohamed Koubaa, cofondateur de Placeholder.
Le gaming, une industrie naissante au Maghreb
L’histoire de l’industrie du jeu vidéo en Afrique du Nord remonte à l’implantation d’Ubisoft à Casablanca en 1998.
Après la fermeture du studio cette année en juin, c’est un nouveau chapitre qui s’ouvre pour l’écosystème. « Les studios indépendants ont maintenant l’opportunité de créer eux-mêmes leur destiné », a commenté Yassine Arif, président de MGD et fondateur du studio TheWallGames.
Pour les spécialistes présents, le potentiel du secteur dans la région est indéniable.
Sho Sato, analyste en chef de Media Create, une agence japonaise spécialisée dans le marketing des jeux vidéo, a souligné les prédispositions de croissance de ce marché caractérisé par « une rapide pénétration du mobile, une pyramide des âges jeune et une mentalité ouverte sur la culture internationale ».
Quant aux développeurs, ils sont au Maroc de niveau international, que ça soit les programmeurs ou les artistes, a noté Michel Ancel, concepteur français de jeux vidéo à l'origine de la célèbre série Rayman et qui a travaillé avec les équipes d’Ubisoft à Casablanca.
Brie Code, programmeuse principale sur le succès international Assassin’s Creed, a abondé dans ce sens.
« J’ai rencontré des personnes extrêmement talentueuses, avec des styles d’illustration très intéressants que je n’ai pas l’habitude de croiser. Ayant déjà visité la Tunisie, je pense qu’il y’a ici deux scènes complémentaires qui peuvent créer quelque chose de costaud », a-t-elle expliqué avec enthousiasme.
Formation et esprit entrepreneurial
Pour Yassine Arif, il existe bien une minorité très compétente mais il en faut bien plus pour créer un écosystème.
L’un des challenges, c’est la formation, estime également Michel Ancel. Il faut « considérer le gaming comme un vrai métier, avec des écoles spécialisées ».
Les challenges d’ordre business sont aussi omniprésents. Les développeurs ont une difficulté à concevoir des produits et des business models adaptés à la région, qui doit faire avec des joueurs qui jouent beaucoup mais ne paient pas.
Pour Riad Mohamed Aboulethar, secrétaire général de MGD, « la limitation des moyens de paiement en ligne et le manque de structures de financement prêtes à financer un secteur qui paraît risqué freinent le développement des startups de la région ».
Mais pour lui, la principale entrave est l’absence d’esprit entrepreneurial.
« Il faut cultiver l’esprit de collaboration et de professionnalisme, et combattre la culture de l’abandon et la peur de l’échec, et tout le reste suivra », a t-il insisté.
Collaborative entrepreneurship
Pour surmonter ces défis, tous sont conscient des bienfaits de la collaboration.
Les trois associations maghrébines de Game Developers comptent bien capitaliser sur leurs expériences respectives et profiter de cette nouvelle plateforme régionale de partage et de co-création.
« On veut profiter de l’effet domino ! Si l’un de nous réussit, les autres vont suivre, c’est la loi de l’attraction », a expliqué, confiant, Yassine Arif.
La collaboration doit aussi se faire avec les entreprises, estime-t-il.
Le soutien qu’il a reçu du Technopark et de son directeur Omar Balafrej a été fondamental, explique-t-il. L’opérateur téléphonique Inwi n’a aussi pas lésiné sur les moyens pour insuffler un nouveau souffle à ce secteur.
Un modèle naissant de « collaborative entrepreneurship » indispensable pour accélérer le développement des industries innovantes dans la région
YASSINE BAKIR
http://www.wamda.com/fr/2016/10/envi...ame-conference
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