Jean-Baptiste DieboldPar Jean-Baptiste Diebold
Sans doute Martin Bouygues se prépare-t-il psychologiquement à la possibilité de vendre son opérateur télécom. Mais s’il s’y résout, ce sera en ayant tenté de faire un maximum de dégât auprès de la société de Xavier Niel. Bouygues Telecom se retrouve aujourd’hui comme la société la plus fragilisée deux ans et demi après le lancement de Free mobile. Pour attaquer Iliad, le PDG du groupe de BTP a entrepris de viser au cœur: sa Freebox. Et pour cela, il a dégainé jeudi 26 juin, deux armes en même temps : la version fibre de sa box Sensation et une box pour la télévision nommée Miami.
1. Faire oublier le 29,99 euros
Les opérateurs télécoms ont commencé depuis quelques temps à s’écarter du prix originel de la Freebox, depuis son lancement en 2002, le fameux 29,99. Mais vers le haut. Avec l’arrivée du très haut débit fixe et la fibre, tous ont ajouté quelques euros pour la rapidité gagnée ainsi que pour des services. Il y a quelques mois, Bouygues Telecom a proposé une box triple play à 19,99 euros par mois. Un tarif présent chez Free mais très discrètement commercialisé sous la marque Alice. Bouygues Telecom s’apprête maintenant à mettre en service sa box fibre pour 26,90 euros.
"Nous voulons installer un nouveau référent de prix car internet fait partie des produits de première nécessité", a insisté Olivier Roussat, le PDG de Bouygues Telecom. Surtout ne pas revenir aux 29,99 euros! Quand ils possèdent leur réseau fibré, les opérateurs économisent 9 euros versé à Orange pour l’utilisation de son réseau cuivré. A 26,99 euros, l’offre est rentable, explique le dirigeant.
2. S’allier avec Google
La technologie de la deuxième box proposée jeudi 26 juin, la box "Miami" dont la commercialisation est attendue pour l’automne, a été conçue avec le géant américain connu pour son moteur de recherche.
Comme SFR, Bouygues Telecom a choisi depuis un an de travailler avec lui sur une nouvelle façon de faire entrer internet sur nos téléviseurs. Google, le navigateur Chrome et les applications du Play store ont été adaptés pour ce type d’écran où ils sont facilement accessibles avec une télécommande. Un système présenté la veille par Google lors de sa conférence annuelle pour les développeurs, où les deux opérateurs français ont été mis en avant.
Tout ceci constitue un gros changement quand on repense à la naissance de la Freebox. Xavier Niel était parti en Californie pour tenter de voir quel géant de l’électronique pourrait produire la box "triple play" – TV, téléphone et internet – qu’il avait en tête. Voyant qu’il ne trouvait pas, la légende veut que, sur un escalator des studios Universal, où il était parti se détendre avec sa petite équipe, il aurait décidé de le faire seul. Les opérateurs français avaient gardé l’habitude de travailler chacun de leur coin. Ce ne sera plus forcément le cas à l’heure où Google mais aussi Apple tentent de percer avec leurs propres boîtiers.
3. Faire entrer les chaînes de télévision, les éditeurs de jeux…
Quel modèle économique pour les futures box? Jusqu’ici, la Freebox comme ses concurrentes reposaient sur un système de rémunération simple: le forfait mensuel.
Martin Bouygues, en décidant de jouer la guerre des prix sur le matériel et le service de base, fait le pari de trouver plus tard des revenus après avoir laissé entrer des partenaires de contenus. "43% de nos clients fibre utilisent la vidéo à la demande", indique ainsi Olivier Roussat. La plateforme de vidéos Netflix y sera a priori présente quand un accord aura été trouvé.
Dans la conception de la box Miami, TF1, société sœur du groupe Bouygues, y a été chouchoutée ainsi que les jeux de Gameloft. Des ressources publicitaires en perspectives ?
Martin Bouygues fait donc un grand pari de l’ouverture de sa boîte ! Reste à voir si ces grands changements lui permettront d’attirer massivement des abonnés, soit via la fibre à petit prix soit grâce à l’internet sur nos téléviseurs.
Le déterminant sera sans doute l’image : la grande force de Xavier Niel, depuis le lancement de la Freebox, a été de gagner la guerre de la communication et d’installer l’idée qu’il proposait une révolution.
