Quand le ridicule… tue
Soad Salah, célèbre prêcheuse égyptienne qui anime des émissions télévisées religieuses très suivies, a lancé un appel hier à l’arrêt des «fatwas» ridicules qui semblent pulluler à la faveur de la spiritualité et de la dévotion qu’inspire le mois de Ramadhan. Dernière «trouvaille» religieuse en date à laquelle elle a tenu à réagir, celle qui appelle au meurtre de…
Mickey, la célèbre souris animée adorée des grands et petits. L’auteur de cette ingéniosité est un théologien saoudien qui affirme que Mickey est «un agent de Satan» et méritant, par conséquent, cette sanction.
Poussant encore plus loin la réflexion, cheikh Mohammed Al-Mounajid, qui apparaît souvent à la télévision saoudienne, a appelé au meurtre de toutes les souris, car toutes «agents de Satan».
Pour donner du crédit à sa prophétie, cet ancien diplomate ira jusqu’à se référer à la charia laquelle, selon lui, requiert l’extermination de tous les rongeurs, dont le personnage notoire créé par Walt Disney.
La «conviction» affichée de cet illuminé n’a d’égale que le désespoir qui a dû animer la prêcheuse égyptienne en lançant son pathétique appel pour que cesse ce qui s’apparente à une autre mascarade au nom de l’islam.
Avant ce Saoudien, c’est un religieux marocain qui avait créé le choc puis la polémique avec une fatwa rendant licite le mariage avec les fillettes de 9 ans.
Dieu merci, il s’en est trouvé parmi ses collègues qui ont crié au scandale et ont voulu se démarquer de tant de «perspicacité» religieuse qui nuit surtout à une grande religion comme l’islam avant de ridiculiser irrémédiablement son auteur.
Le Conseil supérieur des oulémas est ainsi intervenu dimanche pour empêcher cette fatwa dont on imagine l’impact physique et psychologique sur les concernées si elle venait à être appliquée.
C’est, en effet, à cause de ce type d’imams qui s’autoproclament «serviteurs de Dieu» que l’image de marque de l’islam ne cesse d’être malmenée et outragée par ses détracteurs qui ne doivent pas manquer d’arguments.
En Algérie, il s’en est trouvé parmi nos imams qui ont également voulu briller en s’interrogeant sur le caractère illicite ou non de la zlabia, abusant ainsi de l’ignorance de ceux qui sont prêts à faire triturer aussi inutilement et naïvement leurs méninges.
A-t-on oublié que c’est au nom des fatwas sanguinaires que des milliers d’innocentes vies ont été sauvagement sacrifiées en Algérie, leurs auteurs trouvant toujours des formules qui empruntent au Coran quelques versets, pour les justifier et les rendre convaincantes.
Et c’est encore au nom de ces brillantes «méditations» que le terrorisme continue de frapper chez nous et un peu partout dans le monde. Tant que l’intégrisme religieux continue à se nourrir de tant de dérives et de perversion, la violence terroriste ne cessera pas de sitôt d’être une menace pour la sécurité et la paix planétaires.
Et tant que la foi, qui relève avant tout de la sphère individuelle des personnes, continuera à être régentée et orientée par des religieux dont la propre dévotion est douteuse, il s’en trouvera toujours des éclairés qui pondront des fatwas aussi absurdes qu’assassines.
- La Tribune
Soad Salah, célèbre prêcheuse égyptienne qui anime des émissions télévisées religieuses très suivies, a lancé un appel hier à l’arrêt des «fatwas» ridicules qui semblent pulluler à la faveur de la spiritualité et de la dévotion qu’inspire le mois de Ramadhan. Dernière «trouvaille» religieuse en date à laquelle elle a tenu à réagir, celle qui appelle au meurtre de…
Mickey, la célèbre souris animée adorée des grands et petits. L’auteur de cette ingéniosité est un théologien saoudien qui affirme que Mickey est «un agent de Satan» et méritant, par conséquent, cette sanction.
Poussant encore plus loin la réflexion, cheikh Mohammed Al-Mounajid, qui apparaît souvent à la télévision saoudienne, a appelé au meurtre de toutes les souris, car toutes «agents de Satan».
Pour donner du crédit à sa prophétie, cet ancien diplomate ira jusqu’à se référer à la charia laquelle, selon lui, requiert l’extermination de tous les rongeurs, dont le personnage notoire créé par Walt Disney.
La «conviction» affichée de cet illuminé n’a d’égale que le désespoir qui a dû animer la prêcheuse égyptienne en lançant son pathétique appel pour que cesse ce qui s’apparente à une autre mascarade au nom de l’islam.
Avant ce Saoudien, c’est un religieux marocain qui avait créé le choc puis la polémique avec une fatwa rendant licite le mariage avec les fillettes de 9 ans.
Dieu merci, il s’en est trouvé parmi ses collègues qui ont crié au scandale et ont voulu se démarquer de tant de «perspicacité» religieuse qui nuit surtout à une grande religion comme l’islam avant de ridiculiser irrémédiablement son auteur.
Le Conseil supérieur des oulémas est ainsi intervenu dimanche pour empêcher cette fatwa dont on imagine l’impact physique et psychologique sur les concernées si elle venait à être appliquée.
C’est, en effet, à cause de ce type d’imams qui s’autoproclament «serviteurs de Dieu» que l’image de marque de l’islam ne cesse d’être malmenée et outragée par ses détracteurs qui ne doivent pas manquer d’arguments.
En Algérie, il s’en est trouvé parmi nos imams qui ont également voulu briller en s’interrogeant sur le caractère illicite ou non de la zlabia, abusant ainsi de l’ignorance de ceux qui sont prêts à faire triturer aussi inutilement et naïvement leurs méninges.
A-t-on oublié que c’est au nom des fatwas sanguinaires que des milliers d’innocentes vies ont été sauvagement sacrifiées en Algérie, leurs auteurs trouvant toujours des formules qui empruntent au Coran quelques versets, pour les justifier et les rendre convaincantes.
Et c’est encore au nom de ces brillantes «méditations» que le terrorisme continue de frapper chez nous et un peu partout dans le monde. Tant que l’intégrisme religieux continue à se nourrir de tant de dérives et de perversion, la violence terroriste ne cessera pas de sitôt d’être une menace pour la sécurité et la paix planétaires.
Et tant que la foi, qui relève avant tout de la sphère individuelle des personnes, continuera à être régentée et orientée par des religieux dont la propre dévotion est douteuse, il s’en trouvera toujours des éclairés qui pondront des fatwas aussi absurdes qu’assassines.
- La Tribune
Commentaire