Avec les beaux jours, une folle envie de jardiner nous envahit et cultiver quelques plantes aromatiques dans un coin de la terrasse ou sur un balcon s’avère une façon très originale d’allier l’utile à l’agréable. En effet, les aromatiques qui ont des vertus connues depuis des millénaires agrémentent notre cuisine avec originalité et saveurs. Les herbes aromatiques sont celles que l’on appelle « fines herbes » (cerfeuil, estragon, persil…) mais aussi toutes les plantes qui dégagent du parfum dès qu’on les touche (romarin, lavande, sarriette, thym, laurier) mais n’oublions pas les »bulbeuses » indispensables en cuisine (ail, échalote, oignon). Certaines sont décoratives et d’autres incontournables en cuisine nous offrent beaucoup d’aromates provenant des feuilles, des fleurs, des graines, des fruits, des racines, des tiges et des bulbes. Parfois, leurs odeurs étranges nous surprennent et chaque pays a ses préférences et ses spécialités culinaires valorisées par ces herbes.
histoire d’aromatiques vieille comme le monde
Magiques, sacrées, guérisseuses, les herbes aromatiques ont une très longue histoire qui a commencé avec celle de l’homme .
- Au troisième millénaire avant notre ère, leur utilisation est attestée par des écrits en Chine.
- Des recettes conservées sur des papyrus égyptiens utilisent comme épices l’anis, la moutarde, le coriandre, la menthe, le safran, la cannelle et les prêtres de cette époque se servaient du thym pour embaumer les corps.
- Les Grecs ont fait entrer ces herbes précieuses, laurier et menthe en particulier, au Panthéon en compagnie d’autres dieux. Elles servaient dans la vie de tous les jours aussi bien en cuisine qu’en médecine et Hippocrate leur a consacré des traités entiers.
- Bien plus tard, la tradition »des bonnes herbes » se maintient en Europe et l’empereur Charlemagne reconnait leur importance en créant des jardins de plantes, le plus souvent entretenus par de moines, pour apprendre à les cultiver et à les utiliser.
IL publie d’ailleurs le »capitulaire de Villis » où il indique les plantes alimentaires et médicinales à cultiver dans les jardins (ciboulette, estragon, menthe, persil, romarin, sarriette, sauge…).
La fin du moyen-âge fut l ‘âge d’or des plantes aromatiques où l’on voit apparaitre une véritable science domestique et culinaire et où sont composés les premiers livres de cuisine :
« la cuisine est alors un art et tout met préparé avec soin est un véritable remède ! »
Pendant tout le moyen-âge et jusqu’au début de la renaissance, les herbes aromatiques, bien que moins importantes que les épices rapportées par les croisés, furent très en vogue.
- Au XVIIIème, l’anathème est jeté contre toutes ces herbes de sorciers et sont même moins utilisées en cuisine.
- Au XIXème, sous le règne de Victoria, les plantes aromatiques réapparaissent en Angleterre où il est de bon ton de posséder un jardin d’herbes planté en massif et délimité par de petits murets pour former des dessins compliqués à la manière des grands jardins italiens de la renaissance.
- Ensuite un peu oubliées, aujourd’hui, avec le fort retour du naturel, elles reviennent au galop pour leur intérêt culinaire et thérapeutique !
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