... extrait :
S’agissant de la séduction des femmes, son retour vers Dieu à travers leur amour consiste en ce
qu’il voit que le tout aime sa partie et aspire vers elle. En fait il n’a aimé que lui-même, parce que
la femme a été, à l’origine, créée à partir de l’homme, à partir de sa côte inférieure.
Il la place en lui-même dans la position de l’image à partir de laquelle Dieu a créé l’homme parfait,
c'est-à-dire à l’image de Dieu. Et Dieu en fait un miroir pour Son épiphanie. Or lorsqu’une chose
devient un miroir pour celui qui la regarde, celui-ci n’y voit que sa propre image. Ainsi lorsque le
serviteur voit dans cette femme son âme à travers son attachement à elle et son inclination vers
elle, il voit sa propre image. Et comme on t’a déjà indiqué que son image est à l’image de Dieu
dans laquelle Il l’a existencié, il n’a vu que la Vérité, mais avec un désir d’amour, de plaisir et
d’attachement. Il s’y est éteint vraiment avec un amour sincère.
Il l’a confronté avec son essence d’une confrontation identitaire. C’est pourquoi il s’éteint en elle
parce que chaque partie en lui se trouve en elle. Et comme l’amour est diffus à travers toutes ses
parties, il s’attache en entier à elle. Voilà pourquoi il s’éteint totalement dans ce qui est son
prototype, contrairement à son amour de ce qui n’est pas identique à lui. Il fait un avec son bienaimé
au point de dire : « Je suis celui que j’aime, et celui que j’aime c’est moi ». D’autres ont dit
dans cette station : « Je suis Dieu ».
Donc si tu aimes une personne comme toi de cet amour et que ta contemplation pour elle te
ramène de cette manière vers Dieu, tu es alors de ceux qui sont aimés de Dieu. Et cette épreuve
séductrice sera une épreuve qui t’a apporté le cadeau de la bonne direction.
Quant à l’autre voie dans l’amour des femmes, c’est qu’elles sont des lieux de réaction et de
conception pour la manifestation des essences et des exemplaires en chaque espèce. Nul doute,
d’ailleurs, que Dieu n’a aimé les essences du monde avant son existentiation que du fait que ces
essences sont des lieux de réaction. Aussi, lorsqu’Il s’est adressé à elles en vertu de Son attribut de
volonté, Il leur a dit « Soyez ! » et elles furent. Ainsi, Son royaume est apparu à travers elles dans
l’existence. Et ces essences ont reconnu à Dieu Son droit à la divinité. Il est donc Le Dieu que, par
leur état, ces essences ont adoré avec tous Ses Noms ; peu importe qu’elles aient connu ces Noms
ou non. Ainsi, il n’y a pas un seul Nom divin sans que le serviteur ne s’y manifeste par son image et
son état, même s’il ignore l’effet de ce Nom. Ceci se rapporte à ce que l’Envoyé de Dieu – qu’Allah
prie sur lui et le salue ! - a dit dans son invocation des Noms divins : « Ou d’un Nom que Tu as
gardé auprès de Toi dans Tes mystères ou que Tu as appris à quelqu’un parmi Tes créatures !
», il veut dire parmi Ses Noms ; c'est-à-dire qu’il connaît son essence concrète au point de le
distinguer des autres par la connaissance. En effet beaucoup de choses dans l’homme sont par la
forme et l’état sans qu’il le sache alors que Dieu sait sur lui que cela existe en lui ; ainsi s’il aime la
femme pour ce que nous avons indiqué, son amour pour elle le ramène à Dieu et cela constitue un
bienfait de la séduction à son endroit, et Dieu l’aime du fait de son retour vers Lui à travers son
amour pour elle.
