Où sont passés désormais les Abou Nawas, les Ibn Hazm, qui autrefois célébraient en terre d'islam un art d'aimer défiant ouvertement, librement, poétiquement, la censure morale et religieuse ? Comment expliquer que, dans la culture arabe en particulier, ce chant de l'éros à la fois sensuel et mystique se soit perdu, que sa source se soit tarie ?
On est passé en la matière, nous dira Moulay-Bachir Belqaïd, "de l'enchantement à l'étouffement", et avec lui nous chercherons les causes, et nous ausculterons les symptômes, de cet épuisement
La culture arabo-musulmane a donné lieu à des noms propres, hommes et femmes, qui restaient des symboles en matière d'aimer. De l'ode jahilite aux écrits de gibran en passant par le Coran, les hadiths, les Mille et Une Nuits, les traités soufis, elle a développé un art d'aimer et cette littérarure fit émerger des couples pour incarner l'expérience amoureuse: Antra/Abla, Joseph/Zoulaykha, Mohammad/Aïcha, Jamil/Boutayna, Qays/Layla, Ibn Zaydoun/Wallada, ...
La langue arabe possède une richesse sémantique incomparable en matière d'aimer. Il suffit de jeter un regard sur les cent mots d'amour qui illustrent son lexique.
Or, malgré toute une tradition de séduction, de libertinage, d'érotisme et de richesse sémantique, on constate que le monde arabo-musulman, actuellement sous le prisme de la violence, de la guerre, de l'analphabétisme et de l'ignorance, a dilapidé son trésor d'aimer. La femme, symbole d'amour par excellence, est voilée de la tête aux pieds. Elle s'est transformée en fantôme sur terre.
Que s'est-il passé ? Pourquoi l'amour, qui est censé conduire l'être vers le bonheur s'est transformé en cauchemar et en enfer? Pourquoi l'amour s'est transformé en sentiment de culpabilité honteux à tel point que dire « je t'aime » à une femme relève du manque du respect et manque du sérieux ?
Ce livre, en dépoussiérant la tradition amoureuse arabo-musulmane, tente de répondre à ces questions. L'échec du nationalisme arabe était un terrain fertile pour la montée de l'insignifiance talibano-wahhabite qui se nourrit d'une vision apocalyptique de la femme et de l'amour. Interdire l'amour est-il un simple geste moralisateur? Il y a un pan de plaisir et de désir qui embellit l’existence. Offrir sens et vie.
France culture
On est passé en la matière, nous dira Moulay-Bachir Belqaïd, "de l'enchantement à l'étouffement", et avec lui nous chercherons les causes, et nous ausculterons les symptômes, de cet épuisement
La culture arabo-musulmane a donné lieu à des noms propres, hommes et femmes, qui restaient des symboles en matière d'aimer. De l'ode jahilite aux écrits de gibran en passant par le Coran, les hadiths, les Mille et Une Nuits, les traités soufis, elle a développé un art d'aimer et cette littérarure fit émerger des couples pour incarner l'expérience amoureuse: Antra/Abla, Joseph/Zoulaykha, Mohammad/Aïcha, Jamil/Boutayna, Qays/Layla, Ibn Zaydoun/Wallada, ...
La langue arabe possède une richesse sémantique incomparable en matière d'aimer. Il suffit de jeter un regard sur les cent mots d'amour qui illustrent son lexique.
Or, malgré toute une tradition de séduction, de libertinage, d'érotisme et de richesse sémantique, on constate que le monde arabo-musulman, actuellement sous le prisme de la violence, de la guerre, de l'analphabétisme et de l'ignorance, a dilapidé son trésor d'aimer. La femme, symbole d'amour par excellence, est voilée de la tête aux pieds. Elle s'est transformée en fantôme sur terre.
Que s'est-il passé ? Pourquoi l'amour, qui est censé conduire l'être vers le bonheur s'est transformé en cauchemar et en enfer? Pourquoi l'amour s'est transformé en sentiment de culpabilité honteux à tel point que dire « je t'aime » à une femme relève du manque du respect et manque du sérieux ?
Ce livre, en dépoussiérant la tradition amoureuse arabo-musulmane, tente de répondre à ces questions. L'échec du nationalisme arabe était un terrain fertile pour la montée de l'insignifiance talibano-wahhabite qui se nourrit d'une vision apocalyptique de la femme et de l'amour. Interdire l'amour est-il un simple geste moralisateur? Il y a un pan de plaisir et de désir qui embellit l’existence. Offrir sens et vie.
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