Depuis le vendredi 12 juin, la majorité des Américains reçoivent la télévision au format numérique. En contrepartie, ils ne peuvent plus recevoir la télévision analogique. Les fréquences libérées profitent essentiellement à la télévision sur mobile.
D'un coup d'un seul, les États-Unis ont franchi le pas de la télévision numérique. Une gageure, au regard de la taille du territoire ! Prévu initialement pour le mois de février, ce basculement aussi appelé switch avait été repoussé par le Congrès devant le manque de préparation évident des Américains.
Et effectivement, à la date fatidique, plusieurs millions de foyers n'étaient de toute évidence pas encore prêts à recevoir le signal numérique. Un numéro de support technique a été déployé pour répondre aux questions des téléspectateurs et des bons d'achat ont été distribués aux Américains les plus nécessiteux qui n'étaient pas en mesure de s'acheter le matériel adéquat.
La presse américaine fait état de plus de trois millions de foyers non préparés et les statistiques ethniques publiées soulignent de graves disparités. Sans grande surprise, les Afro-Américains et les Américains d'origine hispanique sont les premiers à pâtir de ce manque de préparation.
Télévision sur mobile
L'événement du numérique marque parallèlement le lancement de la télévision sur mobile. Bien qu'existante depuis deux ans, son expansion était limitée par le nombre de fréquences disponibles. Les fréquences libérées par l'analogique échouent donc à FloTV, technologie de diffusion déployée par Qualcomm. Cette solution permet de s'affranchir des contraintes techniques de la télévision sur 3G. Le nombre d'utilisateurs n'est plus limité, les perspectives de saturation du réseau internet mobile sont repoussées et les décrochages de l'image en mobilité sont un vague souvenir, même à vitesse rapide. La société Qualcomm agit ici en tant que prestataire de service. Après avoir déployé le réseau sur les foyers de population du territoire américain, elle centralise, traite et valorise les contenus des chaînes. Plus de 200 millions d'individus ont désormais la possibilité d'accéder aux deux principales offres payantes.
Un exemple à suivre ?
La France observe d'un oeil attentif ce switch off et l'émergence de la télévision mobile à grande échelle. Elle a pourtant décidé d'organiser les opérations de manière différente. D'ici à 2011, le signal analogique sera progressivement éteint région par région. La première région à avoir basculé au tout numérique est la ville de Coulommiers. L'enjeu social et politique endossé par la diffusion de la télévision (fixe et mobile) en France semble crisper les différentes parties du projet. Alors que les détenteurs de licence de télévision mobile ont souhaité que le switch off ait lieu le plus rapidement possible, les multiples acteurs (diffuseurs, producteurs, opérateurs) n'ont toujours pas été capables de s'entendre sur un modèle économique viable et compatible avec le cahier des charges dressé par le CSA. Finalement, les États-unis ont réussi à trouver un modèle économique, à régler le problème de l'allocation des fréquences et à déployer un réseau efficace. Preuve que l'émergence de la télévision sur mobile est possible, lorsque se conjuguent volonté et organisation.
- Le Point
D'un coup d'un seul, les États-Unis ont franchi le pas de la télévision numérique. Une gageure, au regard de la taille du territoire ! Prévu initialement pour le mois de février, ce basculement aussi appelé switch avait été repoussé par le Congrès devant le manque de préparation évident des Américains.
Et effectivement, à la date fatidique, plusieurs millions de foyers n'étaient de toute évidence pas encore prêts à recevoir le signal numérique. Un numéro de support technique a été déployé pour répondre aux questions des téléspectateurs et des bons d'achat ont été distribués aux Américains les plus nécessiteux qui n'étaient pas en mesure de s'acheter le matériel adéquat.
La presse américaine fait état de plus de trois millions de foyers non préparés et les statistiques ethniques publiées soulignent de graves disparités. Sans grande surprise, les Afro-Américains et les Américains d'origine hispanique sont les premiers à pâtir de ce manque de préparation.
Télévision sur mobile
L'événement du numérique marque parallèlement le lancement de la télévision sur mobile. Bien qu'existante depuis deux ans, son expansion était limitée par le nombre de fréquences disponibles. Les fréquences libérées par l'analogique échouent donc à FloTV, technologie de diffusion déployée par Qualcomm. Cette solution permet de s'affranchir des contraintes techniques de la télévision sur 3G. Le nombre d'utilisateurs n'est plus limité, les perspectives de saturation du réseau internet mobile sont repoussées et les décrochages de l'image en mobilité sont un vague souvenir, même à vitesse rapide. La société Qualcomm agit ici en tant que prestataire de service. Après avoir déployé le réseau sur les foyers de population du territoire américain, elle centralise, traite et valorise les contenus des chaînes. Plus de 200 millions d'individus ont désormais la possibilité d'accéder aux deux principales offres payantes.
Un exemple à suivre ?
La France observe d'un oeil attentif ce switch off et l'émergence de la télévision mobile à grande échelle. Elle a pourtant décidé d'organiser les opérations de manière différente. D'ici à 2011, le signal analogique sera progressivement éteint région par région. La première région à avoir basculé au tout numérique est la ville de Coulommiers. L'enjeu social et politique endossé par la diffusion de la télévision (fixe et mobile) en France semble crisper les différentes parties du projet. Alors que les détenteurs de licence de télévision mobile ont souhaité que le switch off ait lieu le plus rapidement possible, les multiples acteurs (diffuseurs, producteurs, opérateurs) n'ont toujours pas été capables de s'entendre sur un modèle économique viable et compatible avec le cahier des charges dressé par le CSA. Finalement, les États-unis ont réussi à trouver un modèle économique, à régler le problème de l'allocation des fréquences et à déployer un réseau efficace. Preuve que l'émergence de la télévision sur mobile est possible, lorsque se conjuguent volonté et organisation.
- Le Point