Quant à son attachement à une femme particulière à l’exclusion de toute autre – même si les
réalités que nous avons évoquées sont diffuses en toute femme -, ceci est du à une affinité
spirituelle entre ces deux personnes sur la plan de la constitution, du tempérament et de la vision
spirituelle. Ce type d’attachement peut conduire à un terme déterminé ou indéterminé et n’est
rompu que par la mort. Cela dit l’attachement ne disparaît pas, comme dans le cas de l’amour du
Prophète – qu’Allah prie sur lui et le salue ! - pour ‘Aïsha ; en effet il l’aimait plus que toutes ses
épouses, et également de son amour pour Abou Bakr qui était son père. Ce sont ces affinités
secondes qui déterminent les personnes, quant à la cause première, c’est celle que nous avons
indiquée. Il en va de même de l’amour absolu, de l’audition absolue et de la vision absolue qui sont
le propre de certains serviteurs de Dieu et qui ne portent pas sur une personne particulière dans le
monde à l’exclusion de toute autre. En effet, pour eux, tout être présent est un bien-aimé qui les
absorbe et les occupe. Malgré cela, à côté de cette propension générale, il y a nécessairement une
inclination pour certaines personnes en raison d’une affinité particulière, car la constitution du
monde offre ceci à certaines individualités et ceci implique nécessairement la restriction. Or
l’homme parfait est celui qui unit la restriction et la généralisation. Ainsi la généralisation, c’est
comme dans la Parole du Prophète – qu’Allah prie sur lui et le salue ! - : « On m’a donné d’aimer,
de votre bas monde, trois choses : les femmes… ».
Quant à l’exemple de la restriction, c’est comme ce qu’on a rapporté au sujet de son amour pour
‘Aïcha qui était plus grand que son amour pour ses autres épouses en raison d’une affinité
spirituelle d’ordre divin qui l’a attaché plus exclusivement à elle, tout en aimant la gent féminine
en général.
Voilà donc ce que nous avons indiqué sur cet aspect particulier, ce qui est largement suffisant pour
celui qui saisit parfaitement.
(Cheikh Muhyî-d-Dîn Ibn Arabî, Kitâb al-wasâyâ, traduit de l’arabe par Mohamed al-Fateh : Paroles
en Or, édition Iqra)
S’agissant de la séduction des femmes, son retour vers Dieu à travers leur amour consiste en ce
qu’il voit que le tout aime sa partie et aspire vers elle. En fait il n’a aimé que lui-même, parce que
la femme a été, à l’origine, créée à partir de l’homme, à partir de sa côte inférieure.
Il la place en lui-même dans la position de l’image à partir de laquelle Dieu a créé l’homme parfait,
c'est-à-dire à l’image de Dieu. Et Dieu en fait un miroir pour Son épiphanie. Or lorsqu’une chose
devient un miroir pour celui qui la regarde, celui-ci n’y voit que sa propre image. Ainsi lorsque le
serviteur voit dans cette femme son âme à travers son attachement à elle et son inclination vers
elle, il voit sa propre image. Et comme on t’a déjà indiqué que son image est à l’image de Dieu
dans laquelle Il l’a existencié, il n’a vu que la Vérité, mais avec un désir d’amour, de plaisir et
d’attachement. Il s’y est éteint vraiment avec un amour sincère.
Il l’a confronté avec son essence d’une confrontation identitaire. C’est pourquoi il s’éteint en elle
parce que chaque partie en lui se trouve en elle. Et comme l’amour est diffus à travers toutes ses
parties, il s’attache en entier à elle. Voilà pourquoi il s’éteint totalement dans ce qui est son
prototype, contrairement à son amour de ce qui n’est pas identique à lui. Il fait un avec son bienaimé
au point de dire : « Je suis celui que j’aime, et celui que j’aime c’est moi ». D’autres ont dit
dans cette station : « Je suis Dieu ».
Donc si tu aimes une personne comme toi de cet amour et que ta contemplation pour elle te
ramène de cette manière vers Dieu, tu es alors de ceux qui sont aimés de Dieu. Et cette épreuve
séductrice sera une épreuve qui t’a apporté le cadeau de la bonne direction.
