Sur l'auteur et la traductrice
« Le Coran, ce Livre que l’imposture n’atteint pas».Shaykh Mohammad Saeed Ramadan al-Bouti
Savant théologien sunnite le Shaykh Saeed Ramadân al-Bouti ( 1921-Turquie- 21 Mars 2013 + ) était syrien d’origine kurde. Il a dirigé le département des croyances et religions à la faculté de la sharî’ah de Damas. En 1955 il obtient le plus haut diplôme de l’Université Al-Azhar.
Muhammad Saeed Ramadân al Bouti est l’auteur d’une soixantaine d’ouvrages de sciences islamiques, de philosophie ou bien encore de sociologie et de littérature arabe. Il a donné de nombreuses conférences publiques en France, notamment à la mosquée d’Evry en 2007.
Le lecteur francophone a désormais accès dans la langue de Molière, à de nombreux ouvrages de ce shaykh, comme par exemple « L'islam et l'occident » ; « Comment appeler à l'Islam. » ; « La décadence des musulmans, qui en est responsable. » ; « le Djihâd en Islam » ; « Qu’est-ce qu’un Etat Islamique ? » ; « La non-conformité aux quatre écoles juridiques, la pire des innovations » ; « le Coran, ce Livre que l’imposture n’atteint pas »…
Shaykh saeed Ramadân al Bouti s’est toujours opposé aux enseignements salafistes et wahabis ; cependant, son irréductible opposition au concept de laïcité confère à son œuvre et à ses prêches une certaine radicalité qui a été dénoncée dans les milieux non-musulmans. Il n’en demeure pas moins que ses enseignements sont toujours assis sur une connaissance remarquable du fiqh et des Ecritures ( Coran, Sunna et livres des Savants).
En Juin 2011, il a notamment émis une fatawa remarquée, interdisant aux militaires de tuer des civils en temps de guerre.
Shaykh Saeed Ramadân al Bouti est mort assassiné avec 49 personnes en plein prêche à la mosquée Al Imane de Damas, le 21 Mars 2013.
Samia Touati, traductrice de l'ouvrage, a soutenu son Doctorat en études orientales et méditerranéennes à l’Université de Strasbourg, le 24 Septembre 2014 : « Le péché et son rôle salvateur chez le Maître soufi égyptien Ibn’ Atâ Allah al Iskandarî ».
Finalité et structure de l'ouvrage
Le Shaykh Al-Bouti considère l’ouvrage « Le Coran, ce Livre que l’imposture n’atteint pas » comme une feuille de route servant de support à des débats concernant la nature divine du Coran. Pour lui, la rédaction d’un tel ouvrage était plus que nécessaire, car « plus les âmes éloignées de l’Islam trouvent en lui un réconfort, plus les esprits insouciants à l’égard de ses vérités s’y intéressent, … veulent l’étudier et analyser l’ensemble de ses croyances et de ses préceptes, plus l’animosité de ses traditionnels ennemis devient vorace, dégageant davantage les senteurs de la rancœur et de l’aversion… » (p. 7).
Ce livre militant à finalité pédagogique, trouve son fondement théologique dans cette Parole Divine : « Ne témoigne pas sans connaissance de cause. Certes, de l’ouïe, de la vue et du cœur, de tout cela, il vous faudra rendre compte » (Coran 17-36). Pour le shaykh al-Bouti, toute discussion portant sur la véridicité du Coran ne peut aboutir qu’à faire éclater la vérité en dénonçant les imposteurs, car en ce domaine, ou bien les débatteurs sont dans la bonne direction, ou bien ils se trouvent dans un égarement manifeste (opinion empruntée à Coran 34-24).
