Il est chrétien, laïc, francophone, membre de l’académie française, invité d’une chaîne de télévision israélienne I24 … ces jours-ci, Amin Maalouf a réuni, en lui, tous les ingrédients pour se métamorphoser en diable dans le monde arabo-musulman en colère, toujours en colère.
Hier, aux yeux de ses lecteurs, des centaines de milliers de lecteurs arabes et musulmans, Amin Maalouf est aperçu comme le meilleur de tous les écrivains du roman historique. L’un des écrivains les plus traduits dans le monde. La fierté intellectuelle. L’œil vigilent du présent sur l’Histoire musulmane. Le faiseur des belles histoires de l’Histoire. Symbole d’une écriture narrative comblée de plaisir. Écrivain qui sait comment faire renaître en le lectorat arabo-musulman le désir de lire. Aujourd’hui, il est Satan. Il est vomi. La vomissure, Amin Maalouf ! Chrétien, laïc, francophone, membre de l’académie française, invité d’une chaîne de télévision israélienne I24 !
Dans le monde arabo-musulman, le politique, l’idéologique, le médiatique et le religieux sont en pleine colère contre cet écrivain bourré de talent et d’intelligence parce qu’il a osé accepter l’invitation d’une télévision israélienne.
Cette animosité à l’encontre d’Amin Maalouf me rappelle l’histoire d’une autre ancienne haine déchaînée contre le célèbre poète Mahmoud Darwich. Ce dernier, qui encore jeune, membre du parti communiste israélien, a accepté de défiler dans les rangs des jeunes de ce parti lors d’un festival international de la jeunesse communiste. Juste après le festival, en Syrie, en Égypte, au Soudan, au Yémen, aux pays du Golfe… les pouvoirs arabes, la gauche comme la droite, ont demandé d’arracher les pages de tous les livres scolaires sur lesquelles figurent les poèmes de Mahmoud Darwich.
Les poèmes décapités, les livres mutilés. Ses recueils de poèmes retirés des bibliothèques publiques, interdits de vente dans les librairies. Une colère politique idéologique est déversée sur Mahmoud Darwich, le qualifiant de tous les maux du diable !
Tous les jugements politiques arabo-musulmans sont taillés de la colère saisonnière et non pas de la critique rationnelle.
Une fois la colère arabe a baissé, l’irritation est éteinte, les poèmes ont repris leur place dans les livres scolaires et les recueils de poèmes de Mahmoud Darwich ont repris leur chemin vers les librairies et les bibliothèques. Et Mahmoud Darwich est accueilli en tant que fierté palestinienne par ses lecteurs dans tous les pays arabes où jadis il était condamné ! Lynché. ! Le festival de la jeunesse communiste n’a plus d’existence, mais Mahmoud Darwich est resté, par excellence, le poète de la cause palestinienne.
Porteur de cette cause dans les quatre coins de la planète, dans toutes les langues humaines ! Traduit en vingt langues.
Nous sommes un peuple qui, malheureusement, vit dans une colère permanente. Même si on ne partage pas l’idée d’Amin Maalouf, un auteur avec cette dimension universelle est libre, et est seul responsable de ses actes.
Je ne pense pas qu’une interview donnée à une émission télévisuelle, quelle que soit la qualité de cette émission, quel que soit l’impact de cette télévision, est capable de recréer ou d’abimer, de rehausser ou de baisser le parcours d’un écrivain à l’image d’Amin Maalouf.
Amin Maalouf n’est pas allé à cette chaîne de télévision pour soutenir la politique colonisatrice d’Israël, il n’est pas allé, non plus, à cette chaîne pour trahir la cause palestinienne. Amin Malouf est venu pour parler de sa littérature, de ses livres qui font barrage aux “les Identités meurtrières” qu’importe cette identité. Il est venu pour nous dire, comme il l’a déjà fait dans ses remarquables romans et essais, que nous tous : juifs, chrétiens et musulmans, sommes menacés par les religions meurtrières, par les religieux meurtriers.