Quant à l’autre voie dans l’amour des femmes, c’est qu’elles sont des lieux de réaction et de
conception pour la manifestation des essences et des exemplaires en chaque espèce. Nul doute,
d’ailleurs, que Dieu n’a aimé les essences du monde avant son existentiation que du fait que ces
essences sont des lieux de réaction. Aussi, lorsqu’Il s’est adressé à elles en vertu de Son attribut de
volonté, Il leur a dit « Soyez ! » et elles furent. Ainsi, Son royaume est apparu à travers elles dans
l’existence. Et ces essences ont reconnu à Dieu Son droit à la divinité. Il est donc Le Dieu que, par
leur état, ces essences ont adoré avec tous Ses Noms ; peu importe qu’elles aient connu ces Noms
ou non. Ainsi, il n’y a pas un seul Nom divin sans que le serviteur ne s’y manifeste par son image et
son état, même s’il ignore l’effet de ce Nom. Ceci se rapporte à ce que l’Envoyé de Dieu – qu’Allah
prie sur lui et le salue ! - a dit dans son invocation des Noms divins : « Ou d’un Nom que Tu as
gardé auprès de Toi dans Tes mystères ou que Tu as appris à quelqu’un parmi Tes créatures !
», il veut dire parmi Ses Noms ; c'est-à-dire qu’il connaît son essence concrète au point de le
distinguer des autres par la connaissance. En effet beaucoup de choses dans l’homme sont par la
forme et l’état sans qu’il le sache alors que Dieu sait sur lui que cela existe en lui ; ainsi s’il aime la
femme pour ce que nous avons indiqué, son amour pour elle le ramène à Dieu et cela constitue un
bienfait de la séduction à son endroit, et Dieu l’aime du fait de son retour vers Lui à travers son
amour pour elle.
Quant à son attachement à une femme particulière à l’exclusion de toute autre – même si les
réalités que nous avons évoquées sont diffuses en toute femme -, ceci est du à une affinité
spirituelle entre ces deux personnes sur la plan de la constitution, du tempérament et de la vision
spirituelle. Ce type d’attachement peut conduire à un terme déterminé ou indéterminé et n’est
rompu que par la mort. Cela dit l’attachement ne disparaît pas, comme dans le cas de l’amour du
Prophète – qu’Allah prie sur lui et le salue ! - pour ‘Aïsha ; en effet il l’aimait plus que toutes ses
épouses, et également de son amour pour Abou Bakr qui était son père. Ce sont ces affinités
secondes qui déterminent les personnes, quant à la cause première, c’est celle que nous avons
indiquée. Il en va de même de l’amour absolu, de l’audition absolue et de la vision absolue qui sont
le propre de certains serviteurs de Dieu et qui ne portent pas sur une personne particulière dans le
monde à l’exclusion de toute autre. En effet, pour eux, tout être présent est un bien-aimé qui les
absorbe et les occupe. Malgré cela, à côté de cette propension générale, il y a nécessairement une
inclination pour certaines personnes en raison d’une affinité particulière, car la constitution du
monde offre ceci à certaines individualités et ceci implique nécessairement la restriction. Or
l’homme parfait est celui qui unit la restriction et la généralisation. Ainsi la généralisation, c’est
comme dans la Parole du Prophète – qu’Allah prie sur lui et le salue ! - : « On m’a donné d’aimer,
de votre bas monde, trois choses : les femmes… ».
Quant à l’exemple de la restriction, c’est comme ce qu’on a rapporté au sujet de son amour pour
‘Aïcha qui était plus grand que son amour pour ses autres épouses en raison d’une affinité
spirituelle d’ordre divin qui l’a attaché plus exclusivement à elle, tout en aimant la gent féminine
en général.
Voilà donc ce que nous avons indiqué sur cet aspect particulier, ce qui est largement suffisant pour
celui qui saisit parfaitement.
(Cheikh Muhyî-d-Dîn Ibn Arabî, Kitâb al-wasâyâ, traduit de l’arabe par Mohamed al-Fateh : Paroles
en Or, édition Iqra)