Un maitre a raconté ceci : « La description élogieuse que l’on m'avait faite d’un homme du Maghreb, ce que l’on m’avait dit de sa sagesse (et de sa connaissance) ‘” ainsi que de ses paroles (dont on m'avait vanté les qualités), tout cela m'incita à le rencontrer. Je pris donc la route du Maghreb, et me rendis auprès de lui. Je restai quarante jours à sa porte. Il sortait de sa demeure pour aller à la mosquée au moment prévu pour chaque prière, et il en revenait comme plongé dans un extrême désarroi, sans adresser la parole (ni à moi ni) à qui que ce soit. (J'en fus peiné et) je lui dis alors : « Voici quarante jours que je suis resté ici, et je constate que tu ne me parles pas !— Ma langue, me répondit-il, est une bête féroce, si je la laisse en liberté, elle me dévore. — Que Dieu te fasse miséricorde ! donne-moi un conseil spirituel (mato’iza) que je retiendrai de toi. — Agiras-tu en conséquence ? — Certes oui, si Dieu le veut. — N'’aie pas l'amour de ce bas monde, me répondit-il, et considère que la pauvreté est une richesse, que l'épreuve envoyée par Dieu est une grâce, que la privation est un don si elle vient de Dieu, que la solitude avec Dieu remplace les relations familières, que l’abaissement est un honneur, (que la vie est une mort, que l’ostentation est une faute, que le désespoir est un oubli de Dieu), que l’obéissance est un gagne-pain et la remise confiante à Dieu un moyen de subsistance, et que Dieu est une protection contre toute adversité (variante : « contre toute chose »). Puis il resta après cela sans me parler durant un mois. Je lui dis alors :« Que Dieu te fasse miséricorde ! je voudrais retourner dans mon pays, peut-être jugeras-tu bon de m'instruire encore. — Ce que tu as entendu ne La donc pas suffi ? — Que Dieu te fasse miséricorde ! je suis un débutant, dépourvu de toute science. — Vraiment ? — Oui. - Sache alors que pour celui qui renonce au monde, la nourriture est ce qu'il trouve, la demeure est le lieu qu’il atteint, et le vêtement ce qui le rend décent, que la retraite remplace pour lui la réunion et que le Coran lui tient lieu d’entretien, que ses relations avec Dieu le Tout-Puissant qui impose Sa volonté, sont sa seule société que l'invocation de Dieu est sa seule amie, (que l’ascèse est sa seule compagne), que le silence est son bouclier, que la crainte est sa route, le désir sa monture, et les bons conseils la seule nourriture dont il ait besoin. (Sache encore que tirer la leçon de l'expérience est sa seule méditation), que la patience est son seul appui, (que le sol est son unique couche), que les justes sont ses seuls frères, que la sagesse constitue ses seuls propos, et que la raison est son seul guide. (Sache aussi que la maîtrise de soi — ou « la science », selon une variante — est son seul intime, que la remise confiante à Dieu est son seul gain), que la faim est sa seule pitance, que les pleurs sont son constant comportement, et que Dieu est son unique secours ! — Que Dieu te fasse miséricorde ! comment (dans ces conditions le serviteur) discernes-il les progrès des insuffisances ? — Par l'examen de son âme (et en lui demandant des comptes. Cela suffit pour toi maintenant, conclut-il, cela suffit) . »
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La description élogieuse d’un homme du Maghreb
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Pour un ascète ça pourrait aller ,mais pour le reste des humains (maghrébins dans ce cas ) c'est la catastrophe ,la résignation dans toute sa splendeur ,le renoncement de tout progrès si ce n'est a la vie elle-même .
Peut-être que c'est à cause de ces "maîtres",c'était peut-être la philosophie ambiante ,que la région n'a pas connu de grands progrès au moment des grandes explorations et découvertes ......
Je me pose des questions ,je n'ai aucune affirmation .L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit.”Aristote
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Bonjour Molker,
Tu devrais la dézipper plus souvent. J'adore te lire.
Mais j'ai toujours peur que les autres prennent mal ce que je dis et la polémique me fatigueL’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit.”Aristote
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Il n'y a aucun mal a discuter objectivement et sans manifestation de colère.
