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Enfants nés de pères inconnus

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  • Enfants nés de pères inconnus

    Un ami a moi a ce sujet comme theme pour son projet de fin d'etude. La question est:
    que dit l'islam (la Chari3a) ladessus ?et quelle est la position sociale et juridique de l'enfant et de sa mère dans la socité musulmane ?

    Vous pouvez egalement donner votre point de vue personel

    Merci
    Dernière modification par Tizinissa, 10 août 2005, 22h13.

  • #2
    Enfants adultérins

    L’enfant adultérin n’assume aucune responsabilité du fait de l’acte sexuel délictueux commis par ses parents parce qu’il n’y est pour rien. Bien au contraire, ils sont seuls à assumer leur péché compte tenu des propos du Très Haut : « l’âme assume ce qu’elle a commis et profite toute seule de ce qu’elle a acquis » et Ses propos : « Aucune âme ne supporte les péchés d’une autre ». Aussi son sort dans l’au-delà est comme celui des autres, s’il obéit à Allah et accomplit de bonnes oeuvres et meurt musulman, il entrera au paradis. S’il désobéit à Allah et meurt mécréant, il entrera en enfer. S’il mélange de bonnes et mauvaises actions et meurt musulman, son sort dépend d’Allah. Il peut soit lui pardonner, soit le châtier, mais il finira par entrer au paradis par la grâce et la miséricorde divines.

    ************************************************** *******************



    - D’après Bourayda (P.A.a) Ma’iz Ibn Malick al-Aslami se présenta au Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur Lui) et dit : « ô Messager d’Allah, je me suis fait du tort : j’ai forniqué et je voudrais être purifié ». Le Messager le renvoya mais il revint le lendemain et dit : « ô Messager d’Allah, j’ai effectivement forniqué ». Le Messager le renvoya une deuxième fois et dépêcha (quelqu’un) auprès de son peuple pour leur dire : « Lui connaissez-vous un handicap mental à déplorer ? » Ils lui répondirent qu’ils ne le savaient que correct et tout - à- fait sain d’esprit. Puis Ma’ïz se présenta au Messager une troisième fois et ce dernier envoya encore quelqu’un pour interroger les gens au sujet de Ma’ïz et ils lui réaffirmèrent qu’il se portait bien. Quand Ma’iz se présenta pour la quatrième fois, le Messager fit creuser un fossé, l’y plaça et donna l’ordre de le lapider. Ainsi fut-il exécuté. Par la suite vint la Ghamidite qui dit : ô Messager d’Allah, j’ai effectivement forniqué, purifies-moi. Mais le Messager la renvoya. Puis elle revint le lendemain dire : ô Messager d’Allah, peut-être veux-tu me renvoyer encore comme tu l’avais fait avec Ma’ïz. Pourtant, je suis déjà enceinte des suites d’une fornication.

    Le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur Lui) lui dit : s’il en est ainsi, va attendre ton accouchement. Après l’accouchement, il retourna avec le bébé enveloppé dans un morceau de tissu et dit : le voilà, je l’ai mis au monde ! Le Messager lui dit : va lui assurer un allaitement complet. Après le sevrage de l’enfant, elle le ramena au Prophète alors que le petit tenait un fragment de pain à la main et elle dit : ô Prophète d’Allah, le voilà je l’ai sevré et il a commencé à se nourrir tout seul.. Le Prophète confia l’enfant à un musulman, fit creuser un fossé si profond que quand la femme y fit place, il l’engloutit jusqu’à la poitrine. Puis le Prophète donna alors aux gens l’ordre de la lapider. Khalid Ibn al-Walid arriva porteur d’une pierre et l’en asséna un coup à la tête de sorte que le sang éclaboussa le visage de Khalid qui en plus lui lança une injure. Quand le Prophète (bénédiction et salut soient sur Lui) entendit l’injure, il dit : doucement Khalid ! Au nom de Celui qui tient mon âme en sa main, elle a effectué un repentir tellement important qu’il aurait permis - même à un percepteur de taxes - d’obtenir le pardon divin. Ensuite, il donna l’ordre de lui faire la prière des morts et de l’enterrer. » (rapporté par Mouslim n° 1695).

