Ce qu'il est obligatoire d'apprendre et de connaître pour tout musulman (Ibn Al Jawzî)
Al Imâm Abu-l-Faraj Ibn Al Jawzî As Siddîqî (qu'Allâh lui fasse miséricorde) a dit :
" En vérité, les savants ont divergé concernant ce qu'il est obligatoire de savoir pour tout musulman. Les théologiens (al mutakallimîn) ont dit qu'il s'agit de la théologie car une personne acquiert la connaissance du tawhîd et qui est Allâh (qu'Il soit exalté et magnifié) à travers elle. Les juristes (al fuqahâ) ont dit qu'il s'agit de la connaissance du licite et de l'illicite (al halâl wa al harâm). Les spécialistes du Qur°ân et ceux du hadîth ont dit qu'il s'agit de la connaissance du Qur°ân et de la sunnah car on acquiert toutes les connaissances à travers eux. Selon les soufis, il s'agit de la connaissance de la sincérité (al ikhlâs) et des maux du coeur. Il y a encore d'autres avis, mais il n'est pas préférable de se pencher dessus. Et Abû Tâlib Al Makkî (qu'Allâh lui fasse miséricorde) a dit quant à lui que c'est la connaissance des cinq piliers de l'Islâm.
L'avis correct est qu'il s'agit de la connaissance qui permet au serviteur de savoir comment se comporter à l'égard de son Seigneur. Et la façon de se comporter pour laquelle il est légalement responsable est de trois sortes :
* ce qui à trait à la croyance,
* ce qui à trait à ses actes,
* ce qui à trait à ce qu'il ne faut pas faire.
Ainsi, lorsqu'un garçon atteint l'âge de la puberté, la première chose qu'il lui est obligatoire est l'acquisition des connaissances tournant autour de la profession de foi et de son sens, même sans discursivité ou preuves particulières, car le Messager d'Allâh ﷺ ne s'est un jour contenté que de l'attestation d'un Arabe Bédouin sans lui enseigner un quelconque raisonnement logique ou une preuve. Ceci étant, ceci est ce qui s'impose à ce moment précis, mais il lui sera obligatoire ensuite de connaître les raisons et preuves qui lui permettront de connaître Allâh (qu'Il soit exalté et magnifié) [plus en détail].
Quand le moment où les prières deviennent obligatoire, il lui incombera d'apprendre comment se purifier et la manière de prier. S'il vit jusqu'au ramadan [et qu'il lui est obligatoire], il lui incombera d'apprendre comment jeûner. S'il possède une certain pécule [imposable] durant une année entière, alors il lui incombera d'apprendre comment donner la zakâh. Lorsque la période du Pèlerinage arrive, il lui incombera d'apprendre la manière d'accomplir le Pèlerinage.
Quant aux choses qu'il n'y a pas à apprendre, cela dépend des nécessités et cas [inhérents à la personne]. Ainsi, il n'est pas obligatoire à l'aveugle d'apprendre les règles concernant ce qui ne doit pas être regardé. De même, les muets ne sont pas obligés d'apprendre ce qui est interdit en matière de parole. Par contre, si une personne se trouve dans un pays où des substances intoxicantes sont disponibles ou que l'on y porte de la soie, il lui est obligatoire de connaître l'interdiction qui concerne ces sujets.
Concernant la croyance, il lui est obligatoire d'apprendre ce qui le concerne. Ainsi, si un doute lui venait à l'esprit à propos de la signification de l'attestation de foi, il lui devient alors obligatoire d'apprendre ce qui mettra fin à ce doute. A ce titre, s'il vie dans un pays où les innovations blâmables sont répandues, il lui incombe de connaître la réalité de cette affaire. De même, si un homme d'affaires se trouve dans un pays où la pratique de l'usure est monnaie courante, alors il lui est impératif de connaître la prohibition qui s'applique à l'usure."
Fin de citation.
Source : Minhâj Ul Qâsidîn de l'Imâm Abu-l-Faraj Ibn Al Jawzî As Siddîqî (qu'Allâh lui fasse miséricorde)