Les écrits que j'ai posté dernièrement sont de maitres mystiques des premiers siècles de l'islam et tout doit se rapporter à leur époque. Tant il est concevable de croire que les populations d’antan se contentaient de ce qui se trouvait et tant il faut comprendre que leur renoncement était plus facile et évident. On pourrait même penser que ces populations vivaient " un renoncement de fait " . Comment parler , en ces époques, de renoncement à la consommation de biens ( actuellement disponibles à tous ) qui n'existaient pas en ces temps ? Il va de soit qu'il était très facile de faire de l'ascétisme ...!
Aujourd’hui, il n'est pas concevable , et même impossible, de revivre les conditions de pauvreté normatives qui étaient établies naturellement car même dans le cas d'une volonté affichée de sincérité et de dévouement à Dieu , personne ne pourra ne pas être affecté par les commodités modernes telles les Électroménagers, les transports, le confort de toute nature etc...et tout le tralala des temps modernes.
Si j'ai posté ces écrits, c'est simplement pour en extraire les formes et les principes élémentaires à leurs lectures.
Voilà !
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Voyons Wahrani ,de tous les temps (depuis l'antiquité ) le renoncement (non spirituel ) était uniquement pour les pauvres et les faibles ,
Il y a toujours eu des sociétés d'abondances et de raffinements .L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit.”Aristote
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Bon ! Et bien molker, je te suggère de citer les " abondances et de ( les ) raffinements " dont tu fais état !
Relisons l'histoire de cette sainte femme qui avait tous ses fils émirs et propriétaires des terres avoisinantes, imagine de quels ornements étaient dotés ces somptueux palais et de quels mets délicieux se délectaient ces gens !
Moi perso, j'imagine des prisons dorées où les habitudes et les routines journalières ennuyaient inexorablement les locataires car à par les murs en pierres , les couvertures et les riches étoffes, les mets succulent de fruits et quelques fois de viandes il n'y avait absolument rien d'autres dans ces palais somptueux ! ! ! Et par conséquent , il était très aisé pour cette mère de se défaire de ces habitudes abrutissantes causés par l'ennui et la paresse .
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Qu'est ce qu'il y avait de somptueux dans ces sociétés ?
Y avait il ce que nous connaissons aujourd'hui ?
Nous voyons nous vivre dans ces palais sans rien d'autre que ce qui est sur la photo ?
sans avions, sans train, sans salle de bain, sans voitures, sans super marché , sans tele, sans internet, sans .....!!!!!
Passons y une semaine seulement et nous allons y mourir d'ennui ! ! !
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@ ice berg ,
D'habitude je n'interviens pas quand des mots mal utilisé n'ont pas de conséquences facheuses, mais ici je devais le faire pour une raison évidente d’interprétation erronée.
luxe
nom masculin
DÉFINITIONS
Caractère de ce qui est coûteux, raffiné, somptueux : Le luxe de la table.
Environnement constitué par des objets coûteux ; manière de vivre coûteuse et raffinée.
larousse.fr
luxure
nom féminin
LITTÉRAIRE
Goût immodéré, recherche et pratique des plaisirs sexuels, considérés comme immoraux.
google.com
luxure , nom féminin
Sens 1Luxure désigne l'abandon non refréné aux plaisirs charnels, le laisser-aller à la concupiscence.
Exemple : Peut-être que la luxure n'a été catégorisée comme péché que par des hommes frustrés de ne pas savoir s'abandonner pleinement.
Synonymes : concupiscence, débauche, dépravation
linternaute.fr
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Voyons Wahrani ,de tous les temps (depuis l'antiquité ) le renoncement (non spirituel ) était uniquement pour les pauvres et les faibles ,
Il y a toujours eu des sociétés d'abondances et de raffinements .
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Simple curiosité : tu en a lu beaucoup des livres arabes d'Histoire ?
Ex: on raconte bien l'épopée fabuleuse de Haroun El Rachid (qui vivait dans l’opulence), mais on connait moins l'histoire du peuple de Bagdad qui lui vivait dans le dénuement ...Dernière modification par infinite1, 16 juin 2020, 23h33.
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