Ce livre est construit sous la forme de 32 propositions de discussions formulées par un interlocuteur anonyme ( nommé par la formule « l’un d’entre eux a dit ») qui joue le rôle du négateur et de celui qui ratiocine en permanence en faisant preuve de mauvais esprit envers le contenu du Coran. Le shaykh al-Bouti lui répond en ouvrant sa thèse par la formule : « je dis ». Notons que le shaykh tutoie son lecteur-interlocuteur. Aux allégations des négateurs et des ennemis du Coran, le shaykh al-Bouti oppose des arguments théologiques, moraux, historiques et scientifiques censés établir définitivement le fait que le Coran est le Livre que l’imposture n’atteint pas. L’intérêt de lire ce livre, réside donc non seulement dans les leçons d’Islam fermes et claires que le shaykh dispense à ses lecteurs, mais encore dans le contenu des questions soulevées par ceux qui remettent en cause la véridicité du Coran, soit en arguant d’incohérences historiques, littéraires ou théologiques, soit en mettant en avant l’impossibilité matérielle de la survenance de certains faits décrits. Au cours de ses démonstrations, le shaykh utilise le Coran et les hadiths. La traduction en français des versets cités par l’auteur, est celle de la traduction du Coran par Abdallah Penot. Lorsque la traductrice utilise la traduction du Coran par Jacques Berque, cette dernière le signale par un renvoi de bas de page. L’auteur n’hésite pas non-plus, quoique rarement, à faire appel à des propos de personnalités laïques qui renforcent ses dires, comme par exemple le mathématicien américain converti, Jeffrey Lang.
Au nombre des causes qui peuvent susciter une incompréhension du Coran parmi les musulmans eux-mêmes, mais aussi chez ceux des non-musulmans qui ne sont pas aveuglés par leurs passions et qui se refusent à nuire à la Parole Divine ainsi qu’à son transmetteur, le Prophète Muhammad (saws), le shaykh al-Bouti évoque la méconnaissance de la langue arabe, qui est celle dans laquelle l’ultime Rappel a été descendu en ce monde : « …Mais ceux qui passent à côté de cette sublime éloquence coranique, les orientalistes non arabes, prennent leur position d’étrangers à l’arabité et de là leur ignorance des règles de l’éloquence arabe comme preuve de leurs accusations de failles dans le Coran. Si tu vois un arabe qui parle une langue classique pure, puis qui suit ces orientalistes non arabes dans les accusations qu’ils portent contre le Coran et dans leur entreprise de lui associer des erreurs, sache qu’il s’est condamné à être un de leurs satellites et à imiter ce qu’ils font. » (p. 28). Le shaykh al-Bouti accuse également les « critiques moqueurs » du Coran d’être ignorants des codes de l’éloquence arabe, ou pire même encore, de les connaître « comme des lycéens », mais de « faire mine de les ignorer pour pouvoir mieux mettre à l’index le Livre de Dieu qui est en réalité la première source pour la langue arabe en matière de syntaxe et de style ». (p. 182). C’est ainsi qu’il rappelle à ceux qui ne comprennent pas – ou ne veulent pas comprendre- que Dieu (swt) puisse user de stratagèmes et d’artifices contre ceux-là mêmes qui ourdissent des complots contre la Parole Divine (Relire à ce sujet Coran 27-50 et Coran 4-142 : « Les hypocrites s’imaginent tromper Dieu, mais en réalité c’est Lui qui les leurre » -traduction Jacques Berque-), qu’il existe en langue arabe une figure de style appelée « al Mushâkala » (la similitude) permettant de « répondre [ à un interlocuteur] des paroles similaires aux siennes, soit à titre de menace et de dissuasion, soit pour se moquer de son inanité et de sa mauvaise compréhension ». (pp. 182-183).
Le livre du Shaykh al-Bouti est un ouvrage très abordable pour quiconque dispose d’un socle minimal en Science Islamique. N’étant pas construit comme la plupart des ouvrages écrits par des occidentaux – c'est-à-dire avec un plan en deux ou trois parties encadré par une solide introduction et une conclusion plus légère –, ce livre peut apparaître de prime abord sans unité. Pourtant, lorsqu’il refermera cet ouvrage, le lecteur se rendra compte qu’il a acquis de solides connaissances en sciences coraniques et qu’il a été confronté à de nombreuses questions qu’il ne se serait très probablement pas posé de lui-même, questions auxquelles le shaykh répond de manière circonstanciée : Le Coran avoue-t-il que le musulman s’est éloigné du droit chemin ? (page 63 à 68) L’usage par Dieu (swt) du pronom personnel « Nous » contredit-il- l’Unicité du Coran ? (page 76 à 80). Comment le Coran peut-il être la Parole de Dieu (swt), alors qu’il ne fait en grande partie que rapporter les paroles des autres ? ( page 81 à 85), etc…
« Le Coran, ce Livre que l’imposture n’atteint pas».Shaykh Mohammad Saeed Ramadan al-Bouti
Savant théologien sunnite le Shaykh Saeed Ramadân al-Bouti ( 1921-Turquie- 21 Mars 2013 + ) était syrien d’origine kurde. Il a dirigé le département des croyances et religions à la faculté de la sharî’ah de Damas. En 1955 il obtient le plus haut diplôme de l’Université Al-Azhar.