    L’on peut déduire de ce hadith que la mère jouit d’une priorité absolue en ce qui concerne la garde de l’enfant naturel parce qu’elle est la personne la plus proche et parce qu’elle voue une compassion naturelle pour son bébé. Ce qui est d’une évidence incontestable. Mais elle n’est pas obligée de le prendre en charge,et si elle ne le fait pas, c’est au chef des musulmans de lui trouver une nourrice et une accueillante.

    Deuxièmement, une des marques de la miséricorde du Très Haut et Sa justice parfaite se traduit par le fait que l’enfant naturel n’assume aucune part de responsabilité dans l’acte de ses parents. Par conséquent, il est censé être libre et a droit à la prise en charge jusqu’à ce qu’il grandisse et devienne capable de gagner sa vie.

    Troisièmement, il est évident que la loi ne fait pas obligation à la mère d’assurer la dépense, l’allaitement et la garde au profit de son enfant légitime.

    Quant à la dépense, elle incombe au père. Quant à l’allaitement, on l’examine sous l’angle des intérêts du mari, de la mère et de l’enfant. Dans tous les cas, si elle s’abstenait d’assurer l’allaitement ou exigeait une salaire pour le faire, elle serait dans son droit et le père devrait trouver les moyens de faire allaiter son enfant car cette charge incombe exclusivement au père et il ne peut pas obliger la mère à l’assumer. Allah dit à ce propos : « Les mères allaitent leurs enfants pendant deux ans, etc. ». Ceci s’applique en cas d’aisance. En cas de difficultés, la règle à appliquer est ainsi formulée par le Très Haut : « Si vous êtes confrontés à des difficultés, on fera assurer l’allaitement par une autre (femme) ».

    Quant à la garde de l’enfant, elle revient en priorité à la mère eu égard à sa grande compassion pour l’enfant. Mais si elle renonce à ce droit, elle le perd et la garde reviendrait alors à une autre femme comme la grand mère ou une autre. Ceci fait l’objet d’une divergence de vues exposée aux chapitres appropriés des livres de droit.

    S’il en est ainsi pour l’enfant légitime, l’enfant naturel, a fortiori, ne pourrait entraîner pour son père une obligation d’allaitement ou de garde, à moins que l’on ne craigne sa perte. Dans ce cas, il peut être pris en charge par un homme fortuné parmi ceux qui exercent l’autorité ou leurs représentants. Voilà ce qui élucide l’ambiguïté. Allah le sait mieux.

    • L’enfant appartient au lit et le fornicateur reçoit la pierre

    Selon un hadith prophétique cité par Mouslim, le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur Lui) a dit : « l’enfant appartient au lit et le fornicateur reçoit la pierre ». L’imam an-Nawawi a dit : « le terme ‘al-a’air’ signifie fornicateur et l’expression « le fornicateur reçoit la pierre » signifie qu’on lui réserve la déception car il n’a aucun droit sur l’enfant. Les arabes disent familièrement : « Un tel recevra la pierre » c’est-à-dire qu’il sera déçu.

    • La filiation de l’enfant naturel n’est pas établie par rapport à son père.

    Sur la base du noble hadith prophétique : « l’enfant appartient au lit et le fornicateur reçoit la pierre», les jurisconsultes soutiennent que la filiation de l’enfant naturel n’est pas établie par rapport à son père du point de vue légal. Autrement dit, il n’existe aucun lien de paternité légal entre l’enfant et son auteur et celui ci ne pourrait pas l’obtenir par reconnaissance, d’après les dires des jurisconsultes.

    • Les avis des jurisconsultes sur la non affiliation de l’enfant naturel à son père

    Premièrement, Ibn Hazm az-Zahiri dit : « le Prophète (bénédiction et salut soient sur Lui) a d’un seul coup écarté tous les enfants adultérins quand il a dit : « le fornicateur recevra la pierre ».

    Le fornicateur est passible d’une peine et ne pourrait pas obtenir l’enfant par reconnaissance. Car l’enfant doit être affilié à sa mère qui l’a mis au monde et ne sera pas affilié à son père ; il peut hériter de sa mère et celle-ci aussi peut hériter de lui. En effet, le Prophète (bénédiction et salut soient sur Lui) a établi la filiation de l’enfant à sa mère en cas de désaveu de paternité, et l’a niée au père.

    Deuxièmement, selon le droit malékite, « le sperme du fornicateur est vicié et il ne peut pas lui donner un droit sur l’enfant (issu de ses oeuvres) par reconnaissance ».

