A l'issue de deux ans de travaux, c'est mardi 15 octobre que l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) rend ses conclusions sur les effets des ondes électromagnétiques après qu'un groupe de seize experts a passé en revue des centaines d'études scientifiques depuis le dernier avis de l'agence, en 2009.
Les technologies utilisant les radiofréquences se sont largement développées ces vingt dernières années. Les sources de champs électromagnétiques se multiplient dans notre environnement – par de nouvelles antennes ou de nouveaux équipements (smartphones dernière génération, tablettes, etc.) –, constituant un objet de préoccupation sanitaire et environnemental. La 4G va permettre d'avoir sur un smartphone ou une tablette un débit Internet équivalent à celui d'une ligne fixe.
EN 2009, L'ABSENCE DE PREUVE SUR LA NOCIVITÉ
L'association Priartem (pour une réglementation des implantations des antennes relais de téléphonie mobile) a souligné lundi que "ce rapport revêt une importance d'autant plus grande que, depuis plusieurs mois, le gouvernement soumet toute définition de sa politique de santé publique dans ce domaine aux conclusions qui y seront contenues".
Depuis 2009, les pouvoirs publics s'appuient sur un précédent avis de l'Anses qui avait alors acté l'absence de preuve sur la nocivité des radiofréquences, tout en recommandant la réduction des expositions dès que c'est possible, principalement pour l'usage des téléphones portables, source d'exposition la plus élevée.
Les ondes électromagnétiques sont générées, à des degrés divers, par de nombreux appareils (radios, micro-ondes, téléphones sans fil et portables, systèmes Wifi ou Wimax, radars, télécommandes, micros sans fil, etc.) et par les antennes-relais.
DES INTERROGATIONS SUBSISTENT SUR LES EFFETS À LONG TERME
Au vu des interrogations persistantes sur de possibles impacts sanitaires des ondes, l'Anses a décidé en 2011 l'instauration d'un dispositif pérenne sur le sujet avec la mise en place du groupe d'experts "radiofréquences et santé" ainsi qu'une instance de dialogue réunissant associations, industriels, syndicats et scientifiques.
Un document ministériel de mars 2013 rappelle la position des experts : "une exposition aiguë de forte intensité aux champs électromagnétiques peut provoquer des effets thermiques", soit une augmentation de la température des tissus. "C'est pour empêcher ces effets que des valeurs limites d'exposition ont été élaborées", et, par ailleurs, "des interrogations subsistent sur les effets à long terme pour les utilisateurs intensifs de téléphones mobiles", signale le document.
Pour cette raison, l'Organisation mondiale de la santé a classé en mai 2011 les champs électromagnétiques radiofréquences (de 9 à 300 GHz) comme "peut-être cancérogènes". En 2009, selon l'Anses, les travaux de recherche disponibles ne permettaient pas d'identifier un mécanisme d'effet non thermique, un sujet d'inquiétude pour certaines associations qui soupçonnent d'autres effets et militent pour une réduction de l'exposition de la population.
Le Monde.fr | 15.10.2013
Les technologies utilisant les radiofréquences se sont largement développées ces vingt dernières années. Les sources de champs électromagnétiques se multiplient dans notre environnement – par de nouvelles antennes ou de nouveaux équipements (smartphones dernière génération, tablettes, etc.) –, constituant un objet de préoccupation sanitaire et environnemental. La 4G va permettre d'avoir sur un smartphone ou une tablette un débit Internet équivalent à celui d'une ligne fixe.
EN 2009, L'ABSENCE DE PREUVE SUR LA NOCIVITÉ
L'association Priartem (pour une réglementation des implantations des antennes relais de téléphonie mobile) a souligné lundi que "ce rapport revêt une importance d'autant plus grande que, depuis plusieurs mois, le gouvernement soumet toute définition de sa politique de santé publique dans ce domaine aux conclusions qui y seront contenues".
Depuis 2009, les pouvoirs publics s'appuient sur un précédent avis de l'Anses qui avait alors acté l'absence de preuve sur la nocivité des radiofréquences, tout en recommandant la réduction des expositions dès que c'est possible, principalement pour l'usage des téléphones portables, source d'exposition la plus élevée.
Les ondes électromagnétiques sont générées, à des degrés divers, par de nombreux appareils (radios, micro-ondes, téléphones sans fil et portables, systèmes Wifi ou Wimax, radars, télécommandes, micros sans fil, etc.) et par les antennes-relais.
DES INTERROGATIONS SUBSISTENT SUR LES EFFETS À LONG TERME
Au vu des interrogations persistantes sur de possibles impacts sanitaires des ondes, l'Anses a décidé en 2011 l'instauration d'un dispositif pérenne sur le sujet avec la mise en place du groupe d'experts "radiofréquences et santé" ainsi qu'une instance de dialogue réunissant associations, industriels, syndicats et scientifiques.
Un document ministériel de mars 2013 rappelle la position des experts : "une exposition aiguë de forte intensité aux champs électromagnétiques peut provoquer des effets thermiques", soit une augmentation de la température des tissus. "C'est pour empêcher ces effets que des valeurs limites d'exposition ont été élaborées", et, par ailleurs, "des interrogations subsistent sur les effets à long terme pour les utilisateurs intensifs de téléphones mobiles", signale le document.
Pour cette raison, l'Organisation mondiale de la santé a classé en mai 2011 les champs électromagnétiques radiofréquences (de 9 à 300 GHz) comme "peut-être cancérogènes". En 2009, selon l'Anses, les travaux de recherche disponibles ne permettaient pas d'identifier un mécanisme d'effet non thermique, un sujet d'inquiétude pour certaines associations qui soupçonnent d'autres effets et militent pour une réduction de l'exposition de la population.
