De faux internautes indiens se cachant derrière des pseudonymes sur Facebook sont rémunérés une misère pour "liker" - "aimer" - des pages du réseau social. Une façon simple, rapide et peu coûteuse de booster la popularité d’une entreprise ou d'une personnalité politique. Reportage.
Non, cette page Facebook créée il y a deux jours pour vanter les mérites des délicieux fromages français - et gratifiée de plus de 800 "likes" - n’est pas vraiment plébiscitée par des Indiens conquis par le savoir-faire hexagonal. Elle a été en réalité "likée" par de faux internautes.
Voici la conclusion du reportage sur les "clik farms" mené en caméra cachée par une équipe de FRANCE 24 en Inde.
Au pays de Gandhi, le phénomène se développe à vitesse grand V. Contre finances, des milliers de "petites mains" à travers le pays, payées une misère, peuvent vous garantir des dizaines de milliers de likes en quelques jours. À titre d’exemple, il est possible de récolter 2 500 "likes" en moins de deux jours. Il vous en coûtera environ 60 euros.
Ce nouveau business - qui ne se développe pas qu'en Inde - n’attire pas que les enseignes commerciales. Des politiciens indiens ont été accusés d’avoir eu recours à cette ruse pour doper leur notorieté… Après enquête, il s’est révélé que les "fans" de certains hommes politiques étaient en réalité des Turcs…
On comprend, pourtant, que certains se laissent tenter. Selon plusieurs études marketing, près de 30 % des consommateurs vérifient la cote d'un produit et ses critiques sur Internet, y compris grâce aux nombres de followers sur Twitter et de mentions "like" sur Facebook, avant de l'acheter. De quoi jeter le discrédit sur l’authenticité des 4 milliards de "likes" produits chaque jour dans le monde...
France 24
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