Muhammad Saeed Ramadân al Bouti est l’auteur d’une soixantaine d’ouvrages de sciences islamiques, de philosophie ou bien encore de sociologie et de littérature arabe. Il a donné de nombreuses conférences publiques en France, notamment à la mosquée d’Evry en 2007.
Le lecteur francophone a désormais accès dans la langue de Molière, à de nombreux ouvrages de ce shaykh, comme par exemple « L'islam et l'occident » ; « Comment appeler à l'Islam. » ; « La décadence des musulmans, qui en est responsable. » ; « le Djihâd en Islam » ; « Qu’est-ce qu’un Etat Islamique ? » ; « La non-conformité aux quatre écoles juridiques, la pire des innovations » ; « le Coran, ce Livre que l’imposture n’atteint pas »…
Shaykh saeed Ramadân al Bouti s’est toujours opposé aux enseignements salafistes et wahabis ; cependant, son irréductible opposition au concept de laïcité confère à son œuvre et à ses prêches une certaine radicalité qui a été dénoncée dans les milieux non-musulmans. Il n’en demeure pas moins que ses enseignements sont toujours assis sur une connaissance remarquable du fiqh et des Ecritures ( Coran, Sunna et livres des Savants).
En Juin 2011, il a notamment émis une fatawa remarquée, interdisant aux militaires de tuer des civils en temps de guerre.
Shaykh Saeed Ramadân al Bouti est mort assassiné avec 49 personnes en plein prêche à la mosquée Al Imane de Damas, le 21 Mars 2013.
Samia Touati, traductrice de l'ouvrage, a soutenu son Doctorat en études orientales et méditerranéennes à l’Université de Strasbourg, le 24 Septembre 2014 : « Le péché et son rôle salvateur chez le Maître soufi égyptien Ibn’ Atâ Allah al Iskandarî ».
Finalité et structure de l'ouvrage
Le Shaykh Al-Bouti considère l’ouvrage « Le Coran, ce Livre que l’imposture n’atteint pas » comme une feuille de route servant de support à des débats concernant la nature divine du Coran. Pour lui, la rédaction d’un tel ouvrage était plus que nécessaire, car « plus les âmes éloignées de l’Islam trouvent en lui un réconfort, plus les esprits insouciants à l’égard de ses vérités s’y intéressent, … veulent l’étudier et analyser l’ensemble de ses croyances et de ses préceptes, plus l’animosité de ses traditionnels ennemis devient vorace, dégageant davantage les senteurs de la rancœur et de l’aversion… » (p. 7).
Ce livre militant à finalité pédagogique, trouve son fondement théologique dans cette Parole Divine : « Ne témoigne pas sans connaissance de cause. Certes, de l’ouïe, de la vue et du cœur, de tout cela, il vous faudra rendre compte » (Coran 17-36). Pour le shaykh al-Bouti, toute discussion portant sur la véridicité du Coran ne peut aboutir qu’à faire éclater la vérité en dénonçant les imposteurs, car en ce domaine, ou bien les débatteurs sont dans la bonne direction, ou bien ils se trouvent dans un égarement manifeste (opinion empruntée à Coran 34-24).