    Troisièmement, le droit hanafite dit : « Quelqu’un a avoué avoir forniqué avoir une femme de condition libre et qu’un enfant en est né et il a été appuyé en cela par la femme en question. Dans ce cas , la filiation de l’enfant ne sera établi à aucun des intéressés, compte tenu des propos du Prophète (bénédiction et salut soient sur Lui) : « l’enfant appartient au lit et le fornicateur reçoit la pierre» car le fornicateur n’a pas de lit. Le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur Lui) a réservé au fornicateur la pierre, ce qui signifie qu’il n’a aucun droit de paternité.

    • L’enfant adultérin est affilié à sa mère

    L’enfant adultérin ne peut pas être affilié à son auteur fornicateur par sa reconnaissance par celui-ci comme nous l’avons déjà dit. Mais il sera affilié à sa mère s’il s’avère que c’est celle qui l’a bien mis au monde.

    Dans le Mabsout d’al-Sarakhsi, il est écrit : « Si quelqu’un avoue avoir forniqué avec une femme et prouve qu’un enfant en est né et reçoit la confirmation des faits par sa partenaire, aucun des deux intéressés n’obtiendra l’affiliation de l’enfant, compte tenu des propos du Prophète (bénédiction et salut soient sur Lui) : « l’enfant appartient au lit et le fornicateur reçoit la pierre». Car le fornicateur n’a pas de lit. Si l’accoucheuse atteste la naissance de l’enfant, l’affiliation est établie par rapport à la femme, à l’exclusion de l’homme car l’établissement de l’affiliation dépend de l’enfantement constaté par l’accoucheuse ayant assisté physiquement à la délivrance ».
    Désormais, la plume est rangée et l'encre des pages séchée...

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    • #3
      Enfants adultérins - Suite

      • Le mariage du fornicateur avec sa partenaire

      Dans les Fatawa indiennes de droit hanafites, il est écrit : « Si quelqu’un fornique avec une femme et que celle-ci tombe enceinte et qu’il l’épouse ensuite avant qu’elle ne mette son enfant au monde. Si l’accouchement a lieu dans six mois ou plus, la filiation est établie par rapport au père. Si l’accouchement a lieu dans moins de six mois, la filiation ne sera établie par rapport au père que s’il la réclame en se contentant d’affirmer qu’il est son enfant sans préciser qu’il l’ait fait grâce à la fornication. Car s’il va jusqu’à faire cette précision, il perd son droit à la paternité et l’enfant n’héritera pas de lui ».

      Dans al-Moughni d’Ibn Qudama, le hanbalite, on lit : « L’enfant qui a fait l’objet d’un désaveu de paternité peut être affilié à son père sur la demande de ce dernier. Quant à l’enfant naturel, il ne peut pas être affilié à son auteur par sa reconnaissance par celui-ci, même s’il en fait la demande selon l’avis de la majorité des ulémas. L’avis le plus juste est que l’enfant naturel ne peut pas être affilié au fornicateur, que celui-ci épouse sa partenaire pendant sa grossesse et qu’elle accouche moins de six mois après la conclusion du mariage ou accouche sans mariage.

      Mais si le père demande à ce que l’affiliation lui soit établie sans préciser que l’enfant est illégitime, on le lui attribue par rapport aux dispositions qui lui sont applicables ici-bas. Ce serait aussi le cas s’il épousait sa partenaire pendant sa grossesse et que celle-ci accouche après la durée minimale d’une grossesse et que l’homme observe le silence ou réclame l’enfant sans préciser qu’il est illégitime. Dans ces cas, lui est reconnue une affiliation impliquant l’application des dispositions légales régissant les affaires d’ici-bas.

      Extrait du livre intitulé al-mufassal fi ahkam almar’a, p. 381.
      Désormais, la plume est rangée et l'encre des pages séchée...

