Il y a fort à parier que cette année encore, les tablettes numériques figureront en bonne place sur la lettre au Père Noël de nombreux enfants. D'autant qu'elles ont désormais leur rubrique dédiée dans les catalogues de jouets et que dès 18 mois, bébé peut avoir son propre mini-écran ! Et pourtant : s'ils sont présentés comme éducatifs, ces jouets nouvelle génération ne font pas l'unanimité et bon nombre de professionnels ou d'associations s'inquiètent de leur introduction trop précoce dans la vie du jeune enfant.
Impact sur le développement moteur des mains
C'est d'abord le temps d'exposition qui est incriminé. Plus les enfants passent de temps devant les écrans (tous types confondus), plus le risque de développer des maladies à l'âge adulte augmente (hypertension, diabète, maladies cardiaques, surpoids...), en raison d'une sédentarité très mal adaptée pour leur âge. Les mauvaises postures sont également pointées du doigt : des chercheurs de Harvard ont ainsi mis en garde sur les risques de torticolis et de douleurs musculaires que les tablettes peuvent engendrer, du fait de leur manipulation. Pour limiter les dégâts, ils recommandent d'utiliser ces écrans sur une table à bonne hauteur.
Tout récemment, d'autres chercheurs américains ont commencé à s'alerter des effets du tactile sur le développement moteur des mains et des doigts des enfants : ces derniers n'utiliseraient plus suffisamment les muscles nécessaires à l'apprentissage de l'écriture. Enfin, des troubles du sommeil sont également à craindre (comme pour les adultes d'ailleurs) : outre l'excitation ou l'énervement que les tablettes peuvent induire, la lumière bleue qu'elles émettent affecterait la mélatonine, l'hormone du sommeil. Deux heures d'exposition entraîneraient une chute de plus de 20 % de la précieuse hormone. Les professionnels conseillent donc d'éviter une utilisation en fin de journée, quand le corps commence à se préparer pour la nuit (plusieurs heures avant le coucher).
Échec à une pensée organisée et logique
Les répercussions psychologiques sont aussi démontrées. Il y a quelques mois, l'Académie des sciences émettait un avis complet sur l'utilisation des écrans pour les enfants. Si l'institution reconnaissait leurs avantages pédagogiques, elle mettait néanmoins en garde sur leur irruption trop précoce dans la vie des mineurs. Le psychiatre Serge Tisseron, coauteur de cette étude, explique qu'avant six ans il faut éviter toute tablette personnelle (ou console) car l'enfant doit d'abord mettre en place ses repères réels dans l'espace et dans le temps avant de pouvoir plonger dans le virtuel. Cela passe surtout par l'intégration des sens : voir, entendre, toucher et bouger.
"À cet âge, le jeune enfant a besoin en priorité d'autres choses que d'écrans, explique le Dr Tisseron. Si ceux-ci prennent trop tôt la place des activités traditionnelles, l'enfant risque d'être fragilisé et d'échouer à construire une pensée organisée et logique. Le meilleur apprentissage reste l'histoire du soir". À partir de quatre ans, une initiation occasionnelle en présence des parents peut être éventuellement envisagée, mais il faudra attendre six ans avant de laisser l'enfant jouer seul (et ponctuellement), car, avant cet âge, le jeu peut devenir rapidement compulsif.
Rayonnement électromagnétique
Mais le plus inquiétant demeure l'impact des ondes sur la santé. D'autant que si les téléphones portables ont l'obligation d'indiquer leur niveau d'exposition (DAS), ce n'est pas le cas des tablettes. On arrive ainsi à une situation paradoxale : alors que les publicités pour les téléphones portables sont interdites auprès des moins de 14 ans, promouvoir des tablettes pour les 3-4 ans est tout à fait légal !