Radiofréquences : les zones d'ombre des connaissances scientifiques
Le rapport de l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset) sur les radiofréquences, publié jeudi 15 octobre, conclut qu'il n'existe aujourd'hui "aucune preuve convaincante d'un effet biologique" de ces ondes (Wi-Fi, téléphones mobiles, antennes-relais). Le rapport souligne toutefois que l'agence est parvenue à cette conclusion dans l'état actuel de la science, et que des données manquent pour pouvoiraboutir à une conclusion définitive. Par précaution, et en attente de travaux scientifiques complémentaires, la synthèse des travaux sur le sujet pointe trois facteurs dont le rôle n'est pas encore clair.
La durée d'exposition. Les technologies utilisant les radiofréquences sont récentes, et l'étude de leur impact s'est donc faite sur une durée relativement courte. L'Afsset note que l'exposition à ces ondes à un âge de plus en plus précoce, et pour des durées de plus en plus longue, peut avoir un impact difficilement mesurable aujourd'hui. Il n'est pas impossible que les radiofréquences aient un lien de cause à effet avec des pathologies qui se développeraient uniquement après dix ou vingt années d'exposition. L'agence recommande donc de poursuivre la recherche sur les effets potentiels des radiofréquences sur l'organisme, et plus particulièrement sur les plus jeunes.
L'exposition cumulée. Si "les travaux disponibles ne permettent pas aujourd'hui d'identifier (...) un mécanisme d'action cumulatif des radiofréquences", les auteurs du rapport notent qu'il est particulièrement complexe de mesurer les effets d'expositions cumulées. Les recherches portant sur l'exposition cumulée à différentes sources de radiofréquences (Wi-Fi, mobile, micro-ondes...) sont tributaires des sujets étudiés : pour obtenir des données fiables, il faut que les personnes observées notent scrupuleusement toutes les sources de radiofréquences auxquelles elles sont exposées. Et cela suppose également que les sujets aient connaissance de toutes les sources auxquelles ils sont exposés, ce qui est difficile, notamment en ce qui concerne les réseaux Wi-Fi.
Le cadre environnemental. Tous les environnements de vie ne sont pas égaux en matière de radiofréquences. Les ondes Wi-Fi sont davantages présentes dans les logements collectifs urbains que dans les maisons individuelles, par exemple. Surtout, le rapport pointe le manque d'études portant sur l'exposition aux radiofréquences dans un cadre professionnel, notamment en ce qui concerne les radars. L'examen des travaux existants, portant sur l'exposition de gendarmes, montre que "l'on ne peut à ce jour écarter la possibilité d'une association entre l'exposition professionnelle aux radars de plus de 2 000 MHz et le risque de lymphomes et leucémies."
Le rapport de l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset) sur les radiofréquences, publié jeudi 15 octobre, conclut qu'il n'existe aujourd'hui "aucune preuve convaincante d'un effet biologique" de ces ondes (Wi-Fi, téléphones mobiles, antennes-relais). Le rapport souligne toutefois que l'agence est parvenue à cette conclusion dans l'état actuel de la science, et que des données manquent pour pouvoiraboutir à une conclusion définitive. Par précaution, et en attente de travaux scientifiques complémentaires, la synthèse des travaux sur le sujet pointe trois facteurs dont le rôle n'est pas encore clair.
La durée d'exposition. Les technologies utilisant les radiofréquences sont récentes, et l'étude de leur impact s'est donc faite sur une durée relativement courte. L'Afsset note que l'exposition à ces ondes à un âge de plus en plus précoce, et pour des durées de plus en plus longue, peut avoir un impact difficilement mesurable aujourd'hui. Il n'est pas impossible que les radiofréquences aient un lien de cause à effet avec des pathologies qui se développeraient uniquement après dix ou vingt années d'exposition. L'agence recommande donc de poursuivre la recherche sur les effets potentiels des radiofréquences sur l'organisme, et plus particulièrement sur les plus jeunes.
L'exposition cumulée. Si "les travaux disponibles ne permettent pas aujourd'hui d'identifier (...) un mécanisme d'action cumulatif des radiofréquences", les auteurs du rapport notent qu'il est particulièrement complexe de mesurer les effets d'expositions cumulées. Les recherches portant sur l'exposition cumulée à différentes sources de radiofréquences (Wi-Fi, mobile, micro-ondes...) sont tributaires des sujets étudiés : pour obtenir des données fiables, il faut que les personnes observées notent scrupuleusement toutes les sources de radiofréquences auxquelles elles sont exposées. Et cela suppose également que les sujets aient connaissance de toutes les sources auxquelles ils sont exposés, ce qui est difficile, notamment en ce qui concerne les réseaux Wi-Fi.
Le cadre environnemental. Tous les environnements de vie ne sont pas égaux en matière de radiofréquences. Les ondes Wi-Fi sont davantages présentes dans les logements collectifs urbains que dans les maisons individuelles, par exemple. Surtout, le rapport pointe le manque d'études portant sur l'exposition aux radiofréquences dans un cadre professionnel, notamment en ce qui concerne les radars. L'examen des travaux existants, portant sur l'exposition de gendarmes, montre que "l'on ne peut à ce jour écarter la possibilité d'une association entre l'exposition professionnelle aux radars de plus de 2 000 MHz et le risque de lymphomes et leucémies."
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