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      • #4
        plumedislam

        ton texte est enrichissant mais personnellement si j'aurai un enfant hors mariage je n'irai voir personne pour demander à qui il appartient ni ce que je dois en faire avec
        j'assume mes responsabilités (une mère ...point final)
        " Le savoir que l'on ne complète pas chaque jour diminue tous les jours. "
        Proverbe Chinois

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        • #5
          Zlabya

          Si tu relis le texte que Plume nous a copié, ce que tu ferais est justement ce qui est à faire et nul n'a le droit de te dire quoi que ce soit ni même d'essayer de te le prendre. Et je ferais pareil que toi....
          Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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          • #6
            Je te remercie enormement plumedislam pour cette reponse detaillé et plein de sources interessantes. J'avoue que c'est un nouveau domaine pour moi.
            Cependant dans les cas que tu as cités le pere etait "connu" (et dans ce cas j'ai encore des questions)

            mais qu'en est-il dans le cas ou le pere est inconnu?
            Sont les jugements que tu as cités valables ds ce cas aussi ?

            Dans plusieurs cas la situation se presente ou une femme accouche d'u bebe qui est le resultat d'une relation amoureuses hors mariage alors pas Halal, apres quoi le pere disparait et ne donne plus signe de lui.

            Dans ce cas et selon les lois actuelles ds les pays musulmanes:
            ont la mere et son fils le statut social d'une famille ?

            J'ai entendu dire qu'il y a un verset ou un hadith qu stipule que l'enfant doit porter le forcement le nom de son pere et doit etre affilé a lui.
            Il doit avoir une emission sur Alazeera traitant ce probleme au Maroc je vais essayer de la trouver

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            • #7
              @Zlabiya, Zwina

              Oui actullement c'est la tendance a suivre surtout si on vit en europe, mais il y a des femmes qui soufrent enormement de ce probleme ds les pays musulmans.
              J'espere trouver cette emission sur Aljazeera elle parait qu'elle etait tres interessante

              Commentaire


              • #8
                Tizi

                Non relis le texte qu'a mis Plume, l'enfant peut porter le nom de la mère et c'est hallal. Un enfant ne peut être de père inconnu car la mère sait forcément qui en est le père. Après si celui ci n'assume pas ses responsabilités pourquoi lui courir après pour lui réclamer quoi que ce soit ?? Le jour venu il paiera pour cet abandon .
                Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

                Commentaire


                • #9
                  @zwina

                  Oui j'ai lu tout le texte, mais j'ai conclu que juridiquement si le pere ne se presente pas (juridiquement) comme telle alors l'enfant va être declaré comme de pere inconnu !!!

                  Le problème est que parfois ou souvent cette mère et son enfant ne forment juridiquement pas une famille, Alos tu peux imaginer les consequnces: pas de carnet de familles, pas de droit aux soins medicaux, aide sociale, scolarié .....

                  C'est a dire que la femme et son enfant vivent en clandestin ds leurs propres pays. En plus beaucoup de famille se distancent ca rrement d'eux car il leur apportent la honte (al 3ar). C'est tres serieux comme probleme

                  Commentaire


                  • #10
                    Non justement ils ne vivent pas dans la clandesnitité, la mère a son livret de famille, ils ont droit aux soins et à la scolarité. En Algérie, les enfants de père inconnu sont pris en charge à partir de 12 ans (si la mère le souhaite) par l'armée algérienne. Leurs études et leur formation sont entièrement gratuites. Pareil au Maroc, en Tunisie et dans d'autres pays.
                    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

                    Commentaire


                    • #11
                      Mais quelle reconnaissance dans la société ou la famille (en l'occurence celle de la mere) dans laquelle ils vivent, je crois que c'est la le sens du questionnement...

                      Commentaire


                      • #12
                        Voilà j'ai trouvé l'emission d'Aljazeera sur ce sujet que vous pouvez lire ici:
                        http://www.aljazeera.net/channel/arc...chiveId=105465

                        En plus il y a un interview interessant que j'ai trouvé aussi, j'ai voulu donner le lien mais il n'est pas visualisé ici alors je l'ai posté en entier:

                        Soumaya Naamane Guessous à Emarrakech : 'Il n’y a rien de plus touchant qu’une fille enceinte'

                        eMarrakech - Professeur universitaire, sociologue, et écrivain, Soumaya Naamane Guessous, revient occuper le devant de la scène avec son dernier livre «grossesse de la honte» coécrit avec son mari Chakib Guessous. L’auteur du «Printemps et automne sexuel » nous parle, 'au-delà de toute pudeur' de sa dernière œuvre axée sur une investigation du terrain. Soumaya Naamane Guessous vient d’être nommée par le Président Chirac, Chevalier de la Légion d'Honneur. Rencontre.