Une situation jugée scandaleuse par l'association Robin des toits qui milite pour la sécurité sanitaire des technologies sans fil depuis de nombreuses années. "Ces objets exposent les enfants à un rayonnement électromagnétique préjudiciable à leur santé. L'épaisseur réduite de leurs tissus, qui favorise une pénétration plus profonde des ondes, la durée accrue de leur exposition au cours de leur vie font que les risques, mis en évidence pour les adultes de manière établie, sont encore plus importants dans leur cas", explique l'association dans une lettre adressée à Marisol Touraine le 13 novembre dernier, lui enjoignant de prendre un arrêté pour interdire les tablettes Internet pour enfants et autres jouets connectés. Forts de toutes ces mises en garde, les parents réfractaires vont devoir s'armer de courage et faire preuve d'ingéniosité pour négocier la liste au Père Noël !
le point
Impact sur le développement moteur des mains
C'est d'abord le temps d'exposition qui est incriminé. Plus les enfants passent de temps devant les écrans (tous types confondus), plus le risque de développer des maladies à l'âge adulte augmente (hypertension, diabète, maladies cardiaques, surpoids...), en raison d'une sédentarité très mal adaptée pour leur âge. Les mauvaises postures sont également pointées du doigt : des chercheurs de Harvard ont ainsi mis en garde sur les risques de torticolis et de douleurs musculaires que les tablettes peuvent engendrer, du fait de leur manipulation. Pour limiter les dégâts, ils recommandent d'utiliser ces écrans sur une table à bonne hauteur.
Tout récemment, d'autres chercheurs américains ont commencé à s'alerter des effets du tactile sur le développement moteur des mains et des doigts des enfants : ces derniers n'utiliseraient plus suffisamment les muscles nécessaires à l'apprentissage de l'écriture. Enfin, des troubles du sommeil sont également à craindre (comme pour les adultes d'ailleurs) : outre l'excitation ou l'énervement que les tablettes peuvent induire, la lumière bleue qu'elles émettent affecterait la mélatonine, l'hormone du sommeil. Deux heures d'exposition entraîneraient une chute de plus de 20 % de la précieuse hormone. Les professionnels conseillent donc d'éviter une utilisation en fin de journée, quand le corps commence à se préparer pour la nuit (plusieurs heures avant le coucher).
Échec à une pensée organisée et logique
Les répercussions psychologiques sont aussi démontrées. Il y a quelques mois, l'Académie des sciences émettait un avis complet sur l'utilisation des écrans pour les enfants. Si l'institution reconnaissait leurs avantages pédagogiques, elle mettait néanmoins en garde sur leur irruption trop précoce dans la vie des mineurs. Le psychiatre Serge Tisseron, coauteur de cette étude, explique qu'avant six ans il faut éviter toute tablette personnelle (ou console) car l'enfant doit d'abord mettre en place ses repères réels dans l'espace et dans le temps avant de pouvoir plonger dans le virtuel. Cela passe surtout par l'intégration des sens : voir, entendre, toucher et bouger.
"À cet âge, le jeune enfant a besoin en priorité d'autres choses que d'écrans, explique le Dr Tisseron. Si ceux-ci prennent trop tôt la place des activités traditionnelles, l'enfant risque d'être fragilisé et d'échouer à construire une pensée organisée et logique. Le meilleur apprentissage reste l'histoire du soir". À partir de quatre ans, une initiation occasionnelle en présence des parents peut être éventuellement envisagée, mais il faudra attendre six ans avant de laisser l'enfant jouer seul (et ponctuellement), car, avant cet âge, le jeu peut devenir rapidement compulsif.
Rayonnement électromagnétique
Mais le plus inquiétant demeure l'impact des ondes sur la santé. D'autant que si les téléphones portables ont l'obligation d'indiquer leur niveau d'exposition (DAS), ce n'est pas le cas des tablettes. On arrive ainsi à une situation paradoxale : alors que les publicités pour les téléphones portables sont interdites auprès des moins de 14 ans, promouvoir des tablettes pour les 3-4 ans est tout à fait légal !
Une situation jugée scandaleuse par l'association Robin des toits qui milite pour la sécurité sanitaire des technologies sans fil depuis de nombreuses années. "Ces objets exposent les enfants à un rayonnement électromagnétique préjudiciable à leur santé. L'épaisseur réduite de leurs tissus, qui favorise une pénétration plus profonde des ondes, la durée accrue de leur exposition au cours de leur vie font que les risques, mis en évidence pour les adultes de manière établie, sont encore plus importants dans leur cas", explique l'association dans une lettre adressée à Marisol Touraine le 13 novembre dernier, lui enjoignant de prendre un arrêté pour interdire les tablettes Internet pour enfants et autres jouets connectés. Forts de toutes ces mises en garde, les parents réfractaires vont devoir s'armer de courage et faire preuve d'ingéniosité pour négocier la liste au Père Noël !
le point