A. Z.
aminzaoui
Hier, aux yeux de ses lecteurs, des centaines de milliers de lecteurs arabes et musulmans, Amin Maalouf est aperçu comme le meilleur de tous les écrivains du roman historique. L’un des écrivains les plus traduits dans le monde. La fierté intellectuelle. L’œil vigilent du présent sur l’Histoire musulmane. Le faiseur des belles histoires de l’Histoire. Symbole d’une écriture narrative comblée de plaisir. Écrivain qui sait comment faire renaître en le lectorat arabo-musulman le désir de lire. Aujourd’hui, il est Satan. Il est vomi. La vomissure, Amin Maalouf ! Chrétien, laïc, francophone, membre de l’académie française, invité d’une chaîne de télévision israélienne I24 !
Dans le monde arabo-musulman, le politique, l’idéologique, le médiatique et le religieux sont en pleine colère contre cet écrivain bourré de talent et d’intelligence parce qu’il a osé accepter l’invitation d’une télévision israélienne.
Cette animosité à l’encontre d’Amin Maalouf me rappelle l’histoire d’une autre ancienne haine déchaînée contre le célèbre poète Mahmoud Darwich. Ce dernier, qui encore jeune, membre du parti communiste israélien, a accepté de défiler dans les rangs des jeunes de ce parti lors d’un festival international de la jeunesse communiste. Juste après le festival, en Syrie, en Égypte, au Soudan, au Yémen, aux pays du Golfe… les pouvoirs arabes, la gauche comme la droite, ont demandé d’arracher les pages de tous les livres scolaires sur lesquelles figurent les poèmes de Mahmoud Darwich.
Les poèmes décapités, les livres mutilés. Ses recueils de poèmes retirés des bibliothèques publiques, interdits de vente dans les librairies. Une colère politique idéologique est déversée sur Mahmoud Darwich, le qualifiant de tous les maux du diable !
Tous les jugements politiques arabo-musulmans sont taillés de la colère saisonnière et non pas de la critique rationnelle.
Une fois la colère arabe a baissé, l’irritation est éteinte, les poèmes ont repris leur place dans les livres scolaires et les recueils de poèmes de Mahmoud Darwich ont repris leur chemin vers les librairies et les bibliothèques. Et Mahmoud Darwich est accueilli en tant que fierté palestinienne par ses lecteurs dans tous les pays arabes où jadis il était condamné ! Lynché. ! Le festival de la jeunesse communiste n’a plus d’existence, mais Mahmoud Darwich est resté, par excellence, le poète de la cause palestinienne.
Porteur de cette cause dans les quatre coins de la planète, dans toutes les langues humaines ! Traduit en vingt langues.
Nous sommes un peuple qui, malheureusement, vit dans une colère permanente. Même si on ne partage pas l’idée d’Amin Maalouf, un auteur avec cette dimension universelle est libre, et est seul responsable de ses actes.
Je ne pense pas qu’une interview donnée à une émission télévisuelle, quelle que soit la qualité de cette émission, quel que soit l’impact de cette télévision, est capable de recréer ou d’abimer, de rehausser ou de baisser le parcours d’un écrivain à l’image d’Amin Maalouf.
Amin Maalouf n’est pas allé à cette chaîne de télévision pour soutenir la politique colonisatrice d’Israël, il n’est pas allé, non plus, à cette chaîne pour trahir la cause palestinienne. Amin Malouf est venu pour parler de sa littérature, de ses livres qui font barrage aux “les Identités meurtrières” qu’importe cette identité. Il est venu pour nous dire, comme il l’a déjà fait dans ses remarquables romans et essais, que nous tous : juifs, chrétiens et musulmans, sommes menacés par les religions meurtrières, par les religieux meurtriers.
A. Z.
aminzaoui