                        Grossesse de la honte - Pourquoi avez-vous opté pour cet intitulé?

                        Il n’y a rien de plus touchant qu’une fille enceinte. Son regard est éteint, bas, et voilé de honte. La femme enceinte affiche fièrement son ventre et le caresse, comme pour savourer pleinement les délices de la maternité. Les filles sont repliées sur elles-mêmes, le dos courbé, la tête enfouie entre les épaules pour cacher le fruit de la honte.
                        La grossesse est vécue comme un calvaire. Exclues de chez elles, marginalisées par la société, les filles perçoivent leur grossesse comme la personnification du déshonneur. La grossesse est donc celle de la honte, telle que l’a décidée la société. Alors que le partenaire, n’est nullement inquiété!

                        La loi marocaine vient de reconnaître avec la moudawana, le droit des enfants nés suite à une relation extraconjugale, Dans quelle mesure cette disposition a influencé le fil conducteur dans l’écriture de votre livre?

                        Non, le nouveau Code de la Famille n’a pas reconnu les enfants nés d’une relation extraconjugale. Il a reconnu seulement les enfants nés après des fiançailles traditionnelles des parents. La fille doit prouver que son partenaire l’a bien demandée en mariage, selon la tradition, qu’elle se rendait chez sa belle-famille et que son fiancé la visiter chez ses parents, au vu et au su du voisinage.
                        Le Code de la Famille a été lu par de très rares personnes, ce qui donne lieu à toutes sortes d’interprétations et d’informations erronées.
                        Si le fiancé refuse de reconnaître l’enfant, la fille peut déposer une plainte auprès du juge et présenter des témoins qui prouvent qu’il y a eu réellement des fiançailles officieuses. C’est le seul cas où le juge peut ordonner une recherche d’ADN.
                        Le centre de Transfusion Sanguine de Casablanca peut, avec ordonnance du juge, procéder au test. Sans fiançailles officieuses et sans décision du juge, aucun test ADN ne peut être effectué à la demande de la fille. Quant à l’enfant né hors fiançailles, le père n’est nullement tenu de le reconnaître. Il peut être jugé pour fornication s’il prouve qu’il a eu une relation avec la fille. Il pourra être condamné à 2 à 6 mois d’emprisonnement. A sa sortie de prison, il n’a aucune obligation vis à vis de l’enfant! La fille peut alors procurer son propre nom de famille à son enfant. Dans ce cas, elle a besoin de l’autorisation de son père ou de son frère !
                        Or, la majorité écrasante des filles mères se sauvent de chez elles par crainte de la violence de leur famille. Sinon, si la famille est informée, elle la chasse avec une violence indigne de l’être humain.Elle peut alors donner un nom de famille à son enfant. Ce qui est relativement nouveau, car, il y a quelques années, les enfants naturels portaient la mention « père inconnu » ou « X ». Ce qui les persécutait toute leur vie.
                        L’agent de l’état civil lui donne une liste de noms, commençant tous par « Abd » (Abderrahman, Abdellah…), parmi laquelle elle choisit un nom pour son enfant.


                        Un livre co-écrit par une femme et un homme- Qu est ce que cela veut dire?

                        C’est plutôt, un livre écrit par un couple ! C’est original. Mon mari est médecin radiologue et également socio-anthropologue. IL a fait une étude de référence sur le travail des enfants au Maroc : «L’exploitation de l’innocence», chez EDDIF. Il a donc une double formation qui lui permet une ouverture importante tant sur le médical que sur les sciences sociales.
                        Ce livre, écrit à quatre mains a été une bonne expérience qui a scellé notre couple, au moment où notre fille cadette a quitté la maison pour rejoindre sa sœur à l’étranger pour ses études. Au lieu de nous lamenter sur notre sort et de pleurer le vide de la maison, nous avons canalisé nos énergies pour terminer cet ouvrage!

                        Les cas que vous avez évoqués dans votre livre sont-ils tous issus de l’association solidarité féminine?

                        Aïcha Chenna qui est très engagée dans la protection des filles mères nous a harcelés pendant trois ans pour qu’on fasse cette étude. Elle a mis à notre disposition son association, son équipe et sa logistique. Nous avons effectivement enquêté ses pensionnaires, mais nous avons également évoqué le cas des associations au nord et au sud. Nous avons parcouru le Maroc pour rencontrer les filles en difficulté, repérées grâce à nos contacts et aux diverses associations.

