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Free Mobile est dans les starting-blocks pour décocher son offre à la mi-décembre.
Les paris sont ouverts, et sur le Web, chacun y va de son pronostic : 14 décembre, 19 décembre, 24 décembre ? Le lancement de Free Mobile est une question de jours désormais. Officiellement, la date butoir fixée par le régulateur des télécoms, l'Arcep, est le 12 janvier 2012, deux ans après la délivrance de la licence. Le mois de janvier étant traditionnellement creux pour les souscriptions à la téléphonie mobile, les clients profitant des promotions de Noël pour se réengager, Free a tout intérêt à se lancer avant. Or son réseau est prêt techniquement et les équipes le testent depuis quinze jours, comme l'a révélé Le Figaro.
L'Arcep effectue actuellement un audit de couverture, via un prestataire, pour vérifier que la qualité de service est au rendez-vous sur 27 % du territoire comme il est stipulé dans la licence. « Les résultats de cet audit, qui débloqueront le contrat d'itinérance d'Orange, seront connus courant décembre », confie un proche du dossier. Or, cet accord est indispensable pour que Free couvre les autres 73 % et offre un service national.
Tarif « agressif » en vue
Du côté des tarifs, Xavier Niel, le fondateur de Free, a promis « un prix clair, facile à retenir » mais aussi de « diviser la facture par deux ». Il faut « un prix qui frappe les esprits, vraiment moins cher » souligne un analyste. Le fameux 29,99 euros, devenu un standard dans l'ADSL, pour un forfait mobile incluant appels et SMS illimités tient la corde dans les pronostics. Mais Stéphane Beyazian, analyste chez Raymond James Equities, n'y croit pas : « Free devrait lancer un tarif encore plus agressif, de l'ordre de 15 euros pour du tout illimité, avec 3 Go de données par exemple. » Car s'il faut rajouter le paiement étalé sur plusieurs mois d'un smartphone (compter une vingtaine d'euros par mois sur deux ans pour le dernier iPhone), l'écart avec les offres des concurrents pourrait ne pas sembler assez convaincant.
L'analyste observe que l'opérateur autrichien Bob, marque low-cost de Telekom Austria, propose une offre à 8,80 euros pour 1.000 minutes (plus de 16 heures) et 1.000 SMS et une autre à 4 euros pour 1 Go, ce qui montre que le pari est jouable économiquement. « À 15 euros, Free Mobile peut faire un carton et conquérir 1,5 million d'abonnés dans l'année », considère cet expert.
Mais les opérateurs en place ne vont pas rester les bras ballants. Orange se prépare à une « blitzkrieg », selon un de ses dirigeants : il faudra réagir vite, ajuster les prix, pour tuer dans l'oeuf l'avantage concurrentiel du nouveau venu.
Autre inconnue : Free lancera-t-il une seule offre, comme dans l'ADSL, ou une gamme avec un forfait à bas prix, un intermédiaire, etc. ? « Il serait plus judicieux de conserver la philosophie du prix unique de l'Internet. Il n'est pas sûr que Free ait envie de récupérer des millions de clients à 6 euros (pour 2 heures d'appels) à faible Arpu (revenu moyen par abonné) », relève, sceptique, un expert.
Delphine Cuny
Free Mobile est dans les starting-blocks pour décocher son offre à la mi-décembre.
Les paris sont ouverts, et sur le Web, chacun y va de son pronostic : 14 décembre, 19 décembre, 24 décembre ? Le lancement de Free Mobile est une question de jours désormais. Officiellement, la date butoir fixée par le régulateur des télécoms, l'Arcep, est le 12 janvier 2012, deux ans après la délivrance de la licence. Le mois de janvier étant traditionnellement creux pour les souscriptions à la téléphonie mobile, les clients profitant des promotions de Noël pour se réengager, Free a tout intérêt à se lancer avant. Or son réseau est prêt techniquement et les équipes le testent depuis quinze jours, comme l'a révélé Le Figaro.
L'Arcep effectue actuellement un audit de couverture, via un prestataire, pour vérifier que la qualité de service est au rendez-vous sur 27 % du territoire comme il est stipulé dans la licence. « Les résultats de cet audit, qui débloqueront le contrat d'itinérance d'Orange, seront connus courant décembre », confie un proche du dossier. Or, cet accord est indispensable pour que Free couvre les autres 73 % et offre un service national.
Tarif « agressif » en vue
Du côté des tarifs, Xavier Niel, le fondateur de Free, a promis « un prix clair, facile à retenir » mais aussi de « diviser la facture par deux ». Il faut « un prix qui frappe les esprits, vraiment moins cher » souligne un analyste. Le fameux 29,99 euros, devenu un standard dans l'ADSL, pour un forfait mobile incluant appels et SMS illimités tient la corde dans les pronostics. Mais Stéphane Beyazian, analyste chez Raymond James Equities, n'y croit pas : « Free devrait lancer un tarif encore plus agressif, de l'ordre de 15 euros pour du tout illimité, avec 3 Go de données par exemple. » Car s'il faut rajouter le paiement étalé sur plusieurs mois d'un smartphone (compter une vingtaine d'euros par mois sur deux ans pour le dernier iPhone), l'écart avec les offres des concurrents pourrait ne pas sembler assez convaincant.
L'analyste observe que l'opérateur autrichien Bob, marque low-cost de Telekom Austria, propose une offre à 8,80 euros pour 1.000 minutes (plus de 16 heures) et 1.000 SMS et une autre à 4 euros pour 1 Go, ce qui montre que le pari est jouable économiquement. « À 15 euros, Free Mobile peut faire un carton et conquérir 1,5 million d'abonnés dans l'année », considère cet expert.
Mais les opérateurs en place ne vont pas rester les bras ballants. Orange se prépare à une « blitzkrieg », selon un de ses dirigeants : il faudra réagir vite, ajuster les prix, pour tuer dans l'oeuf l'avantage concurrentiel du nouveau venu.
Autre inconnue : Free lancera-t-il une seule offre, comme dans l'ADSL, ou une gamme avec un forfait à bas prix, un intermédiaire, etc. ? « Il serait plus judicieux de conserver la philosophie du prix unique de l'Internet. Il n'est pas sûr que Free ait envie de récupérer des millions de clients à 6 euros (pour 2 heures d'appels) à faible Arpu (revenu moyen par abonné) », relève, sceptique, un expert.
Delphine Cuny
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