Ce livre est construit sous la forme de 32 propositions de discussions formulées par un interlocuteur anonyme ( nommé par la formule « l’un d’entre eux a dit ») qui joue le rôle du négateur et de celui qui ratiocine en permanence en faisant preuve de mauvais esprit envers le contenu du Coran. Le shaykh al-Bouti lui répond en ouvrant sa thèse par la formule : « je dis ». Notons que le shaykh tutoie son lecteur-interlocuteur. Aux allégations des négateurs et des ennemis du Coran, le shaykh al-Bouti oppose des arguments théologiques, moraux, historiques et scientifiques censés établir définitivement le fait que le Coran est le Livre que l’imposture n’atteint pas. L’intérêt de lire ce livre, réside donc non seulement dans les leçons d’Islam fermes et claires que le shaykh dispense à ses lecteurs, mais encore dans le contenu des questions soulevées par ceux qui remettent en cause la véridicité du Coran, soit en arguant d’incohérences historiques, littéraires ou théologiques, soit en mettant en avant l’impossibilité matérielle de la survenance de certains faits décrits. Au cours de ses démonstrations, le shaykh utilise le Coran et les hadiths. La traduction en français des versets cités par l’auteur, est celle de la traduction du Coran par Abdallah Penot. Lorsque la traductrice utilise la traduction du Coran par Jacques Berque, cette dernière le signale par un renvoi de bas de page. L’auteur n’hésite pas non-plus, quoique rarement, à faire appel à des propos de personnalités laïques qui renforcent ses dires, comme par exemple le mathématicien américain converti, Jeffrey Lang.
Au nombre des causes qui peuvent susciter une incompréhension du Coran parmi les musulmans eux-mêmes, mais aussi chez ceux des non-musulmans qui ne sont pas aveuglés par leurs passions et qui se refusent à nuire à la Parole Divine ainsi qu’à son transmetteur, le Prophète Muhammad (saws), le shaykh al-Bouti évoque la méconnaissance de la langue arabe, qui est celle dans laquelle l’ultime Rappel a été descendu en ce monde : « …Mais ceux qui passent à côté de cette sublime éloquence coranique, les orientalistes non arabes, prennent leur position d’étrangers à l’arabité et de là leur ignorance des règles de l’éloquence arabe comme preuve de leurs accusations de failles dans le Coran. Si tu vois un arabe qui parle une langue classique pure, puis qui suit ces orientalistes non arabes dans les accusations qu’ils portent contre le Coran et dans leur entreprise de lui associer des erreurs, sache qu’il s’est condamné à être un de leurs satellites et à imiter ce qu’ils font. » (p. 28). Le shaykh al-Bouti accuse également les « critiques moqueurs » du Coran d’être ignorants des codes de l’éloquence arabe, ou pire même encore, de les connaître « comme des lycéens », mais de « faire mine de les ignorer pour pouvoir mieux mettre à l’index le Livre de Dieu qui est en réalité la première source pour la langue arabe en matière de syntaxe et de style ». (p. 182). C’est ainsi qu’il rappelle à ceux qui ne comprennent pas – ou ne veulent pas comprendre- que Dieu (swt) puisse user de stratagèmes et d’artifices contre ceux-là mêmes qui ourdissent des complots contre la Parole Divine (Relire à ce sujet Coran 27-50 et Coran 4-142 : « Les hypocrites s’imaginent tromper Dieu, mais en réalité c’est Lui qui les leurre » -traduction Jacques Berque-), qu’il existe en langue arabe une figure de style appelée « al Mushâkala » (la similitude) permettant de « répondre [ à un interlocuteur] des paroles similaires aux siennes, soit à titre de menace et de dissuasion, soit pour se moquer de son inanité et de sa mauvaise compréhension ». (pp. 182-183).
Le livre du Shaykh al-Bouti est un ouvrage très abordable pour quiconque dispose d’un socle minimal en Science Islamique. N’étant pas construit comme la plupart des ouvrages écrits par des occidentaux – c'est-à-dire avec un plan en deux ou trois parties encadré par une solide introduction et une conclusion plus légère –, ce livre peut apparaître de prime abord sans unité. Pourtant, lorsqu’il refermera cet ouvrage, le lecteur se rendra compte qu’il a acquis de solides connaissances en sciences coraniques et qu’il a été confronté à de nombreuses questions qu’il ne se serait très probablement pas posé de lui-même, questions auxquelles le shaykh répond de manière circonstanciée : Le Coran avoue-t-il que le musulman s’est éloigné du droit chemin ? (page 63 à 68) L’usage par Dieu (swt) du pronom personnel « Nous » contredit-il- l’Unicité du Coran ? (page 76 à 80). Comment le Coran peut-il être la Parole de Dieu (swt), alors qu’il ne fait en grande partie que rapporter les paroles des autres ? ( page 81 à 85), etc…
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