                        Vous évoquez l'ampleur des tabous, Dans quel sens Grossesse de la honte brise les non dits de la société marocaine?

                        C’est un livre très douloureux à la lecture. Les récits des filles mères sont très émouvants et donnent parfois la nausée. C’est une réalité très dure, mais qui devait être dévoilée au grand public. Les Marocains peuvent être très sévères, voire cruels dans leurs jugements à l’égard des filles mères. Les associations se battent avec peu de moyen. L’état est quasi absent. Que ce soit Aïcha Chenna, mon mari ou moi-même, nous avons voulu sensibiliser toutes les parties concernées au danger d’un phénomène croissant. Nous avons voulu aussi prouver que ces filles mères ne sont pas des prostituées. Mais une grande partie d’entre elles finissent dans la prostitution, car elles sont non prises en charge et rejetées par les leurs.
                        Nous avons également voulu prouver que l’islam est manipulé pour justifier le rejet ces filles et leurs enfants par leur famille et par la société. Les familles agissent par peur du regard des autres et des médisances et non pas par égard à la religion ! Nous avons parcouru le Coran et nous n’avons pas trouvé trace de cruauté recommandé vis à vis de ces cas. Bien au contraire. L’islam recommande le pardon, la reconnaissance des enfants naturels puisqu’ils sont d’office musulman!

                        Pensez-vous que votre livre peut être traduit en d’autres formes médiatiques telles que les documentaires ?

                        Nous souhaiterons vivement que le sujet soit repris par les masses médias. Ces filles sont, pour la majorité, victimes d’abus de confiance. Ayant subi les drames du travail précoce, la violence des parents et des employeurs, elles sont assoiffées de tendresse et se jettent dans les bras des premiers hommes qui leurs promettent le mariage. Elles sont très naïves et ne se protègent pas lors de l’acte sexuel parce qu’elle n’ont pas reçu d’éducation sexuelle.
                        Il serait vraiment souhaitable que nos chaînes de télévision produisent des documentaires et encouragent les films qui traitent de ces sujets pour éduquer notre jeunesse et surtout pour responsabiliser les hommes.
                        Ce qui suppose que l’on cesse d’être hypocrite et d’adopter la politique de l’autruche et que l’on reconnaisse que dans notre société il y a une vie sexuelle pré maritale. Il faudrait aussi durcir les lois qui protègent les mineurs car il y a trop de laxisme à ce niveau.

                        De quoi, vous vous inspirez? Et quelle est votre philosophie dans l’écriture?

                        Nous nous inspirons de la réalité que nous allons chercher sur place, même s’il faut marcher des heures, traverser des rivières à pieds, escalader des montagnes.
                        Ce n’est pas toujours aisé comme tache, c’est coûteux financièrement. Mais nous récoltons tellement de satisfaction auprès des familles qui nous accueillent si généreusement. Nous découvrons notre pays qui est si méconnu par ses citoyens. Nous regrettons qu’il y ait très peu de chercheurs marocains qui travaillent sur le terrain. Très peu d’étudiants qui quittent les bibliothèques pour chercher l’information ailleurs que dans les livres.


                        Grossesses de la honte - S. Naamane & Chakib Guessous
                        Format : 13x20,5, 240 pages
                        ISBN : 9954-415-37-8
                        Parution : 2005
                        Prix : 40 Dh

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                        • #13
                          @zwina
                          merci Zwina, je savais pas que c'etait ainsi reglé juridiquement je vais essayer de trouver les articles ladessus . Et si tu sais les paragraphes qui reglent ce sujet en Algerie ca serait sympa de les poster aussi.

                          @Jasmine
                          En fait les deux sont demandés la situation juridique et la situation sociale et celle ci elle peut engendrer plusieurs cotés. Le point de vu de l'Islam est aussi demandé.

                          Commentaire


                          • #14
                            Voilà encore une fois la médisance qui prime sur le Coran établit........
                            Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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                            • #15
                              Voila je viens de lire l'interview (l'emission pas encore) et j'avoue y a plein de chose a dire. Je dois malheureusement maintennet quitter les lieux.

                              A ce soir peut etre alors
                              Salam

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