Sans doute Martin Bouygues se prépare-t-il psychologiquement à la possibilité de vendre son opérateur télécom. Mais s’il s’y résout, ce sera en ayant tenté de faire un maximum de dégât auprès de la société de Xavier Niel. Bouygues Telecom se retrouve aujourd’hui comme la société la plus fragilisée deux ans et demi après le lancement de Free mobile. Pour attaquer Iliad, le PDG du groupe de BTP a entrepris de viser au cœur: sa Freebox. Et pour cela, il a dégainé jeudi 26 juin, deux armes en même temps : la version fibre de sa box Sensation et une box pour la télévision nommée Miami.
1. Faire oublier le 29,99 euros
Les opérateurs télécoms ont commencé depuis quelques temps à s’écarter du prix originel de la Freebox, depuis son lancement en 2002, le fameux 29,99. Mais vers le haut. Avec l’arrivée du très haut débit fixe et la fibre, tous ont ajouté quelques euros pour la rapidité gagnée ainsi que pour des services. Il y a quelques mois, Bouygues Telecom a proposé une box triple play à 19,99 euros par mois. Un tarif présent chez Free mais très discrètement commercialisé sous la marque Alice. Bouygues Telecom s’apprête maintenant à mettre en service sa box fibre pour 26,90 euros.
"Nous voulons installer un nouveau référent de prix car internet fait partie des produits de première nécessité", a insisté Olivier Roussat, le PDG de Bouygues Telecom. Surtout ne pas revenir aux 29,99 euros! Quand ils possèdent leur réseau fibré, les opérateurs économisent 9 euros versé à Orange pour l’utilisation de son réseau cuivré. A 26,99 euros, l’offre est rentable, explique le dirigeant.
2. S’allier avec Google
La technologie de la deuxième box proposée jeudi 26 juin, la box "Miami" dont la commercialisation est attendue pour l’automne, a été conçue avec le géant américain connu pour son moteur de recherche.
Comme SFR, Bouygues Telecom a choisi depuis un an de travailler avec lui sur une nouvelle façon de faire entrer internet sur nos téléviseurs. Google, le navigateur Chrome et les applications du Play store ont été adaptés pour ce type d’écran où ils sont facilement accessibles avec une télécommande. Un système présenté la veille par Google lors de sa conférence annuelle pour les développeurs, où les deux opérateurs français ont été mis en avant.
Tout ceci constitue un gros changement quand on repense à la naissance de la Freebox. Xavier Niel était parti en Californie pour tenter de voir quel géant de l’électronique pourrait produire la box "triple play" – TV, téléphone et internet – qu’il avait en tête. Voyant qu’il ne trouvait pas, la légende veut que, sur un escalator des studios Universal, où il était parti se détendre avec sa petite équipe, il aurait décidé de le faire seul. Les opérateurs français avaient gardé l’habitude de travailler chacun de leur coin. Ce ne sera plus forcément le cas à l’heure où Google mais aussi Apple tentent de percer avec leurs propres boîtiers.
3. Faire entrer les chaînes de télévision, les éditeurs de jeux…
Quel modèle économique pour les futures box? Jusqu’ici, la Freebox comme ses concurrentes reposaient sur un système de rémunération simple: le forfait mensuel.
Martin Bouygues, en décidant de jouer la guerre des prix sur le matériel et le service de base, fait le pari de trouver plus tard des revenus après avoir laissé entrer des partenaires de contenus. "43% de nos clients fibre utilisent la vidéo à la demande", indique ainsi Olivier Roussat. La plateforme de vidéos Netflix y sera a priori présente quand un accord aura été trouvé.
Dans la conception de la box Miami, TF1, société sœur du groupe Bouygues, y a été chouchoutée ainsi que les jeux de Gameloft. Des ressources publicitaires en perspectives ?
Martin Bouygues fait donc un grand pari de l’ouverture de sa boîte ! Reste à voir si ces grands changements lui permettront d’attirer massivement des abonnés, soit via la fibre à petit prix soit grâce à l’internet sur nos téléviseurs.
Le déterminant sera sans doute l’image : la grande force de Xavier Niel, depuis le lancement de la Freebox, a été de gagner la guerre de la communication et d’installer l’idée qu’il proposait une révolution.