Palm Springs, Etats-Unis — Une greffe de moelle osseuse dont a bénéficié un américain atteint de leucémie a conduit à remplacer ses cellules sanguines, comme espéré, mais pas seulement. Le cas est décrit par des chercheurs de la police scientifique américaine, qui révèlent notamment que seul l’ADN du donneur apparait dans le sperme de l’individu. Un cas de chimérisme qui interroge sur le risque de mauvaise interprétation des analyses ADN utilisées dans les enquêtes criminelles.
Les chercheurs ont décrit ce cas lors du dernier congrès international de la police scientifique, l’International Symposium of Human Identification (ISHI) [1].
Dans quelle proportion l’ADN d’un donneur de moelle osseuse est-il réparti dans les tissus du patient greffé ? Depuis que des enquêtes criminelles ont été perturbées par l’implication d’un individu chimère – un individu constitué de populations de cellules génétiquement distinctes – la question suscite beaucoup d’intérêt dans la police scientifique, qui souhaite désormais prendre en compte cette éventualité dans les recherches d’ADN sur les scènes de crime.
Echantillons de poils, de sperme et de salive
Lorsque Chris Long a reçu une greffe de moelle osseuse pour traiter une leucémie myéloïde aiguë, ses collègues du département de médecine légale de la police du comté de Washoe, aux Etats-Unis, y ont vu l’opportunité de se pencher sur le sujet. Ils lui ont alors proposé de participer à une étude pour analyser son profil ADN pendant les quatre années qui ont suivi la greffe.
Pour cela, des prélèvements de sperme ont été régulièrement effectués et analysés. Des tests ADN ont également été menés sur des échantillons prélevés au niveau de l’épithélium de l’intérieur des joues, sur la langue et sur les lèvres. Des cheveux et des poils du torse ont aussi été soumis à une analyse ADN.
Les résultats montrent sans surprise une progression rapide du taux de remplacement de l’ADN de l’hôte par l’ADN du donneur dans le sang. Dans un délai de 11 jours après la greffe, l’ADN du donneur représente 41% de l’ADN détecté dans le sang. A 16 jours, ce taux de remplacement s’élève déjà à 96%. Au bout de quatre mois, toutes les cellules sanguines sont issues de la greffe.
De manière plus surprenante, cette progression s’observe aussi dans le sperme, à un rythme plus lent. A un an, l’analyse du liquide séminal révèle que l’ADN du donneur constitue déjà 87% de l’ADN total. Ce taux de remplacement se réduit pour passer à 64% à deux ans, avant d’augmenter à nouveau pour atteindre les 100% à trois ans.
Etant donné que l’individu a subi une vasectomie avant de recevoir la greffe de moelle osseuse, les cellules présentes dans le liquide séminal analysé ne proviennent donc pas des testicules. En revanche, il pourrait s’agir de cellules immunitaires, qui s’infiltrent naturellement dans l’épithélium de la paroi interne de l’urètre.
medscape.
Les chercheurs ont décrit ce cas lors du dernier congrès international de la police scientifique, l’International Symposium of Human Identification (ISHI) [1].
Dans quelle proportion l’ADN d’un donneur de moelle osseuse est-il réparti dans les tissus du patient greffé ? Depuis que des enquêtes criminelles ont été perturbées par l’implication d’un individu chimère – un individu constitué de populations de cellules génétiquement distinctes – la question suscite beaucoup d’intérêt dans la police scientifique, qui souhaite désormais prendre en compte cette éventualité dans les recherches d’ADN sur les scènes de crime.
Echantillons de poils, de sperme et de salive
Lorsque Chris Long a reçu une greffe de moelle osseuse pour traiter une leucémie myéloïde aiguë, ses collègues du département de médecine légale de la police du comté de Washoe, aux Etats-Unis, y ont vu l’opportunité de se pencher sur le sujet. Ils lui ont alors proposé de participer à une étude pour analyser son profil ADN pendant les quatre années qui ont suivi la greffe.
Pour cela, des prélèvements de sperme ont été régulièrement effectués et analysés. Des tests ADN ont également été menés sur des échantillons prélevés au niveau de l’épithélium de l’intérieur des joues, sur la langue et sur les lèvres. Des cheveux et des poils du torse ont aussi été soumis à une analyse ADN.
Les résultats montrent sans surprise une progression rapide du taux de remplacement de l’ADN de l’hôte par l’ADN du donneur dans le sang. Dans un délai de 11 jours après la greffe, l’ADN du donneur représente 41% de l’ADN détecté dans le sang. A 16 jours, ce taux de remplacement s’élève déjà à 96%. Au bout de quatre mois, toutes les cellules sanguines sont issues de la greffe.
De manière plus surprenante, cette progression s’observe aussi dans le sperme, à un rythme plus lent. A un an, l’analyse du liquide séminal révèle que l’ADN du donneur constitue déjà 87% de l’ADN total. Ce taux de remplacement se réduit pour passer à 64% à deux ans, avant d’augmenter à nouveau pour atteindre les 100% à trois ans.
Etant donné que l’individu a subi une vasectomie avant de recevoir la greffe de moelle osseuse, les cellules présentes dans le liquide séminal analysé ne proviennent donc pas des testicules. En revanche, il pourrait s’agir de cellules immunitaires, qui s’infiltrent naturellement dans l’épithélium de la paroi interne de l’urètre.
medscape.
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